Landerneau potable ?

 Bevet Breiz
Bevet Breiz

Je dois vous dire que je ne pensais pas qu’il y avait tant de Bretons susceptibles. Les conseils que je vous ai prodigués gracieusement sur les dangers de l’alcool vous ont blessés. Pauv’ p’tit choux ! Votre cœur d’artichaut en a pris un coup, dîtes-vous. Et bien au risque de me couper de tous les joueurs de biniou koz, cornemuse et bombarde, je ne retirerai pas une goutte (elle est bonne ?), un iota de mon récent baragouin. Vous devez ouvrir les yeux. Le monde a changé. D’ailleurs, beaucoup d’entre vous ont déjà les cheveux poivre et celte. Le train du modernisme doit souffler sur la Bretagne. Bon pour nous réconcilier, je vous propose un poème d’un auteur que j’ai déjà cité, Albert Glatigny. Un bel hommage à la Bretagne. Si jamais, vous n’habitez pas Rennes, corrigez le titre, et vous verrez que çà fonctionne aussi pour vous.
Gwella gourhemennou a-berz Mona.

PASSANT À RENNES

Bretagne, sol sacré des chênes, ô patrie
De ces fiers paysans, entêtes chevelus,
Qui pensent, en mourant, voir leur âme inflétrie
Tranquillement monter vers le ciel des élus ;

Armorique au grand cœur, terre d’idolâtrie,
Dont le sombre Océan ronge les noirs talus ;
Mère abondante et forte, ô mamelle pétrie
Par la bouche de tous nos appétits goulus ;

Je t’ai vue, et j’ai vu tes églises chrétiennes
Exhaler lentement leurs paisibles antiennes
Dont les échos, depuis Viviane incertains,

Répètent vaguement les notes étouffées …
Maintenant, ô pays des Follets et des Fées,
Bretagne, fais-moi voir le cul de tes putains !

Mona mangé sa galette. Et vous ?

Si je continue, je ne lèverai pas que les coudes

mona-verre-vin

Yves Remord appelle au secours. Ses origines bretonnes ont pris le dessus depuis quelques années. Résultat, il boit… et plus que de raison. Il constate que si au début de son addiction, l’alcool augmentait son plaisir lorsque sa bergère lui ouvrait sa boîte à ouvrage, au fil du temps et de l’augmentation régulière des doses de pastaga et de mauvais visky, son gourdin ressemble de plus en plus à une limace ; et plus çà, va moins il tire sa crampette de peur que son salsifis ne réponde pas présent en arrivant sur le green à mémère. Désespéré, Yves me demande quoi faire car, avec sa femme, ils souhaitent un enfant.

Tout d’abord, mon p’tit Yves, un Breton qui boit, çà n’a rien de choquant, je dirais même qu’au cours de ma carrière, je peux compter sur les doigts d’une seule main les Armoricains qui ne fréquentent pas assidument la chopine. Vous dire ! Bon ceci étant posé, je me dois de vous rappeler que l’alcool est considéré par les Bretons et certains autres hommes comme un stimulant voire comme un aphrodisiaque ; or, c’est complètement faux. S’il porte, certes, la responsabilité de nombreuses déflorations et de beaucoup de grossesses inattendues, c’est parce que c’est un anesthésiant qui lève les inhibitions et endort la crainte des conséquences. En ingurgitant des verres, ce qui serait normalement inacceptable devient possible et même jouissif. Les barrières sautent, les élastiques pètent et les fantasmes et l’impudeur prennent le pouvoir. Oubliées la prudence, la peur du scandale, la retenue … Par contre, avec l’excès de boisson, Popaul a du mal à présenter les couleurs et à rester au garde à vous suffisamment longtemps pour satisfaire Madame ; pis l’ivrogne s’endort souvent sur le rôti… En baissant pavillon trop vite et en dessinant des cartes imprécises sur les draps immaculés, vous avez peu de chance de voir un petiot vous empêcher de pioncer la nuit.

