Mon corps c’est…

mona-vertugadin

Hector Sionaire m’a troussé un joli compliment :
Mona vous êtes si belle que vous êtes mon phénix de mes bois. Votre silhouette est si fine que vous êtes une pub vivante pour le régime weight watchers. Je rêve de vous chaque nuit, ô ma muse. Moi qui ai une femme grosse comme une baleine échouée sur une plage, je vous imagine portant votre vertugadin pour épaissir vos hanches si fines….

Bon, Totor, on se calme. Certes, je ne peux rester insensible à votre louange, si méritée d’ailleurs et si juste. Mais deux choses me gênent : tout d’abord votre description de votre moitié (si j’ose dire). La pauvrette n’y peut rien si elle a des jambons sortis tout droit de chez Fleury-Michon et un bide épais comme un barricot dégueulant de pinard frelaté. Tout le monde n’a pas ma chance, mais chacun a le droit à l’amour. Pigé Tor ? Deuxio, vous me prêtez un artifice pour justifier ma ligne pinup90/60/90. Comme vous m’avez confessé que vous étiez un lecteur récent, je vous invite à lire ce que j’ai déjà eu l’occasion de dire : Dame Nature m’a suffisamment gâtée pour que je n’ai pas besoin d’ajouter quoi que ce soit. Alors n’y revenez pas, maintenant vous savez.

Aussi notez que je ne porte pas plus de vertugadin que de corset. Certains pas au fait de la mode vestimentaire du XVI° siècle se jetteront sur Larousse (et pourquoi pas une blonde ?) pour comprendre ce qui se cache derrière ce mot. Pour vous épargner cet effort, je vous livre à domicile le descriptif de cet élément du costume féminin. A la Cour de François 1er, les dames voulurent donner de l’ampleur à leurs robes. Pour ce elles posèrent sur leurs hanches un bourrelet d’étoffe agrémenté de tiges en osier. Pour élargir, ça élargit à tel point que les femmes ne peuvent plus s’asseoir, ce qui a justifié la création d’une chaise sans accoudoirs. Certaines mauvaises langues attribuèrent la création de cette mode à l’infante Jeanne de Portugal qui se retrouva enceinte jusqu’aux yeux alors qu’elle était censée avoir encore son berlingot. Il n’en est rien, ce sont bien les Espagnoles qui en sont à l’origine. Quant à l étymologie, on ne doit pas retenir «vertu-gardien» (ou gardien de vertu) qui circule dans trop de documents mais tout simplement le mot espagnol «verdugo» qui signifie « baguette verte ».   

Mona une ligne de guêpe bien qu’elle ne pique pas. Et vous ?