Je vais au pieu pour avoir une belle mine

Ma chère Sarah Fréchi, votre courrier a retenu toute mon attention. Si j’ai bien compris votre  problème, ma petite chatte vous vous sentez lasse, fatiguée, stressée ; en un mot vous êtes, comme on dit, un peu déprimée et vous cherchez un produit naturel pour lutter contre ce mal du siècle. Dans votre lettre, vous me confiez que vous avez uniquement des rapports protégés ou bien, pour parler comme les d’jeunes, vous demandez à vos partenaires de dresser le chapiteau uniquement s’il est bien bâché. Ceci est indispensable à partir du moment où vous changez souvent de cavaliers ou de monture. Mais sachez que cette pratique vous prive des bienfaits de la liqueur amoureuse. En effet, une étude américaine est formelle, la gougoutte à pépère est composée d’au moins trois antidépresseurs : la mélatonine, la sérotonine et la thyrotropine  (çà ne s’invente pas). Leur présence dans le sang féminin favoriserait notre bien-être mental, mes chéries.

En étudiant la vie de 293 femmes, les chercheurs New-Yorkais sont affirmatifs : celles qui ont régulièrement des rapports sexuels sans k-way durex sont moins déprimées que celles qui consomment avec une capote anglaise. Pire, les femmes qui ont des rapports protégés sont tout autant déprimées que les femmes abstinentes.

Et puis, ma chère Sarah Fréchi, en plus des antidépresseurs, la rosée d’amour contient du cortisol, de l’ocytocine et de l’estrone. Ces agents chimiques augmentent le sentiment d’affection, facilitent le sommeil et favorisent la bonne humeur.

Alors, çà vaut peut-être le coup de trouver un gigolo à demeure et connaître la grande secousse sans utiliser de cache antenne à Popaul. Donc Sarah, pour chasser ce bourdon qui sonne dans votre caboche, je vous invite à la fidélité. Oh, je vois d’ici les licencieux et libertins qui vont dire que la Mona, elle fait dans la grenouille de bénitier. Possible mais Sarah, n’écoutez pas ces perfides, car en suivant mon conseil, votre moral s’améliorera en laissant votre voisin de pageot faire éternuer son cyclope sans mouchoir.

Mona un moral d’acier… comme son homme.   

Baby Blues

Je ne sais pas ce qu’il a Lépicurien. Depuis quelques temps, il s’intéresse à tout ce qui tourne autour de l’enfantement . Est ce du au retour d’âge ? Il a ainsi publié un article sur la grossesse. Est ce une invitation à mon endroit ? On voit qu’il ne sait pas ce que c’est que d’enfanter. Vous me direz que moi non plus, je n’ai pas connu cet état. Mais quand même en tant que femme… Enfin, du coup, je me suis plongé, à mon tour, dans des écrits anciens. Je vous en ramène, aujourd’hui, un article sur le traitement de la « dépression postnatale ».  Ames sensibles, passez votre chemin :

depression-postnatale1La femme V. R. du Temple, âgée de 30 ans, accouchée depuis huit jours de son quatrième enfant, avait été prise tout à coup, l’avant-veille de ma visite (6° jour), d’un délire furieux. Pour premier symptôme, elle avait voulu mettre dans un four son enfant qu’elle allaitait, voulant, disait-elle, le faire cuire. Sa famille l’en empêcha, mais alors elle s’exaspéra, poussant des cris, vociférant et voulant battre.
Lorsque j’arrivai près d’elle, il fallait quatre hommes pour la retenir; facies hagard, regard irrité, pouls agité, régulier à 75. Elle ne reconnaissait personne et répétait les mêmes paroles d’une voix stridente.

Accouchement normal; lochies régulières.

Lavement avec 125 grammes d’eau et 4 grammes d’éther. A peine le traitement est-il administré, que la malade s’endort d’un sommeil qui dure deux heures. Au réveil elle est raisonnable, ne se rappelle rien, est étonnée, fatiguée. Deux jours après, elle reprend ses occupations.

En 1855, plusieurs années après, nouvel accès ; lavement d’éther, sommeil, guérison au réveil. Dans la nuit, nouveau délire ; 6 grammes d’éther amènent un sommeil calme et une guérison définitive.

Depuis, cette femme est accouchée d’un cinquième enfant sans éprouver le moindre accident [1].

Mona tend un peu pour faire un bébé.


[1] Journal de médecine de Bordeaux, novembre 1857