Un goût à mère

Merci au lecteur qui nous a envoyé cette information suite à la lecture de l’article « sein plait« .

Nous sommes à la barre d’un tribunal. Le juge s’adresse à une femme d’une quarantaine d’année qui semble comme absente dans cette ambiance judiciaire. Le juge s’adresse à elle pour lui rappeler les faits :

-Madame, Votre fils dégrafait votre corsage et exposait au yeux de tous votre poitrine dans un parc municipal pour s’agripper à votre sein et en tirer le lait. Vous allez me dire « et, alors ? ». Bien sûr, rien de plus naturel, me direz-vous. … Mais je me dois de vous préciser, Madame, que votre garçon est âgé de 20 ans !

-Et alors, Monsieur le juge, il a le droit, c’est mon fils.

Au cours de l’audience, la plaidoirie de l’avocat est un petit bijou. Jugez plutôt :

-N’oubliez pas, Monsieur le Président, que l’allaitement symbolise l’éternelle jeunesse puisée dans le corps de la femme. Sucer le lait à même le sein de sa mère, c’est s’approprier sa substantielle moelle vitale. Et puis, n’est ce pas le signe d’un amour filial ? Aussi, je vous demande, Monsieur le Président, de relaxer ma cliente qui n’a fait que son devoir de mère.

Mona, je pourrais vous proposer un Sein-Emilion ou un Sein-Pour-Sein, mais je n’en ferai rien. Nous boirons un Montravel : Château Moulin Caresse 2008, cuvée Magie d’automne. Un joli vin blanc pur comme du lait maternel. N’est-il point Mona ?

Seins aux mères

En septembre dernier, je vous livrais un article sur l’allaitement. Cela me valut quelques moqueries : comment une jolie femme célibataire et qui n’est pas mère peut nous donner des conseils, voire des leçons ?… Et bien, je remets le couvert, si j’ose dire. En effet, en 1829 le Docteur Alexis Delacoux, dans son « Education sanitaire des enfants« , attirait l’attention des femmes sur l’importance de la tétée. Il soulignait que les Françaises étaient déjà moins enclin à sortir leur nénés que leur collègues européennes. Alors, jeunes mères, prêtez vos lolos à vos petits : au moins, çà les habituera pour quand ils seront grands…

Toutes les femmes sont appelées par la nature à nourrir leurs enfants ; celles dont l’état de santé leur permet de remplir ce devoir, et qui ne s’en acquittent point, manquent essentiellement au vœu qu’elles-mêmes se sont imposé en devenant mères. Cette pratique malheureuse, de confier les devoirs de la maternité à des mains étrangères, dut sans doute dans le principe relâcher le lien des familles et devenir fatale à toute association. Nés avec cette coutume, ses inconvénients nous paraissent moins évidents ; mais, pour le philosophe et l’homme éclairé, en est-elle moins une violation d’une des premières lois de la nature ?

A tous égards, il serait digne d’un gouvernement sage, auquel les plus chers intérêts de la société soit précieux, de faire revivre un usage trop négligé aujourd’hui, soit en donnant un juste relief aux bonnes mères, soit en humiliant les femmes qui négligeraient un devoir si essentiel au perfectionnement physique et moral. Au temps de Démosthène, on honorait les mères qui nourrissaient leurs enfants, tandis que celles qui les éloignaient de leur sein devenaient l’opprobre de leur sexe. Pendant les beaux siècles de Rome, chaque dame romaine donnait son propre lait à son enfant. Les Chinois ne regardent point comme une véritable mère celle qui ne nourrit point. C’est l’allaitement maternel qui a conservé aux Géorgiennes depuis bien des siècles le plus beau sang du monde. En Hollande et en Allemagne les femmes se font encore un honneur de nourrir leurs enfants. Mais chez aucune nation les devoirs de la maternité ne sont autant négligés qu’en France. Cependant au temps de la reine Blanche toutes les dames nourrissaient leurs enfants.

Un jour que la reine Blanche était dans un violent accès de fièvre, une dame de qualité, qui, pour plaire à sa majesté ou pour l’imiter, nourrissait aussi son fils, voyant le petit Louis souffrir de la soif, s’ingéra de lui donner la mamelle. La reine, revenue de son accès, prit son fils et lui donna la sienne, mais le petit Louis n’en voulut point. La reine d’abord en soupçonna la cause, et elle feignit de remercier la personne à qui elle était redevable du bon office rendu à son fils. La dame, croyant faire sa cour à la reine, avoua que les larmes du petit Louis l’avaient si vivement touchée, qu’elle n’avait pu s’empêcher d’y porter remède. Mais la reine, au lieu d’être reconnaissante, la regarda d’un air dédaigneux, et enfonçant son doigt dans la bouche de son enfant, elle le contraignit de rendre tout ce qu’il avait pris. La reine dit qu’elle ne pouvait endurer qu’une autre femme eût droit de lui disputer la qualité de mère.
(Varillas, Minorité de saint Louis)


Mona de beaux lolos prêts à l’emploi, et vous ?

Françaises, vous n’êtes pas en odeur de sein tété

Allégorie de Vénus par Bronzino (détail)-  The National Gallery, Londres.
Allégorie de Vénus par Bronzino (détail)- The National Gallery, Londres.

Que sont devenues nos nourrices du Morvan ?

Bien que n’étant pas mère, je vais vous parler aujourd’hui de l’allaitement. Certaines d’entre vous me diront que, lorsqu’on n’est pas concerné, c’est toujours facile de donner des leçons… Et bien, ne le prenez pas comme çà.

En effet, des études scientifiques découvrent régulièrement les bienfaits du lait maternel. Les bébés nourris au sein font moins de gastro-entérites, d’otites et de bronchiolites à condition d’avoir reçu un allaitement au sein exclusif durant trois mois…,Est-ce que çà vous semble impossible ? De plus, on constate que les bébés allaités ont moins de risque de surpoids. Savez vous qu’actuellement, 16% des enfants Français sont trop gros alors qu’ils n’étaient que 3% en 1965). On estime qu’une réduction de 20% du risque d’obésité serait apportée par quatre à six mois d’allaitement.

Or, les Françaises sont les bonnes dernières en Europe à privilégier l’allaitement pour leur bébé. Alors que les Scandinaves nourrissent au sein à plus de 90% durant trois mois, et même 80% durant six mois, en France, seules 56% des jeunes mères allaitent durant huit jours. Mais, elles ne sont plus que 15% à le faire trois mois plus tard. La  durée moyenne est de dix semaines

allaitement-revePlusieurs raisons sont avancées. Mais c’est surtout le féminisme qui est passé par là. Les femmes françaises « modernes et libérées » n’acceptent plus de voir leur liberté entravée par les tétées. Elles refusent que leurs seins soient, soi-disant, abîmés par la succion de leur bébé. Par contre dans les pays anglo-saxons et scandinaves, le mouvement féministe prône une pratique globale de retour à la nature qui facilite grandement l’allaitement.

Françaises, il est temps de réagir. Je vous demande un effort. Même si mon objectif est de faire aussi bien à terme que les Norvégiennes, je vous supplie de rattraper, dans un premier temps, les Britanniques qui ont 29% de bébés au sein à trois mois. Il y va de notre honneur…

Aux seins, citoyennes
Sortez vos mamelons
Tétons, tétons
Qu’un sein bien pur
Abreuve nos nourrissons

Mona laitera un jour… Soyez sans crainte.