Donc mon cher Yves Remord, vous devez dire non aux boissons alcoolisées et pour cela il faut vous faire aider. Allez donc un voir un alcoologue. Si vous n’en trouvez pas autour du Massif Armoricain (ils ont trop peu de patients), n’hésitez pas à aller à la capitale. Ils boivent moins là-bas, mais, ils se soignent quand même. Si, si !

Je n’oublie pas que dans votre courrier, vous me dîtes que votre mégère est un peu rigide (si j’ose dire, excusez-moi) et a du mal à vous sortir le grand jeu sur matelas Dunlopillo. Pour l’aider à se lâcher, proposez-lui un ou deux petits verres avant de rejoindre la chambrée. L’influence éthylique sera bénéfique à votre gymnastique conjugale ; mais attention Yves, pas plus de deux verres, sinon, elle tombera dans les bras de Morphée avant que vous ne lui ayez montré et monté votre petit guignol.

En résumé, Yves Remord : vous arrêtez la picole et vous donnez à votre moitié deux petits verres de gnole avant de lui présenter vos hommages du soir. Si jamais vous n’arrivez pas à stopper l’alcool, déménagez et cherchez une région où les tentations de pitanche seront assurément moins présentes qu’à Rennes, Brest ou Lorient…

Allez bon courage et quand vous aurez bombé la guérite à Madame et que vous aurez un lardon, envoyez-moi des dragées.   

Mona toujours bu avec Modération et Lépicurien. Kenavo

Jean, André, Robert et les autres… passent au rouge

Les statistiques sont formelles : la Bretagne et le Nord restent les deux régions qui « éclusent le plus ». Un article d’Ouest France vaut son pesant de cacahuètes. Aucun scénariste n’aurait oser pousser le bouchon si loin.

Vomir lors de l'alcootest, est ce que çà aggrave mon cas ?
Vomir lors de l'alcootest, est ce que çà aggrave mon cas ?

Voici les faits qui se sont déroulés à Questembert (Morbihan). Les gendarmes du lieu effectuent un contrôle de vitesse et d’alcoolémie. Jean, 68 ans, arrêté pour excès de vitesse, est fortement suspecté de dépasser le taux d’alcool autorisé. Néanmoins, il refuse de « façon virulente » de souffler dans l’éthylomètre au prétexte qu’il ne veut pas « attraper le sida des poulets ». Le conducteur récalcitrant et son passager André sont conduits à la brigade. Jean est verbalisé, son véhicule est immobilisé, son permis retiré. Jean rentre à pied chez lui. Quant à André, « bien fatigué », il appelle un ami, Robert, pour venir le chercher.

Les gendarmes continuent leurs contrôles et surprennent Robert à plus de 70 Km/h pour 50 autorisés. Arrêté, ce dernier a une haleine fort chargée. Son permis lui est immédiatement confisqué. André qui est toujours là, téléphone à un autre ami pour venir le chercher.
Quelques minutes plus tard, un véhicule se gare devant la gendarmerie. Les gendarmes n’ont aucun mal à reconnaître le conducteur. Il s’agit de Jean. Le véhicule est immobilisé. Jean passera la nuit au trou (normand ? ndlr) et sera convoqué devant le juge de Vannes.

Ils ont des chapons ronds, vive les Bretons !!!bretons

En lisant cette scène, je dois vous avouer que j’ai beaucoup ri. Je pense qu’elle ferait une bonne scène de film comique (genre les Gendarmes avec Louis de Funes). Bien entendu, je n’oublie pas que nos « poivre et celtes » étaient au volant et que ce n’est pas bien… et qu’en toute circonstance, il faut boire avec modération….
Mais enfin, je n’oublie surtout pas que sans les Bretons, nos stocks de vins seraient en forte hausse.

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-Aussi, Mona, portons un toast à la santé des Bretons.
– Mona,
petra ‘po d’evañ? (que voulez vous boire ?)
– Chistr (un verre de cidre)
– On va boire un cidre d’Eric Bordelet mais … chistr eus Domfront eo (c’est un cidre de Domfront dans l’Orne).
et on se dit quand même : Yec’hed mat (à ta santé)

Si vous trouvez des fautes de breton, n’hésitez pas : corrigez ou buvez pour oublier