Pour moi, c’est sur, elle est tailleur…

Mlle Bertin, modiste 1747-1813

Marie-Jeanne Bertin est née en Picardie en 1747. En 1763, elle est engagée comme modiste[1] dans un atelier parisien. Sept ans plus tard, elle ouvre magasin rue du Faubourg Saint Honoré.

Devenue la protégée de la Duchesse de Chartres, elle devient vite la coqueluche de Paris avant d’être présentée à la Dauphine Marie-Antoinette qui lui demande de confectionner sa garde-robes. Or si Le budget du département de la toilette de la Dauphine s’élevait en 1773 à un total de 120.000 livres, il passe dès 1774 à 200.000 livres alors qu’elle devient Reine.

Les deux femmes passent tant de temps ensemble que le surnom de « ministre des modes » est attribuée à celle qui se fait maintenant appelée Rose Bertin. Mlle Bertin, ministre de la mode, coûtait d’ailleurs plus cher qu’un secrétaire d’État. Et les modes allaient se succéder à un rythme effréné. Elle se plaisait à dire qu’en matière de mode : « Il y a de nouveau que ce qui est oublié« . De leur rencontre, la mode des coiffures les plus exubérantes, des chapeaux les plus fous, des robes les plus luxueuses, puis des robes de campagne, s’établit.
La Cour se met au diapason et les commandes affluent. Mais nombre de nobles sont au bord de la ruine…. et ce flot de dépenses vaut à la Reine sarcasmes et pamphlets.


Elle habille également la Du Barry, Madame de Polignac, la Princesse de Lamballe et rapidement toute la Cour qui se doit de suivre la mode lancée par la Reine. Nombre de nobles, entrainées dans ce tourbillon, sont au bord de la ruine….

Avec la Révolution, les affaires ralentissent. Heureusement, la clientèle étrangère permet à Mlle Bertin de voyager en Allemagne, en Angleterre et d’échapper à la Terreur.

Craignant pour sa vie et voulant se rapprocher de ses clientes, elle se réfugie en Angleterre. En 1795, elle se rend en Russie. A son retour à Paris, elle habille Joséphine de Beauharnais et la Reine d’Espagne. Mais elle n’est plus en à la mode et se retire dans sa maison d’Epinay où elle vivra jusqu’au 22 septembre 1813.

Mona tours, c’est vous ?


[1] On se tromperait si l’on se figurait qu’une marchande de modes, au dix-huitième siècle, se contentait de fabriquer des chapeaux. Elle avait le monopole de l’ornementation des costumes. La couturière taillait, cousait, la modiste parait.