Bien sûr, l’accessoiriste teint les calèches

Un grand merci à Jean Sébienplus qui, à la lecture du texte remarquable du Patron Lépicurien sur Erich Von Stroheim, m’apprend que ce cinéaste était un perfectionniste. Ainsi en 1922, sur un plateau de tournage d’Hollywood, il tourne son troisième film muet : Folies de Femmes. Pour une scène, on a reconstitué le casino de Monte Carlo et deux mille figurants sont là pour applaudir l’arrivée du carrosse du Comte Sergius Karamzin, joué par Stroheim lui-même.
Erich Von Stroheim lance «moteur» et la foule applaudit ; le carrosse avance et l’acteur descend, rentre dans l’hôtel et se dirige vers la réception. Il appuie sur la sonnette. Aucun son n’en sort. Von Stroheim, fou de rage s’écrie : – Coupez.

Le producteur fait remarquer au cinéaste que pour un film muet, ce manque de son n’aura pas d’incidence. Mais Von Stroheim est fou de rage et s’en prend à l’accessoiriste :
-J’ai déjà dit que je voulais que tout doit être réel, réparez cette cloche et on la refait.

Le producteur transpire à grosses gouttes, s’effondre dans son fauteuil et compte la perte due à ce caprice.

La cloche est réparée et la scène retournée.

Mona écrit ce texte, mais vous ne l’entendez pas, on le refait ?…

La grande illusion

Eric Oswald Stroheim, dit Erich von Stroheim, est un acteur, scénariste réalisateur et écrivain surtout connu en France pour son rôle dans la Grande Illusion, le chef d’œuvre de Jean Renoir.

C’est aux Etats Unis qu’il commence à tourner avec comme slogan : The man you’d love to hate (l’homme que vous aimeriez haïr). Dans les années 30, il débarque en France, considéré comme un des plus grands cinéastes au même titre que Chaplin.

Après sa mort en région parisienne, on cherche à éclaircir des zones d’ombre sur sa jeunesse. En effet l’acteur s’est présenté comme comte Eric Oswald Marc Hans Carl Maria von Stroheim und Nordenwall, fils d’un colonel de dragons de l’armée impériale autrichienne et d’une dame de compagnie de l’impératrice et sa stature, son allure semblent confirmer cette noble ascendance. Il fait allusion fréquemment à sa carrière militaire dans la cavalerie. En fait, il semble être né à Vienne dans une famille de modeste de chapeliers et sa carrière débuta dans l’atelier de chapeaux de paille paternel.

Jean Renoir avait remarqué que l’acteur parlait très mal allemand. En fait, durant son enfance, il parlait surement le yiddish…

On peut dire ma Chère Mona que la biographie de Von Stroheim, c’est une grande illusion. Oui, je sais elle est bonne, je vous remercie et vous invite à sortir deux verres que je verse ce Bourgogne 2010 du Domaine Lejeune à Pommard. Un vin d’une grande pureté qui ne cache pas ses nobles origines…