Delavigne au vin

Poète et auteur dramatique, Casimir Delavigne (1793-1843) publia en 1818 « les Messéniennes » qui obtinrent un grand succès ; l’année suivante il donna brillamment sa première pièce à l’Odéon. Il fut lauréat de l’Académie ; le duc d’Orléans, plus tard Louis-Philippe, sera son ami jusqu’à sa mort. En 1823, il se présenta à l’Académie Française ; mais il fut battu par l’archevêque de Paris. Comme on le pressait de se représenter, il refusa, disant : « On m’opposerait le pape ! ». Il fut néanmoins élu deux ans plus tard. Lorsque Victor Hugo et Alfred de Vigny se présentèrent pour endosser l’habit vert, il vota contre…  Victor fut élu un peu plus tard, Alfred lui dut s’y reprendre 5 fois...

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Considéré en son propre temps comme insurpassé et insurpassable, Delavigne est oublié aujourd’hui même si une rue du 6ème arrondissement de Paris porte son nom.

Mais avec un nom comme le sien, il était difficile de ne pas écrire quelques vers à la gloire du divin breuvage :

Au sein d’un désordre aimable
Rassemble de vrais amis ;
Que Bacchus et que les ris
Viennent s’asseoir à ta table.
En flattant notre odorat,
Que l’agréable fumée
De la perdrix parfumée
Et du lièvre délicat
Nous annonce la présence
Des mets les plus savoureux ;
Chacun se nourrit d’avance
Et les dévore des yeux.
Là dans le cristal qui brille,
Déjà le vin coule à flots,
Déjà la liqueur pétille
Et fait jaillir les bons mots.
Plein d’une franche allégresse,
Déjà le couplet badin,
Joyeux enfant de l’ivresse,
Vient égayer le festin.
Ami, remplis donc ton verre
En bénissant ton destin :
Aujourd’hui tu peux le faire ;
Mais le pourras-tu demain ?

Mona mour des vers et des verres, c’est vous ?