C’est vache

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Le trou dans la couche d’ozone en fait couler de l’encre. Parmi les nombreuses raisons avancées, les ruminants sont considérés comme coupables (méritant la peine de mort ?). Alors qu’un humain lâche environ 1.5 litre de gaz par jour, la vache en largue près de 600 litres. Actuellement environ 70% des émissions de méthane en Europe leur sont dues.

De nombreuses études sont lancées pour comprendre ce phénomène et diminuer l’activité des pétomanes à cornes.

C’est bien évidemment le changement alimentaire des bovidés qui crée chez eux un dégagement gazeux en forte augmentation. Tant que la vache était dans un pré à manger de l’herbe, on ne faisait pas attention à ses flatulences. Mais avec la révolution agraire, tout a changé. Le maïs et le soja sont devenus les aliments de base de Marguerite et de ses copines remisées du 1er janvier au 31 décembre dans des étables gigantesques. Or la vache a du mal à digérer cette nourriture à demi fermentée et non seulement elle pète (ce qu’elle a toujours fait), mais elle rote (de plus en plus) comme un adolescent qui vient de se jeter trois canettes de bière.

Soulignons ici l’initiative de la société Valorex, spécialiste de la nourriture animale, qui vient de lancer un défi aux éleveurs : diminuer sensiblement les émissions des bovins.

Pour ce, il faut modifier l’alimentation. En ajoutant luzerne et graines de lin, on doit pouvoir les réduire de plus de 60%.

Décidément, on vit une époque formidable. On s’aperçoit que le régime alimentaire de la vache n’est ni la farine animale ni le maïs mais tout simplement l’herbe. Purée, ça c’est une découverte !

La volonté de l’homme de modifier la nature trouve ses limites et on se laisse à penser qu’un jour les bêtes d’élevage pourraient retrouver leur élément naturel et que les soit disant progrès permettant de mieux nourrir l’homme coûtent chers, rapportent essentiellement aux multinationales et posent des problèmes écologiques et bien entendu de santé.

Mona déjà vu des vaches dans un pré. Et vous ? 

Curieux : vos bovins sont acides

En 1783, comme le souligne Sébastien Mercier dans le Tableau de Paris, les Champs-Elysées sont encore un lieu champêtre. Un homme d’affaires a l’idée de faire venir un troupeau de vaches suisses pour vendre un lait reconnu comme bon pour la santé.

On avait annoncé avec beaucoup d’emphase une laiterie de vaches suisses et tous les bons parisiens disaient : nous boirons du bon lait de Suisse. Les poitrinaires se regardaient comme déjà guéris ; les tempéraments usés comptaient sur le rétablissement de leurs forces. Mais on ne songeait pas que les entrepreneurs n’avaient pas les épaules assez fortes pour transporter aux Champs-Elysées les montagnes couvertes de sapins où croissent les végétaux substantiels.

Les vaches maigrirent dans les maigres pâturages, donnèrent un lait commun et finirent par être livrées aux bouchers. L’entreprise échoua à la grande surprise des badauds qui demandaient toujours du bon lait des vaches suisses.

Bon le lait, pourquoi pas. Mais comme disait Toulouse-Lautrec : je boirai du lait quand les vaches mangeront du raisin. Deux verres à vin seront les bienvenus, Mona. Je sers un Givry de chez Joblot : Pied de Chaume 2007. Prêt à boire pour notre plus grand bonheur. Ah la vache, çà fait du bien par où çà passe !