Il est drôle Sul-ly

henri-lv_marie_de_medicisMarie de Medicis arriva à la cour d’Henri IV avec une escouade de filles italiennes particulièrement « rabat-joie ». Cela agaça le Sieur de Rosny. Or, à cette époque, on ne servait que rarement le vin pur. On le coupait avec de l’eau. Avec un vin d’Arbois généreux, il fit tenir sur la table « plein les aiguières d’un excellent vin blanc aussi clair qu’eau de roche« . Les jouvencelles baptisèrent (coupèrent) à foison le peu de vin qu’elles se croyaient servir…
Le Roi les voyant, pour une fois, de bonne humeur et un peu plus délurées, se douta que Rosny leur avait joué un tour à sa manière.
Rosny, le futur Sully, ne fut pas toujours l’austère ministre que nous ont légué nos manuels d’Histoire !

De même, au Château Carbonnieux (Cru Classé des Graves, appellation Pessac Léognan), on vous contera l’histoire de cette belle qui fut favorite du Sultan. Pour continuer à consommer le jus de la treille, elle faisait venir des bouteilles de vin blanc du Château dont la couleur était bien claire et faisait apposer des étiquettes indiquant : « eau minérale de Carbonnieux ».

Mona, pour vous remercier d’avoir rédigé des articles durant ma courte absence et surtout pour le plaisir, nous allons goûter  cette eau de Carbonnieux.

Fourchette et fraise

henry_iii_of_france_and_the_princess_margart_of_lorraineSelon certaines sources, c’est le roi Henri III qui la ramena de Venise, en 1574, selon d’autres, c’est sa mère, Catherine de Médicis qui l’avait apportée de Florence dans ses bagages.  Ce qui est certain, c’est qu’elle ne s’imposa pas vite dans notre pays. Seuls les Grands l’utilisaient et encore uniquement pour piquer l’aliment et… l’attraper avec les doigts pour le porter en bouche ! La Fraise, ce tour de cou de dentelle, devenant de plus en plus encombrant, l’on passa le morceau directement du plat à la bouche, via la fourchette, pour contourner l’obstacle…

Cela devenait urgent. Examinant l’imposante fraise et le pourpoint d’un courtisan, un marquis lui déclara :

– « Vous avez mangé du ragoût au dîner ! « 

– « Vous vous trompez, c’était pour souper… et c’était, il y a bien quinze jours ! « 

Les dimensions de la fraise subirent une telle inflation que les serviettes, bien que de taille respectable, ne tenaient guère autour du cou…

Il nous en est resté l’expression : « Avoir des difficultés à joindre les deux bouts ! «