Faîtes chauffer l’alcool

mona-salonLes Etats-Unis, depuis toujours terre d’immigration, ont accueilli entre autres des populations irlandaises et écossaises … lesquelles ont apporté leur savoir-faire en matière de distillation. Les saloons qui servaient du whisky, étaient considérés comme des lieux de débauche, détournant les hommes de leurs obligations familiales ou professionnelles.

Dès le XIXème siècle, des sociétés de tempérance ont prôné la mise hors-la-loi des boissons alcoolisées ; celles-ci accusées d’engendrer délinquance et maladies devaient disparaître purement et simplement. Emmenées par des femmes et des prédicateurs, ces sociétés saluaient la fermeture des saloons, défilaient dans les rues et prirent une place dans la vie politique.

Ainsi, la première dame des Etats-Unis, Lucy Hayes, femme du président Rutherford B. Hayes, interdit-elle tout alcool à la Maison Blanche durant l’investiture de son mari…elle y gagna le surnom de « Lemonade Lucy »…

Mr et Mme HAYES
Mr et Mme HAYES

Les esprits étaient cependant prêts au régime sec, ce qui advint au niveau fédéral en janvier 1920 par une loi qui «interdisait la production, la vente et le transport » des boissons dont le degré d’alcool était supérieur à 0,5%. Et cela dura jusqu’en décembre1933.

Si la Prohibition eut pour effet immédiat la fermeture de nombreuses propriétés viticoles, sur le long terme elle eut celui de faire décupler la consommation d’alcool. Les ventes du whisky écossais et irlandais importés clandestinement via la Jamaïque et le Canada explosèrent tandis que fleurissaient clubs et bars où l’alcool était vendu illégalement. Vers le milieu des années 20, le chef de la police de New York dut se rendre à l’évidence : le nombre de débits de boisson avait doublé depuis le début de la prohibition. C’est à cette époque que les Américains prirent l’habitude de boire des cocktails (l’adjonction d’arômes étant indispensable pour masquer le goût du tord-boyaux distillé clandestinement).

Durant cette période, la consommation de vin n’explosa pas dans les mêmes proportions. En effet, la fabrication était à la fois plus difficile et moins lucrative. Cependant, un certain nombre de propriétés se lancèrent dans la vente de « raisin de table » qu’il était possible de vinifier chez soi. Un produit d’un genre nouveau fit son apparition sous le nom de « Brique de vin ». Il s’agissait d’un jus de raisin concentré auquel était joint un paquet de levures. La notice était suffisamment explicite :

« ATTENTION, L’AJOUT DE LEVURES PROVOQUE UNE FERMENTATION ».

Peu de consommateurs respectaient scrupuleusement cet avertissement !

Mona, je pense qu’il est temps de boire un coup. La prohibition, çà donne soif. Je vous sers un L.A. Cetto Zinfandel : un cépage américain vinifié au Mexique

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