Tante chez Tonton ?

Le civet selon Monsieur Fernand Naudin

Les Tontons Flingueurs sont devenus un film culte et nombreux sont ceux qui comme Lépicurien connaissent par cœur l’intégralité des dialogues de Michel Audiard. Mais avec le temps qui passe, un certain nombre de répliques deviennent peu compréhensibles car elles font référence à une époque que beaucoup n’ont pas connue. Aussi, soucieuse d’apporter la culture à tous mes lecteurs amoureux et mes lectrices envieuses et souvent jalouses, je me dois de vous apporter des éléments qui vous permettront de briller en société lors d’un prochain dîner.

Par exemple, lorsque Lino Ventura, alias Fernand Naudin, s’étonne du recrutement réalisé par le Mexicain, il dit :

-C’est quand même  marrant, les évolutions. Quand je l’ai connu, le Mexicain, il recrutait pas chez Tonton.

Pour comprendre cette phrase, il faut être né au plus tard au lendemain de la seconde guerre mondiale. Quand Lino parle de Tonton, il évoque un personnage haut en couleur, né à la fin du XIX° siècle et qui devint patron de cabarets dont le célèbre Liberty’s, place Blanche à Panam. Gaston Baheux  était un homosexuel notoire et l’établissement était fréquenté par la communauté gay (comme on dirait de nos jours) et l’endroit fut surnommé par les habitués «Chez Tonton». Parmi, ses clients, de nombreux artistes, écrivains dont Colette qui devint son amie. Une longue et intéressante correspondance s’établit entre eux.

Je ne sais pas si de nos jours, on pourrait encore écrire ce genre de dialogues sans prendre le risque d’être attaqué pour homophobie.

Mona le devoir et le plaisir de vous cultiver, mes petits chats.

Je place Blanche…

« Je me permets d’intimer l’ordre à certains salisseurs de mémoire qu’ils feraient mieux de fermer leur claque-merde ! »

Ce n’est pas très original, mais je fais partie des « fans » des Tontons Flingueurs. J’ai même croisé un haut fonctionnaire qui connaissait tous les dialogues de ce film par cœur et faisait régulièrement des paris avec des collègues : placer telle ou telle citation au cours de réunions ministérielles. Vous dire !

La phrase que j’ai mise en introduction est dans la bouche de Francis Blanche dans cette scène mythique de la cuisine.

Ce même Francis Blanche dans ses Pensées aimait à dire :
Le premier travail du producteur est de produire… une bonne impression.
Et justement, alors qu’il devait se produire dans un théâtre de province, le directeur de l’établissement s’aperçut qu’il avait omis d’inscrire le nom de l’artiste sur les affiches. N’ayant plus le temps de réimprimer, il devint déprimé à l’idée d’annoncer cette bévue au comédien.
Ce dernier débarque au volant d’une superbe américaine décapotable. Le directeur se précipite au devant de la voiture et n’attend pas que Francis Blanche descende pour lui dire :
-Ah, oui, je sais, c’est un fâcheux oubli, si vous saviez comme je suis confondu, mais alors confondu !
-Vous êtes confondu. Mais ce n’est rien
Le directeur s’en tire à bon compte. Mais Francis rajoute :
-Vous êtes confondu : c’est la chaleur !

Mona pas chaud, et vous ?

http://fr.wikipedia.org/wiki/Francis_Blanche