Bon je vous kilt

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Sir Mac Amelote est un fidèle lecteur et je profite de sa question pour l’en remercier. Se plongeant dans les archives, il dit avoir lu avec intérêt les articles traitant de la baisse de fertilité des hommes et se vante d’avoir, grâce au port régulier du kilt, des coucougnettes de compétition qui fournissent un jus d’amour de première bourre. Il propose de le mettre à disposition de toute lectrice du Journal qui lui en ferait la demande. Il précise que si le transport reste à la charge de la soupirante, il est prêt à la loger la gracieusement le temps de la cure.

Hola, Mr Mac Amelote, doucement. Ce site n’est ni un club échangiste, ni un paradis pour proxénètes libidineux. Il est hors de question que je transmette vos coordonnées à une de mes lectrices chéries.

Et puis comme le dit le Docteur Céline Dupin, aucune étude sérieuse ne vient accréditer vos dires. Les Ecossais, comme les autres, bien qu’ayant leur balloches se balançant sous leur jupettes en tartan comme le battant d’une cloche sonnant le glas, ont une baisse de qualité de leur bouillon génératif. Pire, selon cette femme médecin, le port du caleçon en lieu et place su slip kangourou n’aurait aucune incidence sur la production d’huile de reins.

Mona, je sais que vous fûtes troublée à la lecture de cette proposition salace de Mac Amelote. Et je le comprends. Cependant, pour oublier, que diriez-vous de déguster un Boisrenard rouge 2000. Cette cuvée du Domaine Beaurenard en Chateauneuf-du-Pape est une merveille. A la fois caressante et puissante. Quel pied ! Et avec le printemps, je vois bien un pigeon aux petits pois (écossais, bien entendu)

Faîtes chauffer l’alcool

mona-salonLes Etats-Unis, depuis toujours terre d’immigration, ont accueilli entre autres des populations irlandaises et écossaises … lesquelles ont apporté leur savoir-faire en matière de distillation. Les saloons qui servaient du whisky, étaient considérés comme des lieux de débauche, détournant les hommes de leurs obligations familiales ou professionnelles.

Dès le XIXème siècle, des sociétés de tempérance ont prôné la mise hors-la-loi des boissons alcoolisées ; celles-ci accusées d’engendrer délinquance et maladies devaient disparaître purement et simplement. Emmenées par des femmes et des prédicateurs, ces sociétés saluaient la fermeture des saloons, défilaient dans les rues et prirent une place dans la vie politique.

Ainsi, la première dame des Etats-Unis, Lucy Hayes, femme du président Rutherford B. Hayes, interdit-elle tout alcool à la Maison Blanche durant l’investiture de son mari…elle y gagna le surnom de « Lemonade Lucy »…

Mr et Mme HAYES
Mr et Mme HAYES

Les esprits étaient cependant prêts au régime sec, ce qui advint au niveau fédéral en janvier 1920 par une loi qui «interdisait la production, la vente et le transport » des boissons dont le degré d’alcool était supérieur à 0,5%. Et cela dura jusqu’en décembre1933.

Si la Prohibition eut pour effet immédiat la fermeture de nombreuses propriétés viticoles, sur le long terme elle eut celui de faire décupler la consommation d’alcool. Les ventes du whisky écossais et irlandais importés clandestinement via la Jamaïque et le Canada explosèrent tandis que fleurissaient clubs et bars où l’alcool était vendu illégalement. Vers le milieu des années 20, le chef de la police de New York dut se rendre à l’évidence : le nombre de débits de boisson avait doublé depuis le début de la prohibition. C’est à cette époque que les Américains prirent l’habitude de boire des cocktails (l’adjonction d’arômes étant indispensable pour masquer le goût du tord-boyaux distillé clandestinement).

Durant cette période, la consommation de vin n’explosa pas dans les mêmes proportions. En effet, la fabrication était à la fois plus difficile et moins lucrative. Cependant, un certain nombre de propriétés se lancèrent dans la vente de « raisin de table » qu’il était possible de vinifier chez soi. Un produit d’un genre nouveau fit son apparition sous le nom de « Brique de vin ». Il s’agissait d’un jus de raisin concentré auquel était joint un paquet de levures. La notice était suffisamment explicite :

« ATTENTION, L’AJOUT DE LEVURES PROVOQUE UNE FERMENTATION ».

Peu de consommateurs respectaient scrupuleusement cet avertissement !

Mona, je pense qu’il est temps de boire un coup. La prohibition, çà donne soif. Je vous sers un L.A. Cetto Zinfandel : un cépage américain vinifié au Mexique