L’heure des baves

Les premiers frimas tombent sur la France. Durant les mois à venir, rhumes et coryzas vont toucher nombre de nos concitoyens. Pour soigner ce mal banal, des tonnes de médicaments vont être prescrits, ingurgités. Et avec cette invasion chimique, le trou de la Sécu va encore se creuser.

Alors épicuriennes, épicuriens, si jamais le froid congestionne votre nez ou votre gorge, ne succombez pas aux appels de Sanofi ou autres laboratoires pharmaceutiques : utilisez des produits naturels. Ainsi comme antitussif, servez-vous donc ce sirop qui fit ses preuves aux siècles passés. Je veux parler du sirop de Stylommatophora. Pour les non initiés, je dois rappeler que cet ordre de gastéropodes comprend les limaces, ces escargots sans coquille.

Se soigner naturellement avec Mona

Mais comment réaliser, chers amis, ce sirop ?

Tout d’abord, par un matin frais, partez dès l’aube à la chasse aux limaces. C’est à cette heure matinale qu’elles sont les plus riches en éléments susceptibles de soigner votre appareil respiratoire. Ce sport ne nécessite pas de beaucoup de matériel : ni chiens courants, ni cor de chasse, encore moins de fusil. Il suffit d’un bocal avec un couvercle et une paire de chaussures de marche. Même en marchant lentement, tout traqueur doit revenir avec les 300 g nécessaires à l’élaboration du sirop qui soulagera vos bronches, poumons.

Lorsque vous avez récupéré la quantité nécessaire de gastéropodes gluants, plongez-les dans trois quarts de litres d’eau bouillante. Après quelques minutes à petits bouillons, filtrez en ajoutant un kilogramme de sucre. Laissez mariner au frais trois jours et consommez trois à cinq cuillères à soupe par jour. Au XIX° siècle, ce traitement était même considéré comme efficace contre la tuberculose. Dire !

De nos jours, si en France, le jus de limaces a disparu de nos officines, on peut encore en trouver, dit-on, en Espagne, Italie ou Belgique. Des médications de bonnes-femmes incitent à compléter le sirop en avalant deux limaces rouges à peine réveillées, à condition qu’elles soient ramassées lors de la rosée du matin si possible dans un fossé où croupie une eau de pluie de plusieurs semaines. Il semble que ce remède de bonne femme fit des merveilles. Pourquoi ne pas renouveler l’ordonnance et laisser de coté les molécules des laboratoires qui nous font trop souvent autant de bien que de mal.

Mona tâché sa limace en versant ce sirop…  

Encore un gland article

Alors les petits loups, vous vous adressez encore à Tata Mona en espérant qu’elle trouve un truc pour que votre flute fasse pan voire pan-pan. Je pensais qu’avec les diverses recettes déjà proposées, le problème était réglé. Il semble qu’il n’en ait rien et que vous avez toujours la tuyauterie aux abonnés absents. Heureusement, il y a Auguste, vous savez ce bon docteur Debay. Je l’ai usé jusqu’à la corde pour vous mes petits lapins. Il a laissé dans son livre que vous connaissez bien maintenant, une liste de pilules, pommades et potions diverses qui font revivre la pompe à plaisir et refleurir les joyeuses fanées, en tous cas, je l’espère. Allez, vas y mon petit Auguste, crache tes remèdes, t’es attendu (j’espère que cette terminaison un peu raide ne vous vexera pas) :

P1020835a

DES APHRODISIAQUES OU SUBSTANCES QUI EXCITENT L’AMOUR
Le nom d’Aphrodisiaque (d’aphroditis, Vénus), a été donné aux diverses substances alimentaires et médicamenteuses capables de réveiller ou d’accroître l’appétit vénérien, soit en excitant l’économie entière, soit en portant une stimulation directe sut les organes génitaux. Plusieurs de ces substances sont très dangereuses et quelquefois mortelles. Malgré ces dangers, les invalides de Cythère ont cherché, en tout temps, les moyens d’exciter en eux, de raviver les feux de l’amour physique devenus languissants et de les rallumer lorsqu’ils étaient éteints.
Mais nous prévenons le lecteur que plusieurs de ces préparations étant d’énergiques stimulants, des excitants violents et quelquefois incendiaires, on ne doit en faire usage que sous la direction d’un médecin.

wine_in_glassVIN APHRODISIAQUE.
Gousses de vanille … 30 gr
Cannelle … 30 gr
Genseng … 30 gr
Rhubarbe … 30 gr
Vin de Malaga 1 lit.
Faites macérer pendant quinze jours ces substances dans le vin, en ayant soin d’agiter chaque jour. Filtrez et ajoutez 15 gouttes de teinture d’ambre. On peut remplacer le Malaga par du vin vieux de Chablis.

SIROP APHRODISIAQUE A L USAGE DES HOMMES.
Mou de quinquina …8 gr.
Racine de genseng … 60 gr
Cinéraire sibérienne … 30 gr
Gousses de vanille, . . . 30 gr
Semences de cardamome … 60 gr
Cacao …60 gr
Sucre blanc … 1 kilogr.
Ambre gris … 1 gr.
Musc ou civette …2 centigr.
Faites macérer toutes ces substances dans suffisante quantité de bon vin ; filtrez ensuite avec le plus grand soin, et mettez en bouteille que vous boucherez hermétiquement.

zizipanpanPASTILLES DE GENSENG.
Genseng en poudre …… 250 gr.
Vanille … 500 gr
Teinture d’ambre … 10 gouttes.
Huile de cannelle … 50 cl
Divisez la masse en pastilles de 1gr. et demi.
Ces pastilles, très excitantes, ont la propriété dit-on, de ranimer les forces éteintes des organes génitaux.

EMPLÂTRE APHRODISIAQUE.
Emplâtre diapalme 60 gr
Benjoin … 4 gr
Baume du Pérou … 4 gr

Amalgamez au bain-marie, retirez du feu et ajoutez :
Ambre … 120 gr
Musc … 20 gr
Pendant que la masse est encore liquide, étendez sur des morceaux de peau une couche de quelques millimètres d’épaisseur, et appliquez sur la région lombaire, ou sur la région sacrée, pour y rester quelques jours.

bainaphroBAIN APHRODISIAQUE
Romarin … 500 gr.
Sauge … 500 gr
Origan … 500 gr
Menthe … 500 gr
Fleurs de camomille … 500 gr
Eau bouillante … 3 lit.

Laissez infuser pendant douze heures, puis ajoutez :
Teinture de genièvre 60 gr.
Id. de muscade 60 gr
Verser le tout dans l’eau du bain au moment d’y entrer.

Mona plus de solutions pour vous si çà ne marche pas. Merci pour votre attention, … dur, dur…