Quels pieds !

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Quand on veut être hyper-chic, hyper-sexy, rien ne remplace bas, porte-jarretelle et bien entendu chaussures à talons. Tout homme qui voit arriver une femme perchée est immédiatement sous le charme.

Mais même si l’on dit qu’il faut souffrir pour être belle, combien de femmes ont les panards en compote et endurent une quasi torture quotidienne. Les podologues trouvent une clientèle fidèle parmi ces échassiers de luxe. Leurs pieds comprimés et fortement inclinés mettent le feu à leur voûte plantaire. En effet, le port des escarpins affaisse petit à petit les coussinets ce qui provoque une douleur handicapante pour marcher.

Parmi les solutions médicales proposées, les chirurgiens anglo-saxons ont mis au point une intervention du nom de Loub Job, Loub comme Louboutin, marque de chaussures reconnaissables à leur semelle rouge. Est ce parce qu’avec des talons de 16 cm, le célèbre chausseur fournit de nombreuses patientes ?

Contrairement à ce qu’on lit parfois, cette couleur rouge n’est pas une création de Christian Loboutin. C’est le Prince Philippe d’Orléans, frère de Louis XIV, qui lança involontairement cette mode en 1662. Cherchant un déguisement pour le Carnaval, il se promena dans le quartier des abattoirs à Paris. Marchant dans des flaques de sang, ses chaussures se teintèrent de rouge. A son retour à Versailles, les courtisans crurent à une nouvelle mode et mirent rapidement des semelles rouges.

Mona une pointure de Cendrillon.

Un bijoutier pèse ses broches

La Régence est une époque restée célèbre pour une altération sensible des mœurs, comme on disait à l’époque. Après que Madame de Maintenon ait rendu le vieux roi Louis XIV dévot et pieux, le Régent Philippe D’Orléans bascula la Cour dans la débauche…

Madame Charlotte de Bavière, la Palatine, dit, en parlant de l’inclination du duc d’Orléans pour les femmes : «Un autre défaut de mon fils est d’avoir trop de goût pour les femmes, ce qui lui fait souvent des querelles dans sa maison. Autrefois, ajoute-t-elle, il avait la taille jolie; mais à présent il épaissit trop, car il est très petit (il avait quarante-deux ans lorsque Madame écrivait). Malgré sa laideur, toutes les femmes le courent; l’intérêt les attire ; il les paie bien.»

Elle raconte à ce propos une anecdote plaisante arrivée au duc d’Orléans; une jeune femme fort aimable vint le trouver dans son cabinet; après en avoir eu les faveurs, il lui donna un diamant de deux mille louis et une boite de deux cents louis. La belle avait un mari jaloux, et ne sut d’abord comment lui montrer ce présent ; mais enfin elle s’avisa d’une ruse. Elle eut l’effronterie de lui dire qu’il y avait des gens qui, dans un besoin pressant d’argent, lui faisaient offrir un bijou à très-bon marché, quelle le priait de ne pas laisser échapper cette occasion. Le mari la crut, et compta à sa femme l’argent qu’elle demandait. Elle prit l’argent, mit la boite dans sa poche et la bague à son doigt, et s’en alla dans une grande compagnie. On voulut savoir d’où venaient ces bijoux.
-Mon mari me les a donnés, dit-elle
Il était présent, et dit :
-Oui, je lui ai fait ce cadeau ; peut-on faire moins pour une femme de qualité qui n’aime uniquement que son mari ?
Cela fit rire toute la compagnie, qui n’était pas dupe, et le mari seul ignorait où elle avait été vendanger.

Bon Mona, que diriez-vous d’un vin sarde ? Mamuthone 2009 est vinifié à partir du cépage Cannonau Mamoiadas (Grenache). Les vieilles vignes donnent un grand vin aux arômes de fruits noirs et rouges. Cà donne envie d’aller en Sardaigne…

CAC et les bourses

Vous vous rappelez que nous vous avons fait rencontrer la Champmeslé il y a quelques jours. Cette actrice, égérie de Jean Racine, peut-être…, sa maîtresse, sans aucun doute, connut un succès fou aussi bien pour son interprétation sur scène que pour son interprétation du Kâma-Sûtra sur sommier en tous genres. En effet, la coquine ne se contenta de prendre racine auprès du dramaturge mais usa tant d’hommes que son agenda aurait facilement rempli le Robert des noms propres.

Vous avez aimé la Champmeslé ? Vous adorerez Lolotte. Quèsaco Lolotte, me direz-vous ?

