En avoir cure…

Voilà que çà vous reprend, mes petits chats. Vous n’osez pas appeler Brigitte Lahaye pour lui causer de votre flute à un trou, des difficultés que vous avez à dresser les couleurs. Et vous mes petites chattes,  vous n’osez pas lui dire que, bien qu’ayant laissé souvent la cuiller tremper dans la tasse, vous attendez toujours de vous faire bomber la guérite.

Ce blog a déjà fait beaucoup sur ces sujets. Si vous avez besoin d’un rafraichissement, relisez donc les conseils que je vous donnais sur les aphrodisiaques, régimes, huîtres, mandragore, asperges

Bon enfin on se refait pas. On me dit toujours que j’aurais du rentrer dans les ordres genre sœur de Saint Vincent de Paul, ces bonnes sœurs qui mettent comme déodorant Corps Net. Vous m’imaginez en robe de bure ? Enfin, bon, on n’est pas là pour causer de moi.

Alors mes Louloutes, si vous attendez pour commencer la layette, Tata Mona vous conseille une cure à Forges les Eaux. Cette station thermale est réputée depuis longtemps pour son eau ferrugineuse qui, entre autres, a donné un héritier à Louis XIII et, un peu plus tard, un fils à la Duchesse de Chartres : Louis-Philippe.

Si ces eaux ont sauvé d’illustres dynasties, çà vaut surement le coup d’aller y tremper votre fondement, non ?

Si je vous recommande Forges, c’est que sa concurrente « les Thermes de Saint Paul », fort réputée au XVII° siècle a du fermer fin XVIII°. Il faut dire que sa réputation reposait plus sur ses cabarets que sur la qualité de ses eaux. Un médecin dira que l’établissement thermal de Saint-Paul était surtout une « manufacture à cocus ».

Vous me direz que des mauvaises langues soulignaient que la cité de Forges avait aménagé nombre de bosquets fort accueillants tout autour de la source. De nos jours encore, des historiens se demandent si Louis XIV est bien le fils de Louis XIII ou si Mazarin n’y est pas pour quelque chose et  Louis-Philippe est-il le fils du régicide ?

Non, ne me remerciez pas mes chéries ; çà me fait plaisir. Mais si après un séjour à Forges, vous avez le test de grossesse qui vire au vert, envoyez-moi un faire-part : çà me fera grand plaisir.

Mona pas un pet de ventre

Hammam le sol….

Ha maman, pas de hammam pour Mona ?

Le hammam est un véritable lieu de vie au Moyen-Orient et au Maghreb. La séance est autant un moment de propreté qu’un moment de plaisir et de sociabilité.

Les femmes, notamment, y bénéficient d’un espace de liberté où sudation, shampoing, teinture et rite du henné peuvent s’accomplir entre femmes, dans une atmosphère détendue et chaleureuse.

Et pourtant, durant plusieurs siècles, l’entrée de ces « sources de chaleur »[1] était interdite à la gente féminine. Heureusement, un médecin de grande renommée, Abū ‘Alī al-Ḥusayn ibn, connu sous le nom de Ibn Sīnā ou Avicenne (en latin) vanta les vertus hygiéniques de ces bains. Les femmes furent autorisées à s’y rendre lorsqu’elles venaient accoucher ou étaient malades.

Rapidement, les portes furent ouvertes à toutes et la fréquentation du hammam devint un droit à tel point que dans certains pays, la femme pouvait exiger que son mari la laisse y aller.

Mona, en allant au hammam, emmenez donc les verres, je vous prie; çà ne peut pas leur faire de mal, un grand nettoyage. En attendant, je vous invite à déguster ce Château de Fontenille 2009. Ce vin de l’Entre-deux-Mers est remarquable. Il nous servira d’apéritif, mais sa présence à table avec un poisson grillé, serait judicieuse.


[1] Traduction de « hammam ».

Le retour de Martin guère… connu

Le 11 novembre, la France a honoré ses poilus et c’est tant mieux ! Mais combien, parmi nous, ont fêté la Saint Martin ? Et pourtant ce grand saint qui repose à Tours a donné son nom à plus de 500 communes. Un dicton populaire rappelle d’ailleurs qu’à la foire, il  y a plus d’un âne  qui s’appelle Martin.

L’épisode de sa vie le plus connu est le partage de son manteau avec un pauvre. Soldat de l’armée romaine, il croise un pauvre bougre. De son épée, il tranche son manteau en deux parties égales et couvre le miséreux. Mais pourquoi Martin s’est-il contenté d’offrir la moitié et pas la totalité, lui qui est donné comme modèle à l’humanité ? Pourquoi cette demi-générosité ? Heureusement, votre Mona est là. Telle l’Oncle Paul de Spirou, elle est prête à vous donner avec joie l’éducation qui vous manque. Et si un jour, au cours d’une soirée enfumée et alcoolisée, vous placez cette anecdote à vos comparses et que vous leur donnez l’explication qui suit, vous aurez une petite pensée pour votre Mona. Et cette image suffit à mon bonheur. Bon, c’est pas tout çà ! Revenons à nos moutonsss, comme disait Fernandel, dans Topaze… 

Si Martin n’a donné que la moitié de son manteau c’est qu’étant fils de soldat, il était tenu de s’enrôler dans l’armée romaine. Et comme toute nouvelle recrue, il recevait une somme correspondante à la moitié de son équipement et de son uniforme ; le reste étant à sa charge était sa propriété. Donc Martin ne pouvait offrir que sa moitié de manteau…

Mona apprécié l’été de la Saint-Martin !

Mozart-rière-train

Wolfgang Amadeus Mozart fut un génie précoce et nous a laissé une œuvre magistrale. Il a laissé aussi une correspondance où la scatologie a sa place. Ainsi, en janvier 1778, il écrit à sa mère :

Madame, mère !

