Ça me la coupe

Quelle coupe !
Quelle coupe !

Utiliser la forme d’un sein pour en faire un buvant ne date pas d’hier. Ne dit-on pas que Madame de Pompadour, la maîtresse de Louis XV prêta son sein pour y mouler la première coupe de Champagne. Ce vin dont la mode fut lancée sous la Régence était considéré comme aphrodisiaque. Quelques années plus tard, la romantique Marie-Antoinette préféra mouler sur son sein un bol pour boire le lait de sa bergerie de Rambouillet.

En 2008, Karl Lagerfeld lança une coupe galbée sur la poitrine de Claudia Schiffer. Pour son quarantième anniversaire, Kate Moss accepta de prêter son sein gauche pour une coupe style art-déco. Le mannequin ayant apposé sa signature au pied de chaque verre, le prix est devenu loufoque. On parle de plus de 2.500€ pour une coupe vendue avec un Dom Pérignon Œnothèque 1995. Un vin de Champagne au nez intense, à la bouche ample et ronde. Mais à ce prix là, c’est Moss…

Fini de bricoler

Mme Pompadour mure l'escalier menant chez Louis XV

Je dois vous avouer que j’ai un faible pour la Marquise de Pompadour. Cette femme est le phare du règne de Louis XV. Sans elle, les arts en général et le style Louis XV n’auraient vraisemblablement pas vu le jour. Mais le plus étonnant est qu’elle resta auprès du Roi durant 19 ans et ce jusqu’à sa mort sans avoir rempli les « devoirs » de son rôle de Maîtresse officielle durant 14 ans.

En 1756, la mort d’Alexandrine, sa fille âgée de 10 ans, qu’elle avait eue durant son union avec Charles-Guillaume Le Normant d’Étiolles, lui inspire un changement de vie.

Son confesseur lui imposa à Madame de Pompadour d’écrire à son mari pour lui demander de reprendre la vie commune. Il fit lui-même le brouillon de la lettre :

« J’ai pleuré l’injustice dont je me suis rendue coupable envers vous et je me repens sincèrement de tous les dérèglements de ma vie. Je reconnais mon tort et veux le réparer. Déjà, le point capital de ma faute a cessé et il n’en reste plus qu’à faire cesser les apparences, ce que je souhaite ardemment. Je suis résolue d’effacer par ma conduite à venir ce qu’il y a dans ma conduite passée. Reprenez-moi, Monsieur, vous ne me verrez plus occupée qu’à édifier le monde par l’union où je vivrai avec vous, autant que j’ai pu le scandaliser par ma séparation« .

Des ministres du Roi se rapprochent du mari et lui conseillent de refuser cette demande. Cela tombe bien, Monsieur Le Normant d’Étioles n’a nullement envie de retrouver sa femme. Après  avoir eu  pas mal de conquêtes, il vit avec une ancienne danseuse dont il vient d’avoir un enfant.

Aussi, il répond à la lettre :

« Je reçois, Madame, la lettre par laquelle vous m’annoncez le retour que vous avez fait sur vous-même et le dessein que vous avez de vous donner à Dieu. Je ne suis point étonné de la peine que vous vous feriez de vous présenter devant moi, et vous pouvez juger aisément de celle que je ressentirai moi-même. Je voudrais pouvoir oublier l’offense que vous m’avez faite. Votre présence ne pourrait que m’en rappeler plus vivant le souvenir. Ainsi, le seul parti que nous ayons à prendre l’un et l’autre est de vire séparément. Quelque sujet de mécontentement que vous m’ayez donné, je veux croire que vous êtes jalouse de mon honneur et je le regarderais comme compromis si je vous recevais chez moi et que je vécusse avec vous comme ma femme. Vous sentez vous-même que le temps ne peut rien changer à ce que l’honneur prescrit... ».

De son côté, elle note: « Puisque mon mari a refusé pour jamais de retourner avec moi, ma conscience est fort tranquille à ce sujet« .

En lisant la réponse du mari, le confesseur exigea qu’elle donne une preuve de sa « séparation sensuelle » d’avec le souverain. L’escalier particulier qui reliait discrètement les salons de la Marquise à la chambre du roi, fut muré.

Mona pas de mur dans son escalier.