Je le mettrai à ma botte

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Lépicurien a commis un article sur la beauté de la Castiglione. Comme toujours l’homme aborde des sujets historiques par le petit trou de la lorgnette. Et pourtant cette belle ne mérité pas d’être réduite à un simple mannequin. Aussi en ma qualité de femme, je souhaite souligner le rôle que cette dame a tenu dans l’histoire de l’Italie.
Cavour est le grand artisan de l’unité italienne. Pour parvenir à ses fins, il a besoin du soutien de Napoléon III. A de nombreuses reprises, il se rend à Paris pour convaincre l’Empereur. Mais ce dernier hésite et à chaque fois Cavour repart déçu.

Sachant son penchant pour les femmes, Cavour envoie une de ses cousines, Virginia Oldoni, comtesse de Castiglione d’une rare beauté et d’une sensualité à faire craquer n’importe quel homme. Elle devra séduire Napoléon et l’amener à défendre l’unité italienne.

Dès son arrivée dans la capitale française, la belle turinoise se fait inviter dans les fêtes et événements  auxquels le souverain est présent. Cependant, rien ne se passe, l’Empereur la salue. Mais ça s’arrête là.

Le 27 juin 1856, Napoléon III donne un bal dans son château de Saint-Cloud. La Castiglione est des invités. Elle va jouer son va-tout. Couverte d’une robe de mousseline blanche transparente, ayant lâché ses cheveux noirs sur ses épaules, elle fait une entrée fort remarquée et notamment de l’Empereur. Il faut dire que la comtesse avait une paire de seins de jolie taille qui se dressait parfaitement sans aucun soutien et offerts à la vue. Napoléon craque, il emmène la belle sur un frêle esquif et se rend sur une île. Il n’en reviendra qu’un long moment après. C’est fait…Mission accomplie. La Castiglione devint sa maîtresse. Cette liaison durera deux ans.

De 1859 à 1871, l’unité de l’Italie se réalisera. En remerciement de l’aide apportée par l’Empereur, dès 1860, le roi Victor-Emmanuel céda la Savoie et le Comté de Nice à la France.

Quant à Virginia, d’un caractère difficile et étalant trop les cadeaux de son auguste amant qui n’aimait que la discrétion, elle perdit sa place au profit d’une autre.

Ne supportant pas les affres du temps, sa fin de vie fut triste. Pauvre et neurasthénique, elle ne sortait que la nuit pour ne pas être reconnue.

Mona un tel physique que tous les hommes sont à ses pieds.

Appâts toucher

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Tous les témoins de l’époque sont d’accord, Virginia Oldoïni, Comtesse de Castiglione était la plus belle femme du Second Empire.

Horace de Viel Castel décrit dans ses mémoires la tenue que portait la maîtresse de Napoléon III au bal de la Marine du 18 février 1857 :

Quant à la Comtesse de Castiglione, elle portait avec insolence le poids de sa beauté, elle en étalait les preuves avec ostentation, nous ne saurions dire qu’elle était décolletée, mais nous pouvons affirmer la nudité de sa gorge qu’entourait à peine une gaze zéphir, l’œil en suivait le contour et les moindres détails, enfin la partie que la gaze elle-même laissait complètement à découvert s’étendait jusqu’au bout du sein.
La fière comtesse n’a pas de corset ; sa gorge est vraiment admirable, elle se dresse fièrement comme la gorge des jeunes Mauresques : les attaches n’ont pas un pli, en un mot les deux seins semblent jeter un défi à toutes les femmes.

La Castiglione est une courtisane comme les Aspasie[1], elle est fière de sa beauté et ne la voile qu’autant qu’il le faut pour être reçu dans un salon.

Un homme lui a dit en fixant sa gorge :
Je les connais maintenant les deux superbes rebelles à tout frein ; prenez garde, Comtesse, tout à l’heure les vêtements des hommes vont devenir trop étroits !

Cela est plus que leste, cependant le propos n’a pas déplu à la comtesse. Il faut dire qu’elle goûtait les plaisanteries graveleuses. Ainsi un soir, chez Mme de Pourtalès, Vimercati lui tendit un drageoir rempli de bonbons à la fleur d’oranger, en lui disant :
– Comtesse, aimez-vous sucer ?…
– Sucer quoi ? répondit Virginia en éclatant d’un rire égrillard. Les témoins, pourtant habitués à une certaine licence, demeurèrent pantois…

Mona, lorsque j’écrirais mes mémoires, je décrirai les tenues insolentes mais que vous portez avec tant de grâce et je chanterai votre beauté tel un ménestrel. Mais en attendant, il temps de boire un coup : Château Belle Garde blanc 2012 est un Bordeaux idéal pour un apéro. Frais, fruité, il vous mettra en appétit.

[1] Femme intelligente et libre à une époque où les femmes étaient confinées au gynécée. On retient surtout d’elle qu’elle fut la maîtresse de Périclès.