Une histoire de mille cochers…

Apparu au XVIIe siècle, le phaéton est une voiture à quatre roues, légère, confortable, et découvertes avec ou sans capote. Utilisé d’abord comme voiture de promenade, il sera au XIXe siècle la voiture de maître par excellence. Toujours menée par son propriétaire, elle est utilisée indifféremment à la ville ou à la campagne pour se déplacer, ou pour le seul plaisir de l’attelage. Des jeunes gens téméraires poussaient le cheval à fond. Leur amusement causait nombre d’accidents…

Vous remarquerez sur l’illustration que cet attelage est d’une grande beauté. Personnellement, je suis fascinée  par cette ligne. Quant au vocable, il sonne bien. Phaéton, que de poésie contenue !

Mais, vous allez dire à Tata Mona pourquoi a-t-on donné ce nom à ce véhicule hippomobile ? Oui, dis-nous, Tata Mona… Je vais faire bref, car je ne suis pas votre précepteur. Mais vous savez que je ne vous laisserai pas sans réponse. J’ai pour mission de vous cultiver aussi régulièrement qu’une fermière se doit d’apprendre à bêcher à un lambin.

Phaéton était fils d’Apollon. Il se vanta près de ses camarades de son ascendance. Ceux-ci ne le croyant pas, exigèrent une preuve. Le jeune homme se rendit au palais du Soleil. Apollon touché par la fougue de son fils, promit de ne rien lui refuser. Phaéton lui demanda de pouvoir conduire le char du soleil durant une journée et d’éclairer le monde…

Apollon essaya de détourner le petit d’une telle envie. Mais, engagé par son serment, il le laissa monter sur le char du soleil. Les chevaux d’Apollon, sentant le changement de conducteur, en prirent à leur aise. Et ce jour là, le Soleil monta trop haut dans le ciel, puis descendit trop bas, brûlant les terres et asséchants rivières et mers.

Jupiter se devait d’intervenir. Un coup de foudre et c’en fut fini de Phaeton.

Mona le soleil dans les yeux et le vois dans les vôtres.

Lyre d’Apollon

Si vous êtes en âne, passez donc chez Midas

Décidément, les lecteurs de ce blog sont géniaux. Un grand merci à Patricia qui, à lecture de l’excellent article que j’ai commis sur Pan m’a envoyé une histoire tirée d’une des nombreuses légendes[1] dont le héros était Midas, pas celui, Mesdames, qui vous refait le pot en moins de 15 mn[2], mais le roi de Phrygie. Connu pour ses talents musicaux, il fut appelé pour présider le jury d’un concert exceptionnel qui devait départager deux musiciens de qualité : Apollon qui jouait, bien entendu, de la lyre et Pan de la flûte.

Alors que les Muses qui composaient l’essentiel du jury avaient voté pour Apollon, le roi Midas préféra Pan. C’en était trop, Apollon, courroucé, se vengea en transformant les oreilles royales en celles d’un âne.

Pour cacher sa honte, de ce jour, il porta toujours un bonnet phrygien. Mais un de ses serviteurs en lui coupant les cheveux, remarqua (difficile de pas voir) la métamorphose de ses esgourdes. Midas menaça son laquais s’il le trahissait. Mais, n’y tenant plus, le barbier finit par creuser un trou dans le sable, y dit : «Le roi Midas a des oreilles d’âne». Puis il reboucha le trou. Mais une touffe de roseaux se mit à y pousser et répéta au moindre vent la phrase enfouie…

Pauvre Midas, il préféra se donner la mort.

Mona pollon, c’est vous. Pan, pan…


[1] Racontée par Ovide
[2] Je dis çà pour les incultes, mais qui ne sont pas légion parmi les lecteurs de cet excellent blog