Eau de Cologne

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Une histoire raconte qu’en 1380, la Reine de Hongrie, âgée de 70 ans, reçut d’un moine la recette d’une eau de senteurs miraculeuse aux vertus thérapeutiques C’était le premier parfum alcoolisé à base de romarin. Grâce à cette « potion », la reine, infirme et goutteuse, recouvrit jeunesse et santé et fut même demandée en mariage par le roi de Pologne.

Élaborées dans les couvents, les « eaux miraculeuses » se multiplièrent. Ainsi, au XVII° siècle, les religieuses du couvent de Santa Maria Novella à Florence préparaient une Aqua Regina, dont le commerce était florissant. Cette eau était un mélange de divers agrumes dilués dans de l’alcool.

L’Aqua Regina était pleine de vertus : elle embellissait et nettoyait la peau en parfumant discrètement. Diluée, elle était efficace contre l’apoplexie, les obstructions du foie, de la rate, les coliques, les bourdonnements d’oreilles, la goutte, les douleurs dentaires, la jaunisse, les migraines, les vapeurs, les accouchements difficiles… Elle assurait santé et longueur de vie.

Un certain Gian Paolo Feminis, représentant de commerce s’intéressa à l’Aqua dont le secret de fabrication était jalousement gardé par la Mère supérieure du couvent. Mais séduite par ce bel Italien, la nonne lui livra la formule…

Aussitôt rentré chez lui à Cologne, il lança en 1690 la production de cette eau miraculeuse qu’il baptisa l’Aqua Mirabilis.

Johann_Maria Farina 1685-1766
Gian-Maria Farina 1685-1766

A sa mort, la recette fut transmise à son petit neveu, Gian Maria Farina, premier d’une longue lignée. Ce dernier commercialisa cette eau sous le nom d’ « Eau de Cologne ».

À la fin du XVIII° siècle, les Français, lors d’une campagne militaire, rentrent dans Cologne et découvrent cette senteur.

Le rouleau créé pour Napoléon
Le rouleau créé pour Napoléon


Mais c’est Napoléon 1er qui sera le meilleur ambassadeur de la famille Farina. Il en consommait une soixantaine de litres par mois. Il en parfumait sa personne, ses appartements, son cheval, se baignait dedans, la buvait… Il affirmait qu’elle stimulait sa matière grise et recommandait « le canard Farina » [1].

Dès 1806, un descendant Farina ouvrait une boutique à Paris au 331 rue Saint Honoré et créait pour l’Empereur un flacon en forme de rouleau pour qu’il puisse le glisser dans ses bottes de cavalier.
Napoléon 1er fut toujours fidèle à l’Eau de Cologne, au point de se faire fabriquer, à Sainte Hélène, par son fidèle Mameluk Ali, une « eau » avec des ingrédients trouvés sur place.

En 1862, Farina céda son affaire à ses cousins par alliance, Armand Roger et Charles Gallet. Depuis, de nombreux parfumeurs se sont inspirés de la recette originale pour compter parmi leur gamme de parfum cette « incontournable » Eau de Cologne.

Mona tend son parfum….


[1] Morceau de sucre trempé dans l’Eau de Cologne

Ventre affamé n’a pas d’oseille

depardieuVous savez que Gérard Depardieu aime les produits italiens. Il incarna notamment les pâtes Barilla.

Aussi quand, en 2005, la Fondation Ferrero parraine une exposition sur « Napoléon et le Piémont », c’est tout naturellement que  les Ferrero se rapprochent de Gérard Depardieu pour l’inauguration. Ils savent, bien sûr, que la vedette est chère. Ne dit-on pas que chaque campagne de pub « al dente » lui rapporte plus d’un million d’euros. Mais pour attirer la star, ils ont des arguments :

Alba est mondialement connue comme la capitale de la truffe blanche : « il tartuffo bianco » si parfumé et si rare, pour ses grands vins tels ceux de Barbaresco, Barrolo et Barbera. Et chaque enfant connaît le produit qui détient plus de 90% de son marché : la pâte à tartiner Nutella.

Or pour venir à Alba, Gérard Depardieu pose deux conditions : « faire un dîner pantagruélique de truffes blanches et recevoir son poids en Nutella ».
Même s’il dépasse le quintal, les organisateurs donnent leur accord sans hésiter.

Encore un joli coup pour cette société fondée juste après la guerre. Afin de réduire le prix de revient de sa pâte à nutellatartiner, en ces temps difficiles, Petro Ferrero reprend une vieille recette régionale du Piémontais qui incorpore moins de cacao et dans laquelle on ajoute des éclats de noisettes. La recette est toujours classée top secret et inégalée.

Tout d’abord exportée sous le nom de Supercrema, elle connaît un fort succès et change de nom en 1966 en mêlant anglais (nut : noisette) et italien.

Un pôt de Nutella c’est, pour tout un chacun, un moment d’enfance qui se prolonge.

Ah, les filles, je vais faire une entorse à mon régime. Chef, bien-aimé, est ce que je peux sortir pour acheter une gâterie ?

Votre Mona envie de douceur.

Ponte du jour

napoleon_apres-bataille-waterloo-flameng_francoisAu col du Pin-Bouchain[1], à une trentaine de kilomètres de Roanne, était établie l’auberge du Perroquet. C’est là que Napoléon s’arrêta un jour et y demanda deux œufs. Ayant mangé, il demanda le prix. Surpris par le montant anormalement élevé de l’addition, il s’adressa à l’aubergiste :

– Les œufs sont t-ils si rares dans la région qu’ils fassent l’objet d’une telle note ?

– Ce ne sont pas les œufs qui sont rares, Majesté, répondit l’homme, ce sont les Empereurs.


[1] Pin Bouchain est un col, situé à la limite des départements du Rhône et de la Loire. Considéré très dangereux encore de nos jours, Madame de Sévigné écrivait à son sujet : « Cette montagne qu’on ne passe jamais qu’entre deux soleils« .

Tradition alimentaire, mon cher Watson

austerlitz_largeDécidément çà ne date pas d’hier. Je croyais que le changement alimentaire des bovins britanniques incorporant des farines animales datait des années 1980. Que nenni, Victor Hugo affirme qu’au XIX°siècle, les ossements récupérés sur les champs de batailles Napoléoniens étaient expédiés en Angleterre. Là, les restes broyés étaient incorporés à l’alimentation du bétail. On voit que le régime alimentaire du cheptel anglo-saxon a progressé : avec les farines animales, point de restes humains ! D’après le grand Victor, même les “reliefs” d’Austerlitz y passèrent !! Gloups, mon pauv’ Pépé….