La passion du grand Sultan ?

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Comme toutes les femmes, j’aime les belles histoires d’amour à l’eau de rose. Et celle d’Aimée du Buc de Rivery est extraordinaire.

Au XVIII° siècle, en Martinique, deux cousines, encore très jeunes se font prédire un avenir royal. L’une deviendra Joséphine, impératrice. Quant à Aimée…, elle part vers Nantes pour parfaire son éducation. En 1788, elle embarque pour retrouver son île. Mais la frégate est attaquée ; la fillette est enlevée et vendue en Afrique du Nord. Là, le Bey d’Alger, impressionné par sa grande beauté, l’offre au Padischah. Arrivée à Istanbul, le charme et la grande beauté de la captive séduisent le Sultan. Très vite, elle se retrouve une de ses favorites puis 4ème épouse. Elle lui donna même un fils Mahmoud qui règnera sur l’empire ottoman durant trente années. Quant à Aimée, elle prit le titre de Sultane Validé. Son influence assura une plus grande liberté au sein du harem et fêtes et feux d’artifices firent leur apparition au palais du Sultan. A sa mort en 1817, un grand mausolée fut dressé dans la capitale turque.

Que c’est beau ! Sur certains écrits tout à la gloire de l’ile des Caraïbes, cette histoire est reprise sans aucunes réserves. Et pourtant il y a un hic ! Aimée est née en 1776 (et non 1766 comme l’indiquent ceux qui veulent rendre réaliste la belle histoire). Et le petit Mahmoud naquit en 1785. Un peu jeune la maman, non ?. En ce qui concerne le cousinage avec Joséphine, il a été inventé de toutes pièces par un journaliste en 1854. En préparant la guerre de Crimée, Napoléon III se rapprocha du Sultan Abdul Medjid. Et dire que Napoléon et Abdul étaient cousins grâce à Joséphine et Aimée, ça faisait bien dans le tableau.

Mais les historiens ne croient pas à cette légende. Certes une Créole a surement été favorite du Sultan et fut enterrée à Istanbul mais il ne doit pas s’agir de la belle Aimée qui a vraisemblablement péri en mer suite  à une avarie…

Mona rêvé et le réveil fut brutal. Tant pis !