Portion magique

portion-vache-qui-ritMon chef Lépicurien en relisant mon billet, m’a simplement dit : « je ne m’intéresse qu’au fromage, au vrai ». Oh, qu’il est dur, le grand homme ! Mais enfin j’espère, cher lecteur, que vous, vous aimerez lire la saga de la Vache qui rit qui a partagé notre enfance.

Cette star du fromage fondu est née à la fin du XIXe siècle. Ce produit des fromageries Bel doit une partie de sa gloire à la vache dessinée par Benjamin Rabier en 1921. Ce même Rabier dessinera la Baleine Bleue que l’on trouve toujours sur les sachets de sel. Bravo l’artiste.

Mais savez-vous qu’il se vend chaque année plus de 2 milliards de portions, sans compter un milliard de mini-cubes ? exportée dans 86 pays. La recette varie selon les pays pour s’adapter au goût de chacun.

L’inventeur n’est pas Léon Bel, le fondateur des Fromageries Bel, mais le Suisse Gerber qui lance le gruyère fondu (appelé aussi fromage à tartiner). Celui-ci est une aubaine car il permet de recycler les meules de gruyère non conformes. La famille Graf importe le concept en France. L’un des trois frères Graf se fâche avec le reste de la famille et livre le secret de fabrication au concurrent Bel, qui pourra utiliser le terme « fromage fondu ».

Le 16 avril 1921 voit le dépôt de la célèbre marque La Vache qui rit. Ce n’est pas encore celle que nous connaissons aujourd’hui. C’est Léon Bel qui la dessine, en s’inspirant de l’étiquette duvache-qui-rit-grand camembert Saint-Hubert, réalisée par le dessinateur Benjamin Rabier dont il a fait connaissance quelques années plus tôt à la guerre. La boîte est en métal serti et contient un seul bloc de Vache qui rit. Léon Bel lance alors un appel d’offre et choisit le dessin proposé par Benjamin Rabier. Toutefois, Léon Bel demande à son imprimeur, Vercasson, d’ajouter des boucles d’oreilles. Le dessin revu est déposé en décembre 1923 sous la dénomination « La Vache rouge ». Léon Bel en déposera un autre sur fond de montagnes jurassiennes, en janvier 1924, sous la dénomination « La Vache qui rit ». Au fil des ans, elle connaît de nombreuses versions.

Il y a « La Vache » conditionnée en tube (un flop !), la « mini- Vache », la version métal ou carton, les portions ou celle d’un seul morceau (version Outre-Rhin)… Les déclinaisons sont nombreuses et font la joie des collectionneurs.

J’ai testé pour vous « La recette » :

Soupe à la Vache qui rit

Coupez 4 courgettes et 5 à 6 portions de Vache qui rit en dés. Faites fondre un peu de beurre dans une casserole, et faites revenir doucement les courgettes sans les colorer. Couvrez avec un bouillon de poulet (une tablette) et ajoutez le « fromage ». Mélangez bien pour le faire fondre. Couvrez et laissez cuire jusqu’à ce que les courgettes soient bien tendres. Passez au mixer et assaisonnez selon votre goût.

Mona pas bu une une grande bouteille avec çà. Lépicurien a considéré que ce serait du gâchis.

Trempé comme une soupe

Vous faites attention à votre ligne ? Mangez cette soupe et mangez varié. Un bol de 500ml de cette soupe, c'est seulement 120 kcal et vous vous sentirez rassasié pendant un long moment !
Sur le pack, on lit : "Vous faites attention à votre ligne ? Mangez cette soupe et mangez varié. Un bol de 500ml de cette soupe, c'est seulement 120 kcal et vous vous sentirez rassasié pendant un long moment !"

De nos jours, beaucoup ignorent que la soupe existe autrement qu’en tetrabrick ou en sachet.

Alors d’où vient cette expression : « trempé comme une soupe ?

C’est une expression d’évidence populaire : hormis le potage roboratif de ramadan (Chorba) ou la consistante garbure su Sud Ouest, la soupe est plutôt d’essence liquide, voire d’une fluidité extrême lorsqu’elle est bouillon de légumes.

Cela n’a pas été toujours le cas. Antan, la soupe était le « morceau de pain » que l’on trempait dans le potage… Pour les gens du commun, du peuple, ce bouillon maigre avec du pain rassis constituait souvent l’unique repas quotidien. Les plus pauvres et les soldats  consommaient du brouet qui est un bouillon additionné de céréales broyées.
Au fil du temps, le sens du mot « soupe » dériva et désigna le liquide rendu plus nourrissant par l’ajout de pain.

D’ailleurs de nos jours encore, lorsque l’on trempe sa soupe, on verse toujours le bouillon sur les croûtons. Comme quoi, l’expression ne fut pas toujours une expression de La Palice.

Mona mis un peu de vin pour faire chabrot[1]


[1] Diluer un reste de soupe en versant un peu de vin rouge et boire directement à l’assiette. Cette pratique très courante jadis se pratique encore notamment dans les campagnes.

chabro