Chemin de Sainte Croix … du Mont

messeMonseigneur Gabriel appréhendait toujours un peu le petit séjour annuel qu’il effectuait dans la paroisse du père Vincent. Son inquiétude ne venait pas de l’accueil des paroissiens, de la nature bonhomme du curé …

Non ! Tout cela était très … bien, presque trop et c’est là où le bât blesse … Son statut de Prince de l’Eglise ne le dispensait pas des trois messes matinales. Il redoutait ce pieux et fastidieux exercice qui le laissait dans une coupable euphorie. En effet, le vin de la paroisse était particulièrement agréable.
Un jour, n’y tenant plus, il demanda explication au brave curé :

– « Dites moi, mon ami … quand je viens vous voir, je suppose que vous choisissez un vin spécial pour remplir les burettes ?
– Mais non, le même que d’ordinaire, Monseigneur.
– Et vous vous fournissez où ?
– Le chevalier Haut Brion a la bonté de me tenir une fois l’an quelques barriques de sa vigne « le Carme de Fieuzal » …
– Doux Jésus ! Mais, c’est le meilleur de nos crus de Graves… Père Vincent, honte à vous… Vous utilisez la sainte table pour sacrifier au péché de gourmandise !
– Que nenni, Monseigneur ! Cela n’est que respect : lors de l’offertoire, seul, face mon créateur, je ne veux en aucun cas être en situation de lui faire la grimace… »

Mona pas craché non plus

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