Histoire de gros saouls ?

mona-vin-export

En 2012 encore, les exportations de vins et spiritueux ont battu des records. Ce sont en effet 170 millions de caisses qui ont quitté l’hexagone pour le monde entier. A lui seul le vin représente 152 millions de caisses de 12. Au total, le solde de la balance commerciale approche les 10 milliards d’euros. Pour un pays qui diabolise chez lui le jus de la treille, avouez que c’est pas mal. Et comme chaque année, nos journalistes ne peuvent s’empêcher de faire des comparaisons avec quelques fleurons de l’industrie nationale. Pour les uns, ce marché représente 405 rames de notre fameux TGV, pour d’autres c’est l’équivalent de 150 Rafale ou encore 182 Airbus. Alors bien sûr, si chaque année, nous vendons des Airbus, il est bon de rappeler que cette entreprise est européenne et la part revenant à la France n’est pas, hélas, le montant intégral des ventes. Loin s’en faut. Pour le Rafale, même si l’actualité donne quelques espoirs, aucune exportation n’est comptabilisée à ce jour. Quant au TGV, je ne me souviens plus de la dernière vente effectuée à l’export…

Alors de grâce, Mesdames, Messieurs les journalistes, même si vous connaissez souvent mieux les whiskies et les vodkas que les vins français, évitez ces comparaisons car les exportations de vins et spiritueux, elles, elles sont récurrentes et intégralement Made in France.

Certes, quand on regarde l’évolution des ventes sur plusieurs années, force est de constater que les vins chers se vendent de plus en plus chers alors que les breuvages plus modestes sont obligés de casser leur prix. Comme dans d’autres domaines, les vins français sont devenus des produits de luxe, que ça plaise ou non !

Bon Mona, vous savez qu’il n’est pas nécessaire de se ruiner pour boire bon. Aussi si vous voulez bien sortir deux verres, je vous fais découvrir un vin de pays des Côtes Catalanes. Instant Plaisir rouge 2011 est un assemblage très gourmand de Grenache, Syrah et Mourvèdre. La cave coopérative Arnaud de Villeneuve a réussi son pari : nous donner du plaisir à moins de 5€.   

Poison rouge et or rouge ?

La France serait-elle le pays des paradoxes ? A l’intérieur de ses frontières, le vin y est diabolisé. Des associations subventionnées par l’Etat combattent le vin comme toutes les boissons alcoolisées. Des organismes qui se soucient trop de notre santé publient même des études qui contredisent celles de leurs confrères étrangers. A les écouter, boire un verre de vin vous emmène directement, sans passer par la case départ, au service cancérologique de l’hôpital le plus proche. A écouter ces apôtres abstèmes[1], le vin n’apporte aucun bienfait à notre organisme.

Par contre, lorsque le vin sort de nos frontières, pas de cocorico. Pas d’hommes politiques qui soulignent l’importance de ce secteur pour notre économie. Et pourtant  les exportations de vins et spiritueux français ont battu en 2011 un record historique en dépassant pour la première fois la barre des 10 milliards d’euros grâce principalement aux ventes de Bordeaux, Cognac et Champagne.

Ce secteur arrive en deuxième position de notre balance commerciale derrière l’aéronautique et devant les parfums et cosmétiques.

Ouf, c’est bon, nous exportons ce poison à prix d’or. Ils sont fous ces étrangers.

Bon Mona, vos origines étrangères vous autorisent à boire un coup de Champagne. Alors, je me prends pour James Bond, je fais péter le Bollinger Grande Année 2002. Pas donnée, mais la dépense est oubliée quand on le déguste.


[1] Qui s’abstient de boissons alcooliques