J’aime bien le beurre.
Nous sommes, Dieu merci,
En bonne santé et pas malades.
Nous parcourons le monde
Mais n’avons guère d’argent.
Nous sommes toutefois fort gais,
Et personne n’est égorgé.
Je suis chez des gens
Qui ont la crotte au ventre,
Mais qui la laissent sortir
Tant avant qu’après bombance.
On pète toujours la nuit,
Bravement, et que cela craque.
Mais hier, le roi des pets
Dont les pets sentent le miel,
N’était guère en voix,
Et était lui-même en courroux.
Il y a déjà plus de 8 jours que nous sommes partis,
Et nous avons déjà chié bien souvent.
Monsieur Wendling[1] sera bien fâché
Que je n’aie presque rien écrit.
Mais lorsque nous passerons le pont du Rhin,
Je rentrerai, c’est certain,
Et écrirai Les 4 Quartetti, en plein,
Pour qu’il ne me traite pas de coquin.
Le concerto, me le réserve pour Paris,
Là, je le lui gribouille d’un coup.
À dire vrai, je préfèrerais
Voir le monde avec ces gens
Qu’avec cette société que j’ai sous les yeux;
Quand j’y pense, j’ai mal au ventre.
Mais cela doit être, nous devons nous retrouver.
Le cul de Weber[2] vaut plus que la tête de Ramm[3],
Et de ce cul, une broutille,
Vaut plus que tous les Mons Wendling
Nous n’offensons pas Dieu avec notre crotte,
Surtout pas si nous mordons dedans.
Nous sommes d’honnêtes gens qui vont bien ensemble.
Nous avons summa summarum[4] 8 yeux,
Sans compter celui sur lequel nous sommes assis.
Je ne veux plus m’échauffer
Avec ma poésie; je vous dis maintenant
Que lundi, j’aurai l’honneur, sans trop de questions,
De vous embrasser et de vous baiser les mains.
Mais avant, j’aurais fait dans ma culotte.

A dieu, Maman
Votre enfant fidèle qui a la teigne.

Mona pas envie, et vous ?


[1] Célèbre flûtiste, ami de Mozart
[2] Carl Maria Friedrich Ernest von Weber est un compositeur allemand de musique romantique
[3] Célèbre hautboïste autrichien
[4] La somme des sommes : nous avons au total 8 yeux…

Les aigris restent

Stendhal et Balzac se battent devant Mona

Un scénariste envisage de porter à l’écran un roman de Balzac. Il déjeune avec un producteur pour lui exposer son projet.

Dès qu’il prononça le nom de Balzac, le producteur rejeta immédiatement le script d’un geste de la main et d’une moue qui ne laissait aucun espoir à l’auteur. Après quelques instants, devant la mine défaite de son commensal, il se crut obligé de s’expliquer :

– Ce Balzac, il n’a rien écrit d’enthousiasment … à part, peut-être Le Rouge et le Noir !!

Le scénariste lui fit remarquer que c’était doublement faux. Le Colonel Chabert, roman balzacien, porté à l’écran par Yves Angelo avec entre autres Gérard Depardieu, avait remporté un grand succès et avait été nominé six fois aux César. Quant au Rouge et Noir, c’était un roman de Stendhal.

Mais le producteur ajouta pour clore l’entretien :

-Tiens, vous voyez, le seul roman intéressant de Balzac pour le cinéma n’est même pas de lui !

Mona, buvons donc un coup malgré ce gougeât. Que diriez vous d’ un Fonsalette 2006 ? Vinifié par Rayas, ce vin est tout en finesse malgré son degré d’alcool sudiste. 

Une vrai blonde ?

Marcel L’herbier portait sous le bras le dossier de son prochain film lorsqu’il croisa une jeune actrice qui jouait toujours des rôles de belle et ravissante linotte. Connue comme n’étant pas un puits de sciences, elle n’étonna pas le réalisateur lorsqu’elle lui demanda :

– Monsieur L’herbier, je vois le titre de votre scénario : »Les derniers jours de Pompéi ». Sans me dévoiler l’intrigue, pouvez-vous me dire de quoi il est mort ce Pompéi ??? 

Mona eu une éruption de boutons en entendant çà…

Interdit d’y pisser

Mona, papier, je vous prie

Marcel Duchamp propose en 1917 au Salon de la Society of Independants Artists un urinoir. Il semble que l’artiste ait voulu faire une blague même si plus tard, il illustrera le Ready-made et sera présenté à Milan comme symbole d’un objet usuel devenu œuvre d’art par la volonté de l’artiste et le regard qu’on y porte.

En fait l’œuvre originale de 1917 avait disparu et Duchamp dut livrer huit urinoirs qui devinrent instantanément des chefs-d’œuvre.

L’un de ces exemplaires est exposé au Musée Beaubourg. Par deux fois, cet urinoir fut endommagé par un artiste du nom de Pierre Pinoncelli.

Tout d’abord en 1993, il y urine pour lui faire retrouver son usage habituel puis il assène un coup de marteau qui brise l’œuvre.

Et en 2006, il remet le couvert, si j’ose dire, en tapant l’œuvre de Deschamps d’un coup de marteau.

Pour ces actes, il sera condamné à de la prison avec sursis et une forte amende. En appel, la peine de prison sera confirmée mais pas l’amende.

Pour la presse (sans jeu de mots), il posa dans son jardin en « penchieur » à la manière de Rodin.

Ma chère Mona, que de bruit pour une pissotière. Pour pisser, il faut boire. Aussi, je vous invite, ma Chère, à déguster un Rully 2009 de Vincent Dureuil-Janthial. Beaucoup de gras, un fruit exotique, un manque de nervosité lié au millésime…