Et si je vous montrais le tout de mon cru

Mona boit un verre de vin avec le Président Lebrun

Je dois vous avouer que je me suis pincé. Rêvais-je éveillé ? Ne comprends-je pas ma langue maternelle ? Ceux qui ont écrit ces phrases sont-ils fous, malades, alcooliques ?
En 1935, Madame Marie-Louise Laval rédige «Le vin dans l’histoire». En exergue, on trouve ces citations :

Le vin ne confère pas seulement santé et vigueur. Il porte aussi en lui des propriétés lénifiantes qui, en même temps qu’elles assurent l’équilibre rationnel de l’organisme, prédisposent à l’harmonie des esprits. Par surcroît, il sait, aux heures difficiles, verser dans nos cœurs hésitants, la confiance et l’espoir.
Monsieur Albert LEBRUN, Président de la République Française. 17 Juin 1934.
Vous imaginez notre Président tenir de tels propos !!!

Je bois du vin à tous mes repas …. Il n’en faut pas beaucoup, mais il en faut pour bien se porter.
Maréchal FOCH
Vous imaginez un général défendre de la sorte notre boisson nationale. 

Vous avez mille fois raison de louer les Vins de France. Nous leur devons une part de notre esprit, de notre humeur et de cette gaieté qui est une des formes du courage devant la vie et devant la mort.
Monsieur Henry BORDEAUX, de l’Académie Française.
Faut dire qu’il a le blase qui va bien pour faire la pub des grands crus 

Les vins de France ont contribué à la force et à la splendeur de notre race.
Maître HENRI-ROBERT, de l’Académie Française.
Vive l’habit verre !

Depuis la plus haute antiquité, bien avant l’ère scientifique, alors que l’on ne connaissait pas encore la composition chimique du vin, ni le mécanisme de la fermentation alcoolique, ni les modes d’action des constituants du vin sur l’économie, on avait admis, en se basant sur l’expérience de tous les jours, que le vin naturel est un énergétique de grande qualité.
Monsieur le Professeur Georges PORTMANN, Sénateur de la GirondePrésident des Médecins amis du Vin de France.
Médecin ami du Vin, ben merd’alors

Par le Pain, l’homme se conserve : c’est son ordre. Il se surpasse par le Vin : c’est le progrès.
Monsieur Charles MAURRAS.
Bravo, Charlot, tu rentreras à l’Académie dans trois ans ; çà s’arrose. 

Le vin élève les cœurs, fortifie les corps et console les âmes; il a façonné notre race : c’est la raison pour laquelle, à travers notre histoire, toujours, l’esprit français a glorifié et chanté le vin.
Monsieur Edouard BARTHE, Président de la Commission des Boissons.
De nos jours, ce serait plutôt hommage aux sodas. Dommage

Ma chère Mona, une telle débauche de compliments est un hymne à Bacchus. Rendons lui, nous aussi, un hommage appuyé. Attrapez donc deux verres, je vous prie. Que diriez-vous d’un Saint-Véran 2007 des frères Bret ? C’est avec des vignerons de cette trempe que le Mâconnais rivalise avec les grands vins de la Côte de Beaune. 

Paix de la Saint Martin

Qui est cette femme derrière la fenêtre... ?

Jeudi dernier, nous avons célébré l’armistice du11 novembre 1918. Revenons, si vous le voulez bien, sur cet évènement.

Les militaires n’ayant pas souhaité négocier, c’est un député, Matthias Erzberger, qui mena les discussions au nom de l’Allemagne, en vue de l’armistice.  Le 11 novembre à 2 h15, le général Weygand prépara les textes. Il fallait aller vite. Aussi, ce fut peu de temps avant la signature de l’armistice qu’Henri Deledicq, secrétaire du Maréchal Foch, put taper les conditions de l’arrêt des combats. Il utilisa autant de carbones que nécessaire au nombre d’exemplaires à signer. Il finit juste à temps… Ouf. Pas le temps de relire… L’armistice est signé à 5h15…

Le civil, Matthias Erzberger, « promu » président de la délégation allemande chargée de subir la  responsabilité de la signature de l’armistice entre son pays et la France représentée par l’officier de haut grade répondant au nom de Foch, lissa précautionneusement son feutre et fit bouger sa moustache d’un mouvement rapide des lèvres.

-Monsieur Erzberger, commença alors Foch.

Son regard se tourna vers sa gauche, où se tenait le général Weygand, puis vers l’amiral Wemyss à sa droite, avant de continuer.

-En tant que représentant suprême de la nation et de l’armée française, moi maréchal Foch, je déclare solennellement et officiellement l’Allemagne définitivement vaincue et à la merci des vainqueurs, incluant les alliés de la France.

À ces propos, Foch serra imperceptiblement le poing gauche sur le pommeau de son épée.

-Herr Maréchal, répondit Erzberger, en tant que représentant officiel de la nation allemande, je ne peux que m’incliner à ces propos, ainsi qu’aux clauses apposées sur ces papiers. À 11 heures, en ce matin du 11 novembre de l’année 1918, les combats cesseront définitivement sur tous les fronts d’opération.

-Cela est bien, Monsieur. Je vous salue donc.

À ces mots, Foch imité par Weygand, suivi de Wemyss ainsi que de l’officier qui l’accompagnait, se mit au garde-à-vous face à Erzberger et aux trois autres personnes l’accompagnant Les deux officiers allemands présents rendirent le salut. Tous quatre quittèrent alors le wagon.

-Mon général !

Weygand tourna la tête vers le secrétaire, Henri Deledicq, chargé de taper les feuilles marquées des conditions de l’armistice, cela en plusieurs exemplaires; il semblait peiné, ce qui surprit Foch, qui fronça les sourcils.

– Que se passe-t-il ? interrogea-t-il, perplexe,

-Le carbone a été inversé mon général, répondit Deledicq à l’adresse de Weygand, qui ouvrit des yeux ronds.

– Alors? insista Foch.

– Des exemplaires ont été tapés à l’envers, monsieur le Maréchal, fit Weygand presque gêné. Et, à moins d’utiliser un miroir, ils sont totalement indéchiffrables.

Après un court silence, Foch éclata d’un grand rire.

– Vous rendez-vous compte que les clauses d’armistice, malgré les signatures, ainsi que les tampons, sont caduques?

-Oui, général Weygand.

– Il suffira de cacher ce petit incident au Allemands, L’Histoire retiendra cet événement, c’est l’essentiel. Messieurs, ce l1 novembre 1 918 est une date importante.

-Un porto, Monsieur Deledicq ?  demanda Foch, affichant un sourire amusé,

Celui-ci haussa les épaules et accepta.

Extrait du livre de Le Loup Blanc d’Olivier-Mettetal

Il faut noter qu’aucun membre des délégations ne s’aperçut de l’erreur.

Le 11 novembre, à 10 h50, le soldat Augustin Trébuchon fut tué. Il fut le dernier mort au combat de la Grande Guerre… Dix minutes plus tard, le soldat Delaluque sonna le cessez-le-feu. La guerre était terminée.

Mona pas de fautes en tapant sans carbone ?