Mon chien fait oie, oie !

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Les filles, je suppose que vous avez le même problème que moi. A quelques jours de Noël, c’est à moi que revient la lourde charge de penser le repas de réveillon. Pendant que les mecs se la coulent douce, il me faut choisir. J’hésite entre une oie ou un canard gras, sud-ouest oblige. Et cette brave bête est-elle encore en train de cancaner ? En fait soyons précis, si je choisis le canard, il est juste de dire qu’à ce jour, il cancane encore ; mais l’oie elle, elle ne cancane pas, elle cacarde. C’est un cri plus puissant qui permettait aux anciens d’utiliser les oies comme gardiennes. De nos jours, les paysans vous diront que ce palmipède vaut bien un chien pour prévenir le danger. D’ailleurs, rappelez-vous les oies du Capitole : au IV° siècle avant JC, alors que les barbares sont prêt à envahir Rome. les oies cacardent et les soldats romains sont réveillés et repoussent les assaillants.

Cancaner, par contre, peut aussi signifier répandre des propos malveillants ou même danser le cancan. Avouez que c’est moins noble.

Aussi, sans hésitation, je cuisinerai du canard cette année.

Mona fait son choix. Et vous ?

Une vie gouachée ?

Tous les épicuriens se joindront à moi pour saluer la mémoire du Caravage. Aucun ne peut oublier ses portraits de Bacchus. On célèbre cette année, le 400ème anniversaire de sa mort qui, jusqu’à ces derniers jours, restait mystérieuse…

Des chercheurs viennent de trouver avec quasi-certitude les circonstances de sa mort. Ils avaient en leur possession un document qui suggérait que le peintre était enterré à Porto Ercole (Toscane). Après avoir examiné les restes d’environ 200 personnes de l’ossuaire, ils ont  trouvé les restes d’un homme de 38 à 40 ans qui pourraient appartenir au Caravage mort à l’âge de 39 ans. Les scientifiques estiment la probabilité que ce soit bien lui à 85%. Une datation au carbone 14 et des analyses ADN ont permis de découvrir les raisons de son décès. Tout d’abord, les os contiennent une teneur très élevée en plomb. Or à l’époque, le plomb était très utilisé dans les peintures.
Le saturnisme pouvait conduire à des troubles graves du comportement, sources de violence et favorisant des comportements criminels. Or sa vie fut pour le moins, tumultueuse.

De plus, le mort retenu était atteint par la syphilis. Or, on sait que le peintre avait une sexualité débridée. Enfin, les analyses montrent que Michelangelo très affaibli  est surement mort d’un « coup de chaleur ».

Né à Caravaggio (Piémont), en 1571, d’un père maçon, il apprend ce métier à Milan avant de partir pour Venise puis Rome pour exercer son art de peintre. Comme souvent, c’est un maître, Giuseppe Cesari, qui le fait peindre dans ses tableaux. Puis Caravage commence à travailler pour lui et se fait remarquer par le cardinal del Monte qui devint son protecteur.
L’artiste travailla pour les Eglises de Rome même si un saint Mathieu, qu’il avait peint pour Saint-Louis-des-Français, parut tellement trivial qu’il dut le refaire. Si sa peinture est reconnue, l’homme a une vie dévergondée : il était violent et querelleur, et plus d’une fois il eut à faire à la police pontificale. En 1606, à la suite d’une partie de jeu, il se prend de querelle avec un joueur et le tue…Il doit fuir pour Malte. Mais, une querelle l’oblige à partir pour la Sicile. Fatigué de cette vie errante, il décida de rentrer à Rome. Son voyage s’arrête à Porto-Ercole.

Ma Chère Mona, je vous invite à lever votre verre à la mémoire de Michelangelo. Goûtez ce Vino Santo 2000 de Felsina : un grand liquoreux toscan aux arômes de raisins secs, pêche, agrumes.


Concert ou cédez Rome…

Situé en plein cœur historique de la ville, le Panthéon de Rome est un des monuments les plus connus de Rome. Cet ancien temple romain est resté intact.

Construit sous l’empereur Hadrien, entre 118 et 125, à la place d’un précédent temple, détruit par le feu, il était consacré à tous les dieux romains. L’empereur Byzantin Phocas en fait cadeau au Pape Boniface IV qui le transforme en église en l’an 609.

Dimanche 28 février dans ce lieu sacré, le quintette russe Bach Consort n’a pu interpréter le dernier mouvement d’un concerto de Vivaldi. En effet, à 18 heures précises, une gardienne s’empare d’un micro et demande au public de quitter les lieux. Malgré les protestations, le concert est définitivement interrompu.

Au ministère de la Culture, on est atterré. Le ministre s’est fendu d’un courrier aux musiciens pour leur présenter ses excuses.

