Pierrette et sa peau de lait

En cette année 1954, Marius Laroche, boucher de son état (ou de son étal – ndlr) est convoqué au tribunal de Lyon. Il a décidé de divorcer. Or à cette époque, le divorce par consentement mutuel n’existe pas. Seul moyen pour se briser les liens du mariage, prouver une faute du conjoint.

Aussi le juge demande à Marius d’exposer les griefs à l’encontre de sa femme.

Ce dernier prend la parole :

« Et bien voilà, Monsieur le Juge, quand j’ai épousé Pierrette, il y a 12 ans, je l’avais choisie pour ses rondeurs et sa magnifique poitrine. Elle était si belle, ma Pierrette que je l’appelais mon petit cochonnet. Quand je la voyais devant moi à la caisse de notre magasin, je pensais à ces belles charolaises que je travaille chaque jour sur mon billot. Mais patatras, cette femme que je chérissais et nourrissais avec amour, a décidé de faire un régime. Oui, Monsieur le Juge, un régime ! Elle a tellement fondue qu’elle est devenue aussi épaisse qu’une côtelette d’agneau découpée par un de mes concurrents. Et, actuellement, elle n’a pas plus de poitrine qu’une première communiante, elle qui avait une paire de seins qui aurait fait pâlir d’envie Jane Russell. Vous dire ! J’estime, en mon âme et conscience, qu’il y a tromperie sur la marchandise. Je n’ai pas épousé un fil de fer ou un squelette. Ah çà non ! Je veux récupérer ma femme entièrement et non pas la demi-portion qui me reste. Comme disait mon pauvre père, il vaut mieux faire envie que pitié. Voilà, Monsieur, le Juge, je vous laisse apprécier ma situation. Je ne connais pas votre épouse, mais vous comprendrez que moi, j’ai été abusé par Pierrette. « 

Ma Chère Mona, au crépuscule de cet été, vous avez su garder des formes généreuses qui vous siéent à merveille. Pour entretenir vos poignées d’amour, je vous propose un Sauternes qui vous apportera votre ration quotidienne de sucre en deux temps, trois mouvements mais avec que du bonheur. Le Château La Tour Blanche 2007 est une symphonie de fruits confits, abricots, miel…