Faut pas troubler cette noce

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Herbert Spencer, philosophe anglais du XIX° siècle, a écrit que le mariage est une cérémonie où un anneau est mis au doigt de l’épouse et un autre au nez de l’époux.

Groucho Marx disait qu’une alliance ne protège qu’un seul doigt.

Mais au fait pourquoi porte-t-on son alliance à l’annulaire de la main gauche ? Il faut remonter loin dans le temps. Les Egyptiens, les Grecs et les Romains échangeaient déjà des anneaux lors des cérémonies de fiançailles. Leur port à l’annulaire était une invite à l’amour car les Egyptiens, qui pratiquaient des dissections, affirmaient que seul ce doigt était relié par un nerf directement au cœur.
Au Moyen-Age, en terre saxonne, la fiancée portait son alliance à la main droite et son époux lui glissait pour toujours à l’annulaire de la main gauche le jour du mariage.

Dès les temps anciens, le fait d’enlever son alliance était considéré comme dangereux pour les mariés. Ainsi, circulait une légende : un jeune marié, voulant jouer à un jeu de balle le jour de son mariage, ôta son alliance et, pour ne pas la perdre, la mit au doigt d’une statue de Vénus. Après ce jeu, il voulut récupérer son anneau. Mais la main de la statue s’était refermée dessus et il ne put la remettre. Rentré chez lui, il fut poursuivi par Vénus et ne put connaître sa femme. Il fallut nombre de prières et d’exorcismes pour que Vénus se retirât et que la main de pierre ne s’ouvrit libérant l’alliance.

Dès cet instant tout rentra dans l’ordre comme papa dans maman.

Vous Mona, vous n’avez pas d’alliance, et pour cause, vous êtes la plus belle célib du quartier… Nous allons boire quelques bulles d’une Clairette de Die Tradition de la cave Jaillance. Le Muscat donne fraîcheur, nez de rose. Un bouquet mis à vos pieds.

Hymen, c’est vache

Sallentin a publié au début des années 1800 une série de recueils au titre curieux : l’Improvisateur Français. Ces ouvrages ressemblent à un dictionnaire mais agrémenté de nombre d’anecdotes. Au mot « coucher« , on peut lire :

« Nous ne pouvons vendre que ce qui nous appartient.
Autrefois les curés de Picardie prétendaient que les nouveaux mariés ne pouvaient pas, sans leur permission, coucher ensemble les trois premières nuits de leurs noces. Il intervint arrêt le 19 mars 1409, portant défense à l’évêque d’Amiens et aux curés de ladite ville, de prendre ni exiger aucun argent des nouveaux mariés pour leur permettre de coucher avec leurs femmes la première, la seconde et la troisième nuit de leurs noces. Il fut dit que chacun desdits habitants pourrait coucher avec son épouse sans la permission de l’évêque et de ses officiers. »

Un peu plus loin, au mot « cul, culage » on peut lire :

jeunes-maries– Les femmes, à qui la mode a de tout temps tourné la tête, portaient il y a vingt ans des culs postiches; elles en portaient il y a 200 ans, et davantage. Henri Etienne dit que de son temps, environ l’an 1680, quand une dame demandait son bourrelet pour sortir, elle disait : apportez-moi mon cul, et que quelquefois on criait : on ne trouve point le cul de madame ; le cul de madame est perdu.

– Culagium en latin, en français couillage ou culage, étaient des termes dont on se servait autrefois pour exprimer le droit que s’étaient attribué les seigneurs, et qui les autorisait à jouir, le jour de l’hyménée, des prémices du mariage avec toutes les filles qui habitaient sur leur territoire. Ce droit, quoique fort agréable pour l’ordinaire, était fort embarrassant pour les vieux seigneurs, pour les vieux prélats, et quelquefois même pour les jeunes quand le pays était passablement peuplé. Ils imaginèrent donc de donner aux maris la licence de se racheter du droit de culage, et comme l’argent était rare, les seigneurs n’en exigèrent pas. Ils se contentèrent du paiement d’un impôt en nature, tel que blé, vin, cidre ou bestiaux, selon les productions du sol. Du reste, nul ne pouvait coucher avec sa femme s’il n’eût payé ce droit. Alors le seigneur se contentait de mettre une cuisse nue dans le lit de la mariée, ce qu’on appelait prendre le droit de cuissage ou culage. Même les filles de nobles n’en étaient pas dispensées. Mais il paraît qu’il vint un temps où elles purent s’en racheter par le don d’une vache.

Voltaire s’est insurgé contre cette ancienne pratique :

Les jeunes fiancées donnaient donc sans résistance la première nuit de leurs noces au seigneur châtelain.
On prétend que cette jurisprudence commença en Ecosse ; je le croirais volontiers : les seigneurs écossais avaient un pouvoir encore plus absolu sur leurs clans, que les barons allemands et français sur leurs sujets.
Il est indubitable que des abbés, des évêques s’attribuèrent cette prérogative en qualité de seigneurs temporels : et il n’y a pas bien longtemps que des prélats se sont désistés de cet ancien privilège pour des redevances en argent, auxquelles ils avaient autant de droit qu’aux pucelages des filles.
Mais remarquons bien que cet excès de tyrannie ne fut jamais approuvé par aucune loi publique. Si un seigneur ou un prélat avait assigné pardevant un tribunal réglé une fille fiancée à un de ses vassaux, pour venir lui payer sa redevance , il eût perdu sans doute sa cause avec dépens.

Mona, çà me rappelle cette vieille blague :
Qui grossit le plus en une nuit ? Vous ne savez pas ? Votre langue au chat ?
C’est la femme ; car son mari lui dit le soir : « tu viens ma petite puce » et le matin : « tu te lèves, grosse vache« … Oui, je sais c’est déplacé, gamin et tout. Mais enfin, il y encore quelques temps, il fallait avoir au moins une vache pour passer sa nuit de noce. J’ai rien inventé.
Bon allez, on boit un coup ? Et pas du lait. Moi je boirai du lait uniquement quand les vaches mangeront du raisin. Mais une simple Clairette de Die authentique fera l’affaire. Le plaisir du muscat avec des bulles. C’est léger, léger… Et avec ce morceau de tarte que vous avez faite, le pied !!