« Evidemment, les gardiens du temple ne peuvent être payés en heures supplémentaires, indique-t-on au ministère, mais le dernier mouvement dure 4 mn. C’est un comportement myope qui ternit notre image ».

Une enquête a été ouverte…

Le bon coté des choses : la vidéo de cet incident a été visionnée dans le monde entier. Joli pub pour les musiciens, moment de honte pour la culture…

Ma chère Mona, je vous propose un vin Italien du domaine Antoniolo 2004 en appellation Gattinara qui allie finesse et l’élégance.

La Pieta

En 1499, Michel-Ange livre la statue que lui a commandé le cardinal Jean Bilhères de Lagraulas, ambassadeur du Roi de France auprès du Vatican. Cette Piéta[1] était destinée à orner la chapelle Sainte Pétronille[2]. Située dans l’ancienne Basilique[3] constantinienne du Vatican, c’était la chapelle des rois de France.

En 1503, le Pape Jules II fait raser l’édifice pour construire une église moderne. Il faudra attendre 1626 pour voir la Basilique Saint Pierre achevée telle que nous la connaissons aujourd’hui. La Piéta y trouvera sa place.

En 1972, la statue est mutilée par un déséquilibré, qui la frappe de 15 coups de marteau. Elle est désormais exposée derrière une vitre pare-balle, ce qui ne permet plus de la voir de près…

Cette Piéta, d’une hauteur de 1,74m et sculptée dans un seul bloc de marbre de Carrare, a toujours été considérée comme une merveille artistique. Elle a été, d’ailleurs, inscrite au Patrimoine Mondial par l’Unesco en 1984. Artistique et spiritualité se mêlent avec une telle virtuosité qu’on a peine à croire que Michel-Ange n’était même pas âgé de 25 ans…

Giorgio Vasari est un peintre, un architecte et un écrivain contemporain qui est surtout connu comme l’auteur des Vite de’ più eccellenti pittori, scultori e architettori, premier recueil d’histoire de l’Art. Édité une première fois en 1550, il fait l’objet d’une seconde édition en 1568. La première édition, contrairement à celle de 1568, ne comportait que les biographies d’artistes décédés, à une exception près : Michel-Ange.

Vasari rapporte cette anecdote :

Michel-Ange quitta Rome en 1501 pour retourner à Florence. Avant son départ, il rend visite à la Piéta et il croise des visiteurs Lombards. Ils sont particulièrement élogieux en la contemplant. Le sculpteur est fier en écoutant leurs louanges jusqu’à ce que l’un d’eux demande qui est l’auteur de ce chef d’œuvre. La réponse qu’il entend le glace : « Elle est de Gobbo le Milanais.« 

Michel-Ange revient la nuit même, une lanterne à la main, et grave sur le ruban de la robe de la Vierge : « Michael Angelus Bonarotus florent(inus) faciebat« [4]. C’est la seule œuvre signée, de façon très visible, de la main du maître florentin.

Mona pas signé son article : modeste…


Pour en savoir plus sur ce chef d’oeuvre, trois adresses qui méritent votre attention :

La Piéta de Michel-Ange par Jean-Marc Baché

Textes & Prétextes

ICHTUS


[1] Statue ou tableau représentant la Vierge tenant sur ses genoux le corps du Christ détaché de la croix.
[2] Fille de Saint Pierre.
[3] Construite au cours du IV° siècle.
[4] C’est Michel-Ange, le Florentin, qui l’a réalisée.

Au temps où la Joconde parlait

J’ai toujours aimé les romans historiques surtout lorsqu’ils sont signés de Jean Diwo. Ainsi, j’ai pu, il y a quelques années, partager la vie de Clémence de Francine au Château de Versailles, j’ai construit une cathédrale au coté de Renaud Pasquier.

Et je viens de partager la vie des plus grands artistes italiens de la Renaissance. Vinci, Botticelli, Raphaël et Michel-Ange ont peint devant moi durant plus de 500 pages…

Inutile de vous dire que j’ai aimé « Le temps où la Joconde parlait« . Jean Diwo s’appuie sur une documentation précise et abondante pour nous emmener dans les ateliers de Florence, Rome, Venise. On traverse l’Italie la France, la Flandre avec un jeune peintre sicilien Antonello da Messina pour  percer les mystères de la peinture flamande. On suit pas à pas les grands peintres déjà cités dans leurs chantiers, leurs voyages.

On souffre avec Michelangelo di Lodovico Buonarroti en train de peindre le plafond de la Chapelle Sixtine. On rit avec lui quand son ami et son aide, le peintre Daniele da Volterra est chargé par la Pape Paul III d’habiller les personnages du Jugement dernier. Ce peintre en tirera le surnom de « Braghettone »[i] . C’est lui qui sera appelé au chevet de Michel-Ange et qui recueille ses dernières volontés.

Mona tend vos commentaires quand vous aurez lu cette peinture de la Renaissance


[i] Le tailleur de caleçons