Risque de frigide ère

Vous allez dire : il y avait longtemps. On pensait que les grosses chaleurs l’avait calmé. Et pourtant, en lisant Pline dans mes latrines, je ne pouvais pas vous cacher cette jolie page du chaud latin…

On ne se méfie pas assez de ce que l’on mange. Heureusement, Pline, dans son Histoire Naturelle, nous met en garde. Alors si cet été, lors d’un voyage, on vous propose des mets inconnus, attention, çà peut être pire que les oreillons. A bon entendeur, salut !

Un lézard qu’on a fait mourir dans de l’urine d’homme est antiaphrodisiaque pour celui qui a rendu l’urine; car, selon les mages, cet animal entre dans les philtres. On attribue la même propriété à la fiente d’escargot et à celle de pigeon prise avec de l’huile et du vin.
On range parmi les aphrodisiaques pour les hommes : la partie droite d’un poumon de vautour, attachée avec un morceau de peau de grue; cinq jaunes d’œufs de pigeon, avalés dans du miel avec un denier de saindoux;  les moineaux ou les œufs de moineau, en aliment; le testicule droit d’un coq attaché avec de la peau de bélier.
On prétend que la cendre d’ibis, employée en friction avec de la graisse d’oie et de l’huile d’iris après la conception, empêche l’avortement, et que les testicules d’un coq de combat, qu’on frotte de graisse d’oie et qu’on attache avec de la peau de bélier, sont antiaphrodisiaques et même effet si l’on place, sous le lit, les testicules d’un coq avec du sang de l’oiseau. Les crins de la queue d’une mule, arrachés pendant qu’elle est saillie, font concevoir les femmes malgré elles, si on les attache entre eux pendant le coït (dur d’être à ce qu’on fait avec tout çà – ndlr).
Un homme qui urine dans de l’urine de chien devient, dit-on, plus froid pour l’amour. Chose singulière, si elle est vraie !
De la cendre de stellion[1] enveloppée dans un linge est aphrodisiaque tenue dans la main gauche, et antiaphrodisiaque tenue dans la main droite. Le sang de chauve-souris reçu sur des flocons de laine, et mis sous la tête des femmes, les excite à l’amour, ainsi que la langue d’oie prise eu aliment ou en boisson.

Bon, ma petite Mona, une chose est sure : le vin seul ne peut pas être mauvais pour la libido lorsqu’on en abuse pas (du vin, bien entendu). Alors, je vous propose un Chablis 2007 de chez Laurent Tribut. Un vin ciselé, avec une belle acidité ; belle longueur en bouche. Du bonheur, quoi !


[1] Lézard

Transgresser les règles

Mon patron Lépicurien me racontait hier que lorsqu’il était jeune, les femmes n’étaient pas autorisées à rentrer dans les caves et chais des vignerons de Bourgogne sous prétexte qu’elles pouvaient faire tourner le vin…. Depuis, heureusement, les femmes ont été conviées dans les caveaux et, bien entendu, on n’a pas eu de baisse de qualité. Je ne veux pas croire que la seule raison de cette interdiction était la possibilité pour les mâles de rester entre eux et de boire de bons coups sans être freinés par leurs femmes.

Il faut dire que cette discrimination à notre endroit ne date pas d’aujourd’hui. Tenez par exemple, Pline au 1er siècle av JC, dans son « Histoire Naturelle » écrivait :

Qu’une femme en cet état s’approche, les vins nouveaux s’aigrissent, les grains qu’elle touche deviennent stériles, les jeunes greffes périssent, les plantes du jardin se dessèchent, et les fruits de l’arbre sous lequel elle s’est assise, tombent. Son seul regard ternit l’éclat des miroirs, émousse le tranchant du fer, efface le brillant de l’ivoire; les essaims meurent; l’airain même et le fer deviennent la proie de la rouille et contractent une odeur repoussante. Les chiens qui en ont goûté deviennent enragés, et le venin de leur morsure est sans remède.

Mona pas attendu d’autorisation pour descendre boire un coup. Et vous ?


Mon patron Lépicurien me racontait hier que lorsqu’il était jeune, les femmes n’étaient pas autorisées à rentrer dans les caves et chais des vignerons de Bourgogne sous prétexte qu’elles pouvaient faire tourner le vin…. Depuis les femmes ont été conviés dans les caveaux et bien entendu, on n’a pas eu de baisse de qualité. Je ne veux pas croire que la seule raison de cette interdiction était la possibilité pour les mâles de rester entre eux et de boire de bons coups sans être freinés par leurs femmes.

Il faut dire que cette discrimination à notre endroit ne date pas d’aujourd’hui. Tenez par exemple, Pline au 1er siècle av JC, dans son « Histoire Naturelle » écrivait :

Qu’une femme en cet état s’approche, les vins nouveaux s’aigrissent, les grains qu’elle touche deviennent stériles, les jeunes greffes périssent, les plantes du jardin se dessèchent, et les fruits de l’arbre sous lequel elle s’est assise, tombent. Son seul regard ternit l’éclat des miroirs, émousse le tranchant du fer, efface le brillant de l’ivoire; les essaims meurent; l’airain même et le fer deviennent la proie de la rouille et contractent une odeur repoussante. Les chiens qui en ont goûté deviennent enragés, et le venin de leur morsure est sans remède.

Mona pas attendu d’autorisation pour descendre boire un coup. Et vous ?