Noël : mieux vaut tsar que jamais

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En  Russie, on fête Noël le 7 janvier. Pourquoi ? En 1582, le Pape Grégoire XIII a institué un nouveau calendrier qu’on a nommé « grégorien ».  Mais les orthodoxes, ne reconnaissant pas le Pape, ont refusé de l’utiliser. Ainsi, en Russie on fête Noël d’après le vieux calendrier julien.

Le soir du 6 janvier, on va à l’office religieux, puis on s’attable pour le réveillon. Mais on commence à manger seulement à l’apparition de la première étoile (en hommage à celle de Bethléem qui avait annoncé la Nativité aux rois mages). Comment fait-on quand il y a du brouillard ou une tempête de neige qui cache les étoiles ? On mange pas ? On s’en fout si on peut boire …

Mais si on mange, et on sert des pâtés farcis de riz, de champignons et d’oignons, des spécialités marinées dans du vinaigre. Le plat principal est une oie farcie de pommes. On boit beaucoup de vodka et du thé.

Les enfants eux reçoivent leurs cadeaux dans la nuit du 31 décembre. C’est le « Père Gel », dit aussi le « Père Givre », qui descend dans les cheminées pour apporter des cadeaux aux enfants sages. Il partage sa tâche avec « Babouchka », vieille femme russe.

Une légende russe raconte qu’il existe un quatrième Roi mage, qui conduit sur la steppe un traîneau tiré par des rennes et rempli de cadeaux. Depuis 2000 ans, il a renoncé à trouver l’enfant Jésus ; alors il comble de cadeaux les enfants qu’il rencontre en cours de route.

Mona, on va pas boire de vodka, mais un vin de Crimée, un Muscat de Massandra, un domaine créé par le Tsar Nicholas II. Un vin complexe et riche…

PS : si vous croisez le roi mage dans la neige, informez le sur Noël et donnez lui un bon coup de vodka à boire. Da ?

Une veuve avertie

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Après la chute de Napoléon en 1815, l’armée russe occupait la région de Reims. Les officiers faisaient une razzia dans les caves de la Veuve Cliquot… A l’employé venu l’avertir de la situation, elle répondit d’un sourire matois :

« Qu’on les laisse faire : ils boivent… ils paieront ! »

Depuis Rouen, elle expédia un bateau plein de Champagne qui fut sur place en Russie pour le retour des troupes victorieuses. A Saint Pétersbourg, le Cliquot coula à flot et à prix d’or.

Ce n’était pas son coup d’essai. Déjà en 1806, le Sieur Bohme, son homme de confiance, perça un secret de Cour : la Tsarine était enceinte. Le Tsar Alexandre 1er [1] espérait un héritier. Pariant sur le sexe de l’enfant, elle diligenta une cargaison qui arriva à point pour célébrer la naissance du Tsarévitch.

La Veuve Cliquot, la veuve qui avait plus d’une rus(s)e dans sa cave.

Mona bu sa petite coupe de Veuve Cliquot à votre santé.


[1] 1777 –1825, Tsar de Russie du 23 mars 1801 à sa mort, roi de Pologne de 1815 à 1825, il épouse en 1793 Louise Augusta de Bade (1779-1826). Son règne coïncida presque exactement avec celui de Napoléon, qu’il combattit à plusieurs reprises jusqu’à la bataille victorieuse de 1814. Sa mort reste mystérieuse.