Sa copine lorgne la quête de Guignolet

Retour de pèlerinage

Un grand merci à Jessie Malauku. Son courrier est fort intéressant car il nous donne des éléments sur la vie de Saint Guignolet (ou Guénolé). Il vécut en Bretagne et devint moine et même abbé de son monastère en vivant saintement. Jessie se demande, avec raison, comment cet homme qui fut un modèle de modestie et de chasteté fut reconnu et prié comme le Priape chrétien.

Jessie nous révèle également qu’une statue en bois du saint se trouvait à Montreuil. Elle était encore plus indécente qu’en pays breton. Le saint y était nu, allongé et exposant un membre énorme à la vue des invocatrices. Elles raclaient la partie extrême de l’engin pour en faire des tisanes et décoctions leur assurant une descendance. Pour pallier aux retraits opérés par ces pèlerines, l’artiste avait prévu une forte rallonge dans le piédestal et il suffisait au sacristain de tirer sur la zigounette pour qu’elle retrouve sa longueur initiale.

Enfin Jessie nous adresse un extrait d’un ouvrage de Jean Cambry qui se rendit, comme Jean-Baptiste Harmand, à Brest au moment de la Révolution. Et il confirme le culte rendu à Saint Guignolet :

C’est au fond de cette rivière qu’existaient le fameux Saint-Guignolet et cette cheville éternelle si favorable à la fécondité. Puisque la religion catholique a fait des saints de tous les dieux du paganisme, Priape pouvait-il être oublié? Le bois de cette cheville ripée était avalé par les femmes infécondes; elles concevaient au bout de quelques temps. Les médians prétendaient que des moines voisins aidaient beaucoup à ce miracle ; je n’en crois rien : on devrait être las de calomnier ces bons pères. 

Mona pas bu de tisane.