Au bord d’elle

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Mona devant le JT

Bon vous savez que je vis sans gars ni chiards. Les mecs qui passent chez moi ne restent que le temps d’une nuit, petit déjeuner inclus (on n’est pas des sauvages). Même si, je suis rarement  seule pour mon repas du soir, il m’arrive de manger pénarde devant ma téloche comme unique compagne. Et pour me tenir informée, je me bloque devant le JT en ingérant ma pitance quotidienne. Mais avant cette grand-messe cathodique, il faut se farcir la pub. En picorant dans ma gamelle, j’ai le droit de visionner la vie sens dessus dessous du Canard WC, la fin sanglante des tampons et serviettes et, depuis 2013, la vie de deux allumettes vautrées sur un pageot dont l’une s’enflamme trop vite au goût de l’autre. Entre deux bouchées, une voix d’homme te balance que l’éjaculation précoce est un problème médical qui concerne un homme sur trois, heureusement des solutions existent renseignez-vous sur www.garderlecontrole.fr. Ils pourraient finir en nous souhaitant bon appétit. Je suis restée plantée, la fourchette en arrêt entre deux incisives, l’appétit coupé.

 

Je me dirigeais vers mon ordi et cherchais le site en question. Il m’apprenait qu’un homme sur cinq en souffre alors que la pub disait un homme sur trois, Sur une autre page, on reparlait d’ un homme sur trois. Bon, vous savez que je n’aime pas répandre ma vie privée, mais là, je suis obligée de m’appuyer sur mon expérience. Soit j’ai eu du bol, soit les gonzes qui ont mené l’enquête se sont gourés car c’est bien rare que je sois tombée sur un amant qui largue sa chantilly sur le bord du bénitier. Et pourtant y’en a quand même une belle chiadée qui s’est vautrée dans mes draps. Excusez, je le concède l’expression est plutôt crue, mais il faut appeler un chat, un chat…

Vous le savez peut-être mais la publicité pour des médicaments délivrés sur ordonnance est interdite. Or cette campagne d’information est apparue pile poil en même temps que le lancement du Priligy des Laboratoires Menarini ; et bien entendu la campagne de pub et les études ont été financées par ce labo. Une sorte de détournement légal de la loi. Quant au médoc, une chose est sûre, il n’est pas à portée de toutes les bourses : 8€ le cacheton non remboursé. Donc soit, il ne faut pas chercher trop souvent la grande secousse soit il faut avoir un porte-monnaie aussi bien rempli que les joyeuses d’un légionnaire après six mois de désert. Par contre, les utilisateurs ne semblent pas ravis ; peu constatent une amélioration suffisante pour accepter les effets secondaires qui semblent eux bien réels. Pour en savoir plus, je vous invite à lire cet article.

Mona pas fini son assiette. Elle mangera plus devant sa télé.