Quelle drôle de peau mate sur votre bide !

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En Afrique du Sud, on a enregistré, au cours des ans, une forte augmentation de la distribution de capotes anglaises. Il faut dire que ce pays est un des plus touchés par le VIH. Mais les autorités furent étonnées de constater que la demande venait essentiellement de personnes âgées. Et même si de nos jours, on trouve normal et heureux que le quatrième âge puisse monter au septième ciel dans son pageot sans prendre l’ascenseur de l’éternité ou si vous préférez fourrer comme en 14, la galette déplumée à Mémère et promener Popaul au fond de la marmite, la consommation de condoms en fort accroissement posait question. That’s the question, comme ils disent les sujets à la Queequeen.

En fait, les vieux seniors n’utilisaient pas les préservatifs pour battre le beurre dans la baratte à Maman mais récupéraient le lubrifiant pour soulager leurs douleurs articulaires. Bien que la communauté médicale doute des bienfaits de cette pratique, la graisse de condom semble soulager certaines arthrites ou arthroses sans que l’on comprenne bien pourquoi.

Je savais que dans certaines armées, l’utilisation de la capote était également détournée de son usage normal puisque le lubrifiant servait de cirage pour briller lors de la revue, alors que les pioupious préféraient «monter à cru», ignorant le danger des MST (maladie sexuellement transmissible) et du Sida.

Mona, vos chaussures brillent comme des rangers de légionnaires prêts à défiler le 14 Juillet et vous sentez le sable chaud. Vous faîtes des recrues chez les bidasses ?Bon, vous avez raison, ceci ne me regarde pas… Bien sortez donc deux godets, je vous prie, que je verse ce Château-Chalon 1986 de Jean Macle. Un vin jaune envoûtant et qui pourra être le compagnon idéal d’une volaille cuite dans la crème avec quelques morilles. Un repas de fête avant Noël. Repos, vous pouvez fumer.

Stel-lement loin

afr_kconstantia99 copieSimon Van der Stel (1639-1712) est gouverneur de la province du Cap. Cet érudit qui a beaucoup bourlingué s’ennuie. Il a sous sa coupe 400 Burghers [1] qui meublent la campagne plus qu’ils ne l’occupent. La vie culturelle des Bataves se partage entre les sermons du Pasteur et les beuveries à la bière.

La révocation de l’Edit de Nantes (1685) provoque, à Amsterdam, un afflux d’intellectuels français dont la Hollande n’a que faire !

On expédie 200 de ces Huguenots dans l’autre hémisphère. Ils sont majoritairement languedociens. Parmi eux, les deux frères du Toit et les trois frères de Villiers. Pour tout viatique, ils n’ont qu’une lettre de recommandation de la toute puissante compagnie néerlandaise des Indes Orientales et … quelques fagots de sarments.

Van der Stel, fort intéressé par le vin, les accueille à bras ouverts : ces gens là sont de son monde. Il les installe à Paarl et finance leurs premières plantations. Après une longue période de défiance, les Burghers les accepteront. Les Français transmettent le savoir-faire viticole à leurs compagnons d’immigration et à leurs enfants. Ces parias ont parfois la nostalgie de leur ingrate Patrie; nombre de crus d’Afrique du Sud portent des noms qui sentent bon la France . . . notamment dans la vallée de Franschhoek : La Brie, Cabrière, Haute-Provence, Chamonix.

Les Hollandais qui furent les premiers colons rendirent hommage à Simon van der Stel en donnant son nom à une importante ville vinicole : Stellenbosch.

Mona, je vous propose un grand moment. Nous allons boire un vin qui régalait déjà les Rois et les Empereurs au XVIII et XIX° siècle. Napoléon, s’il a beaucoup aimé le Chambertin (Bourgogne), a emmené des bouteilles de « vin de Constance » lors de son exil. Allez Mona, sortez deux verres et je sers le Klein Constantia. Vive l’ampleur…


[1] Les burghers (citoyens), passeront à la postérité sous le nom de Boers, le mot boer désignant un paysan en néerlandais.