Concini que…

Mona aurait-elle assisté au meutre ?

Dans un récent article, je vous ai présenté Concini. Vous vous rappelez que Louis XIII, pour asseoir son autorité, le fit assassiner. Abel Hugo a relaté ces évènements. Voici donc la suite telle qu’il la raconte. Ames sensibles, passez votre chemin…

Le soir de cette laborieuse journée, au coucher du roi, ceux qui avaient pris part au travail se distribuèrent le butin, savoir : les charges, les gouvernements, les immeubles appartenant au maréchal et à sa femme. […] Chacun garda ce qu’il avait arraché sur le corps du défunt… Le roi fit encore de grandes générosités des objets précieux trouvés chez le maréchal, dont l’hôtel avait été en grande partie pillé par les gardes envoyés «pour empêcher que les meubles et trésors ne fussent enlevés. »

Le lendemain, le peuple se fit sa part. Pendant la nuit, le corps du maréchal avait été enterré dans l’église Saint-Germain-L’Auxerrois. «Sur les dix heures du matin, quelques enfants et femmes crachaient et trépignaient sur la tombe : « Voilà où ce tyran a été mis; est-il raisonnable, lui qui a fait tant de mal, qu’il soit en terre sainte, et dans une église? Non, non, il le faut ôter; il le faut jeter à la voirie. » Et ainsi, avec de semblables paroles, s’émouvant les uns les autres, ils commencèrent avec de méchants bâtons à desceller la tombe sous laquelle était ce corps; les femmes y apportèrent des ciseaux et des couteaux, ensuite des hommes plus forts y mirent la main.

En moins de demi-heure voilà deux ou trois cents personnes assemblées ; ils lèvent la tombe, ôtent le corps, lui attachent des cordes au cou, commencent à le traîner hors de l’église, et de là par les rues avec des cris et hurlements horribles, les uns disant qu’il le fallait jeter dans la rivière; d’autres, qu’il le fallait brûler ; d’autres, qu’il le fallait mettre au gibet. De cette sorte, ils se trouvent au bout du Pont-Neuf, où il y avait deux ou trois potences dressées : ils s’avisent de pendre ce corps par les pieds à une des potences où il fut environ demi-heure et plus. Cependant le peuple croissait en nombre, et leur rage et furie allaient toujours en croissant sur le corps, et ils tenaient des paroles indignes, insolentes et outrageuses, même contre l’honneur de la reine. Ils ôtent le corps de cette potence, le traînent par toutes les rues de Paris et toutes les places publiques, le déchirent, le mettent en pièces. Cette grosse troupe, qui était de plus de cinq ou six cents personnes, se sépare : chaque troupe emporte avec soi un quartier ou morceau de ce corps, continuant à aller ainsi en tous les en droits, où ta plupart font allumer des feux, où l’on brûle avec ignominie les pièces de ce corps ; d’autres les veulent faire manger aux chiens, d’autres les attachent à des gibets, et ainsi chacun selon sa passion et furie ; et voilà comme se passa la journée parmi ce peuple, ce qui dura jusqu’à la nuit.

Mona plus trop faim et vous ?

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