Il n’y a que le premier papa qui goûte

L’ami Auguste ne rate pas une occasion de nous instruire sur les choses de la vie. Aujourd’hui, il nous avertit des risques à pratiquer la chose si on n’est pas au top de sa forme. Avant de penser à bomber la guérite, à Maman, vérifiez que vous êtes pas en train de pomper dans les rinçures pour que vos enfants à venir ne souffrent pas d’une faible constitution :

M. Théophile V***, homme du monde, qui n’avait reçu de ses parents qu’une très faible santé, arriva jusqu’à l’âge de trente ans sans songer à se marier. D’une intelligence aussi développée que sa constitution physique était chétive, il avait jugé que son état valétudinaire lui défendait les plaisirs du mariage. Cependant le désir d’avoir des enfants et de vivre au milieu d’une famille dont il serait l’idole devint si vif, si pressant, qu’il se décida subitement à prendre femme. Son médecin, consulté, lui donna des conseils qu’il suivit ponctuellement.

siesteThéophile V*** alla choisir en province une femme de vingt-quatre ans, fraîche, bien constituée, pleine de force et de santé. Après dix mois de mariage, il eut le bonheur de se voir père d’une jolie fille, qui ressemblait à sa mère par sa bonne constitution. Sa femme lui donna encore deux autres enfants aussi beaux que le premier. Mais, il faut le dire, Théophile avait suivi strictement le régime des hommes qui veulent avoir une belle progéniture. Avant de s’approcher de sa femme, il s’était soumis, pendant un mois, aux règles de la continence et à une alimentation fortifiante. Une fois sa femme enceinte, il s’était interdit toute caresse amoureuse qui eût pu gêner le travail de la gestation.

Le même mariage va nous montrer la triste influence qu’exerce, sur la progéniture, l’état antihygiénique des parents.

man-exhaustedForcé de quitter sa femme pour remplir une mission diplomatique, Théophile revint, après quelques mois, fatigué, épuisé de veilles, de soirées, de parties aristocratiques auxquelles sa position sociale l’obligeait de prendre part. Le soir de son arrivée, il eut l’imprudence de s’approcher de sa femme; la fécondation s’ensuivit ; mais le fruit qu’elle donna ne ressembla en rien aux premiers. Ce quatrième enfant, malgré tous les soins dont fut entouré son berceau, resta toujours malingre et chétif. On eût dit que ses parents épuisés ne lui avaient pas transmis une assez forte dose de vitalité ; il crût cependant, mais fluet, étiolé, semblable à une plante qui s’allonge comme un fil et se dessèche, bientôt. M. Théophile, s’accusant intérieurement d’avoir donné le jour à un être si faible, eut la douleur de le voir mourir avant sa cinquième année. Cette perte fut pour lui un constant remords, car il avait l’expérience du passé, et l’homme sage, avant de céder à l’attrait du plaisir, doit en calculer froidement les conséquences.

Louis XIV demandait à son médecin pourquoi les enfants qu’il avait de sa femme étaient chétifs ou difformes, tandis que ceux que lui donnaient ses maîtresses étaient beaux et vigoureux.
– « Sire, lui répondit le médecin, c’est parce que vous ne donnez à la reine que les rinçures. »

Répétons encore ici qu’une trop vive ardeur en amour, de même que les excès vénériens, nuit à la fécondation, La salacité ou la soif immodérée des voluptés sensuelles sont également les ennemis d’une belle procréation.

Comme il y va Auguste. Rinçures, c’est trivial mon vieux ! Enfin Mona, çà ne doit pas nous empêcher de boire à la mémoire du Doc. Allez on fait péter Château Simone 2001 : un merveilleux vin blanc des Bouches du Rhône en appellation Palette. Un vin qui redonne des forces, si  vous voyez ce que je veux dire, ma chère Mona.