Ai-je un crayon habile ?

Bourvil a immortalisé les marchand(es) de crayons. Il faut dire qu’à Paris, comme dans toutes les villes universitaires, ce métier était fort répandu. Ils avaient prix l’habitude d’étaler leurs marchandises sur les parapets du Pont-Neuf. Ils vendaient tout ce qui était nécessaire pour le dessin : crayons de mine de plomb, pastels, sanguines et puis, pour certains, des pinceaux, de la peinture…

L’invention du crayon remonte au XVI° siècle. Les Anglais qui avaient beaucoup de graphite dans leur sous-sol devinrent les fournisseurs de toute l’Europe. Mais durant la Révolution, la perfide Albion cessa toutes exportations vers la France. Rapidement les stocks de crayons fondirent. Heureusement un artiste-peintre inventeur passionné, mit au point en 1794, la mine graphite moderne composée d’un mélange d’argile et de graphite ce qui permet à la France d’avoir sa propre production. Perfectionnant sans cesse ses crayons il en fit une marque référence pour tous les artistes. Ce Monsieur s’appelait Nicolas Jacques Conté. Et les crayons qui portent son nom sont toujours utilisés et restent symbole de qualité.

Mona utilisé des Conté pour son autoportrait. 

Il me renfloue

Cartouche devant le Pont Neuf

Il fait nuit glaciale ce jour de décembre 1718. A Paris, une ombre vêtue de noir enjambe le parapet du Pont Neuf, reste immobile quelques secondes avant le grand saut fatal. Brusquement, un homme jaillit et attrape le malheureux par son froc. Le pauvre bougre, après avoir râlé contre son  sauveur, se met à parler :

– « A quoi bon vivre, je suis couvert de dettes. Je suis ruiné et ne peux plus payer mes créanciers. Ces bougres m’ont poussé à acheter beaucoup trop de tissus, et mon activité de drapier ne me permettra jamais de rembourser ces rapaces.  Alors laissez-moi en finir… ».

– Combien devez-vous exactement ?

-Plus de 27.000 livres, alors, vous pensez….

-Hé bien, je trouverai une solution et dès demain, vos fournisseurs seront payés. Donnez-moi leur adresse et rentrez chez vous.

Le misérable bien qu’incrédule, accepte d’attendre le lendemain.

Et, en effet, le jour suivant, un vieillard semblant bien fatigué, se présente chez les marchands et paie rubis sur l’ongle les factures impayées. Ils les charge d’informer leur client.

Sitôt dit, sitôt fait. Les créanciers font savoir au pauvre homme que toutes ses dettes sont payées. Mais, leur joie est de courte durée. Quelques jours, plus tard, ils sont dévalisés de toutes leurs espèces. On apprendra plus tard que le vieillard n’était autre que le célèbre Cartouche bien grimé…

Ma Chère Mona, que diriez-vous de tâter un Domaine Duseigneur Antarès 2007. Ce vin de Lirac dont Philippe Faure-Brac est associé, offre des arômes de fruits et de fleurs. Généreux et long en bouche…

On trouve tout à … Cognacq-Jay

samarLa Samaritaine doit son nom à la machine hydraulique, ornée d’un groupe de plomb doré représentant Jésus et la Samaritaine, qui flanqua le Pont-Neuf à la hauteur de la deuxième arche de 1600 à 1813. Ce Grand Magasin, qui a fermé ses portes en 2002, doit son existence à un camelot qui vendait de la bonneterie dans un parapluie là où avait été édifiée ladite machine, et qu’on appelait, en hommage à son bagout, « le Napoléon du déballage ». Agé de trente ans en 1869, Ernest Cognacq, ce Rétais de naissance, avait déjà roulé sa bosse dans toute la France. Il avait été marchand forain, commis de magasin et même boutiquier à son compte à l’enseigne « Au petit bénéfice », si petit en effet qu’il y avait mangé toutes ses économies. Mais deux ans de déballage sur le Pont-Neuf lui ont permis de reconstituer un petit magot de 5.000 francs.
Sans s’éloigner de sa clientèle, il sous-loue à la journée (15 francs) le local dont dispose un cafetier au coin du quai du Louvre et de la rue de la Monnaie. Un an plus tard, à la tête de deux employés et d’un fonds prospère, il se décide à prendre le local à bail et à en faire une vraie boutique, peinte en bleue, à l’enseigne de la Samaritaine.
C’est en 1872 qu’il épousera Louise Jay, première vendeuse au rayon de confection du Bon Marché, qu’il connaissait depuis quatorze ans.
Il a dix mille francs de côté ; elle, le double. Toute leur vie durant, et ils vivront respectivement jusqu’en 1928 et 1925, ils agrandiront l’entreprise au fur et à mesure de leurs disponibilités, sans jamais emprunter un sou à qui que ce soit.

Louise Jay
Louise Jay
Ernest Cognacq
Ernest Cognacq



Étrange couple! Lui, jovial et bon vivant, elle, ostensiblement avare, revêche, impitoyable et se vantant de l’être, ils n’en sont pas moins d’accord sur la politique de la Samaritaine, cette « Samar » à laquelle ils sont constamment rivés, même le dimanche. Elle reproche à son mari de fumer des cigares de dix sous – « comme s’il était Rothschild! » – mais prend son parti de ses achats de tableaux. « J’aime mieux, dit-elle, qu’il fasse la fortune des marchands que celle d’une danseuse. » Cette femme sans enfant, épousée sur le tard, a la vertu ombrageuse d’une vieille demoiselle.
Quand deux employés célibataires sont surpris à flirter, la direction les met en demeure de se marier sans délai, sous peine de renvoi. Ce n’est pas pour rien que la plus célèbre des oeuvres philanthropiques des Cognacq récompense les familles nombreuses. L’ambiance n’a rien de frivole à la « Samar » qui, contrairement au Louvre, au Bon Marché ou au Printemps, ne cherche nullement à se donner des airs de palais. C’est un magasin et rien de plus. Louise et Ernest Cognacq ont fort bien compris que leur cliente-type, fourmi économe et laborieuse comme ils le sont eux-mêmes, aurait l’impression de payer de sa poche toute décoration superflue. Ces ennemis du faste créeront toutefois la « Samaritaine de luxe » sur le boulevard des Capucines et légueront à la Ville de Paris la collection d’art passablement hétéroclite réunie au Musée Cognacq- Jay.

Ce musée est situé au 8 rue Elzévir, dans le quartier du Marais. Vous pourrez y admirer des collections de peintures de Largilliere, Chardin, Rembrandt, Ruisdael, E. Vigée Le Brun, de La Tour ; des dessins de Watteau, Fragonard et des sculptures de Houdon, Clodion et Greuze.

Votre Mona … chat landais