Pierre Benoit

pierre-benoistPeu de gens s’intéressent encore à l’œuvre de Pierre Benoit (1886 – 1962). Et pourtant, il publia plus de 40 romans, souvent d’aventures qui connurent un immense succès. Grand prix de l’Académie Française en 1919 pour « l’Atlantide » il avait déjà connu le triomphe avec « Kœnigsmark « en 1918. Il enchaîne les succès avec notamment « Mademoiselle de La Ferté en 1923,  La Châtelaine du Liban l’année suivante…. et  Le Déjeuner de Sousceyrac en 1931 « ce qui lui vaut une élection comme membre de l’Académie Française.

En ces temps-là, l’entrée à l’Académie était saluée par un banquet. Celui du romancier Pierre Benoit, le 27 juillet 1931 dans la cité lotoise de Saint-Céré, fut mémorable à plus d’un titre. L’écrivain réussit la prouesse de réunir dans la patrie de la truffe et du canard gras sept cents convives parmi lesquels nombre de personnalités du monde littéraire parisien ainsi qu’une brochette de ministres. Au terme de ce festin bien arrosé, l’heureux élu, quelque peu enivré, demanda à une serveuse accorte de se dévêtir. La dame s’exécuta sans sourciller et intégralement.

314259492_e681ad63fa_oEst-ce cet effeuillage de la belle, ou la douche « ciblée » au champagne qui lui fut administrée par l’écrivain et l’un de ses amis, Anatole de Monzie, par ailleurs ministre de l’Éducation nationale, qui choqua au Quai Conti ? Visiblement trop pétillant, l’événement faillit en tous les cas coûter son fauteuil d’immortel à Pierre Benoit : il fut tenu de différer sa réception sous la coupole d’une bonne année… De cet auteur trop peu lu, on a pu dire qu’il écrivait avec le même appétit qu’il goûtait aux plaisirs de l’existence. Et Dieu sait qu’il était connu pour ses frasques : ainsi en 1922, il organisa une course de tortues au Palais Royal. Pour fuir sa femme et ses maîtresses, il mit sur pied un faux enlèvement. Pour se faire oublier, il devint grand reporter pour nombre de journaux et ramena de ses périples nombre de héros pour ses romans.

En 1992, la collection Bouquins a sorti le premier tome de ses œuvres. Depuis le second, pourtant programmé, n’est jamais sorti.
Dommage !!

J’ai proposé à Mona de s’intéresser au « Déjeuner de Sousceyrac » que j’ai lu avec grand plaisir et  d’une seule traîte. Visiblement touchée par le texte, elle dévore le livre … même au bureau. Elle m’a promis de vous en dire quelques mots. Patience, Mona  prépare son texte pour demain.