Hé bien, mes enfants, c’est la nièce de La Champmeslé qui monta sur scène au lendemain de ses seize printemps. Il faut dire que la petite était fille de comédiens et qu’elle fut envoyée chez sa tata pour apprendre l’art de jouer au théâtre. Vite adulée par le public, elle remplaça sa tantine comme sociétaire de la Comédie Française et reprit avec succès  le même répertoire.

Et en plus, la petite avait une frimousse à faire fondre un esquimau au milieu de la banquise et elle avait tout ce qu’il faut là où il faut. Et, est-ce l’éducation de la tante, toujours est-t-il que Christine-Antoinette-Charlotte Desmares (C.A.C) dite la Desmares (respirez, c’est fini) savait s’en servir pour avoir le tout Paris à ses pieds (si j’ose dire). Dotée d’une grande beauté et sachant enlever sa cu-lolotte en moins de temps qu’un pet ne glisse sur une toile cirée, elle partagea la couche de Princes de sang et de plus de cent galants élégants (de toilette ?). Après avoir fait grimper aux rideaux Louis de France[1], elle se glissa dans le plumard à baldaquin de Philippe d’Orléans[2]. Celui qui deviendra le Régent à la mort de Louis XIV, était connu pour sa vie dissolue. Sous son «règne», le Palais Royal deviendra un lupanar de première bourre (si j’ose dire) et ses soupers fins qui se finissaient le plus souvent en orgies dignes des pires bacchanales, ont laissé plus de traces (si j’ose dire) que son action politique.

En 1702, à force de laisser tremper un biscuit dans sa tasse, Christine-Antoinette-Charlotte (fermez la porte après la dernière) s’aperçut qu’elle avait un polichinelle dans le tiroir. Quelques mois plus tard, elle accoucha d’une petite Angélique de Froissy qui épousera Henri François, comte de Ségur. Un de ses arrières petits-enfants se mariera avec Sophie Rostopchine, la fameuse comtesse de Ségur (un vrai roman à l’eau de roses, je vous dis).

Quand à Lolotte, elle quitta le théâtre, dans sa quarantième année et partagea la couche d’un richissime banquier suisse. Ce dernier, domicilié à Paris, acheta une «folie» à Chatillon pour sa belle. Son Suisse ayant fait de mauvaises affaires fut mis en faillite. Expulsée de sa résidence parisienne, C.A.C resta néanmoins fidèlement à ses cotés et finit sa vie ruinée à l’âge de 71 ans.

Mona pas de folie ni à Chatillon ni ailleurs, dommage !


[1] Fils aîné de Louis XIV, Grand Dauphin
[2] Neveu de Louis XIV

Disciple des piqures

Le Palais Royal fut cédé par Louis XIV à son frère, Philippe d’Orléans. Son fils, également prénommé Philippe, s’y installera et organisera ces fameux « dîners fins » en menant une vie de débauche. Devenu Régent, il ne changera pas ses habitudes.  Comme le propriétaire des lieux refuse l’entrée de la police sur son domaine, les prostituées, voleurs y trouvent refuge.

Avec la Révolution, on tente de rétablir la moralité. Ainsi une « dame » fut promenée sur un âne la face tournée vers la queue du bourricot. Sur un écriteau était inscrit : « femme corruptrice de la jeunesse ». Exposée nue, sur la place du Palais-Royal, elle recevra le fouet et sera marquée à l’épaule au fer rouge avant de passer 3 ans en prison.

Après 1815, les jardins sont librement ouverts au public. Rapidement, ce sera un lieu de débats mais aussi de rencontres libertines…

Fin 1818, de nombreuses plaintes sont déposées. Le 3 décembre, la préfecture signale qu’: « un individu dont on n’a put se procurer le signalement que d’une manière imparfaite se fait, depuis quelques temps, un plaisir cruel de piquer d’une canne ou d’un parapluie les jeunes personnes de 15 à 20 ans que le hasard lui fait rencontrer dans les rues… »
Tout cela se passe sous les voutes des galeries du Palais-Royal.


Les chanteurs de rues diffusent cette histoire dans Paris. Un pharmacien propose un baume anti-piqures, un corsetier vend des « protège-fesses » incluant une plaque de métal.

Enfin, on arrête un suspect : Auguste-Marie Bizeul sera condamné en 1820 à une forte amende et à 5 années de prison.

Alors que de nouvelles agressions seront signalées durant plus d’un an, le bougre purgera l’intégralité de sa peine.

Etait-ce une erreur judiciaire ou avait-il fait des émules ?

Mona pas de plaques sur les fesses et ne met pas de baume, et vous ?