Je tiens pas de boue

Mona attend votre aide

Louis-Philippe avait invité à dîner Giacomo Meyerbeer, compositeur allemand, qui triomphait à Paris avec ses opéras. Au cours du repas, le roi lui demanda s’il avait des enfants.

-Oui, Sire, répondit le maître, je regrette seulement de n’avoir que des filles.

-Comment, s’écria le roi, vous qui êtes Juif, vous ignorez l’art d’avoir des garçons. Pendant mon exil en Suisse, j’ai fait la connaissance d’un rabbin qui m’a donné des leçons d’allemand. Mais ce qu’il m’a appris de mieux, c’est de me marier de bonne heure et d’avoir des garçons et des filles à ma volonté.

Là-dessus, le roi communiqua son secret au musicien : le Talmud dit que, pour avoir des garçons, il faut attendre que la femme désire son mari ; pour avoir une fille, il faut, au contraire, que l’homme désirant violement  sa femme, la surprenne pour ainsi dire, et l’aime à l’improviste.

-Je vous certifie, ajouta le roi, que l’expérience a tout à fait justifié cette théorie. D’avance, j’ai annoncé à mes parents et connaissances, soit mon garçon, soit ma fille.

Le moyen est simple et à la portée de tout le monde, nous le donnons pour ce qu’il vaut.

Et nous ne pouvons passer sous silence un moyen que nous a appris une brave nourrice, et auquel elle attribue une absolue infaillibilité.
Voici le moyen, qui aurait été indiqué par Hippocrate lui-même.

Vous êtes grosse, Madame, et votre mari, la famille toute entière et vous-même désirez bien connaître avant les neuf mois accomplis, le sexe du petit être dont vous ressentez déjà les premiers mouvements. Le procédé est fort simple pour le savoir. Il s’agit de vous asseoir à terre, les jambes bien allongées. Une fois là, quelqu’un se plaçant devant vous, vous ordonnera de vous relever ; à ce commandement, par un mouvement instinctif, vous prendrez appui sur le sol avec l’un de vos bras. Si c’est le bras droit qui porte à terre, vous aurez un garçon ; si le bras gauche, une fille.

-Mais, me direz-vous…
-Mais de tous les moyens proposés, c’est celui qui nous a paru le plus sérieux.[1]

Ma chère Mona, j’ai hâte que vous soyez «grosse», j’aurai plaisir à vous aider à vous relever. En attendant, n’étant point enceinte, vous pouvez goûter ce Morgon 2009 du domaine Aucoeur.  Un vin fruité, simple qui donne envie d’une bonne assiette de charcuterie. De quoi se réconcilier avec les Beaujolais à quelques semaines du jeudi Beaujolais nouveau. Je vous rappelle, Mona, que nous ne fêterons pas ce liquide indigne de ces crus du Beaujolais.


[1] Texte tiré du Lendemain du mariage par le Dr Coriveaud