Et mon c…, c’est du poulet ?

mona-nuggets

Je suis persuadé depuis belle lurettes que les Américains sont adorateurs du dieu Dollar et que pour gagner toujours plus, ils seraient capables de vendre leur âme tel Faust. Ainsi, subrepticement, en catimini, le Ministère de l’Agriculture des States annonçait un vendredi soir que quatre transformateurs chinois étaient dorénavant autorisés à expédier vers les Etats-Unis du poulet. Ce qui intéresse les chaînes de fast-food, ce sont les nuggets dont les consommateurs sont friands. Il est précisé que les poulets utilisés par ces usines à bouffe auront été élevés et abattus en Amérique du Nord, expédiés en Chine cuisinés là-bas et ramenés aux USA. Mais le plus fort, c’est qu’aucune indication de provenance de la viande n’apparaitra sur l’emballage. De plus aucun contrôle des autorités sanitaires américaines ne sera effectué dans les usines chinoises. La presse s’inquiète et est sûre que d’ici quelques mois, ce sont des poulets chinois qui feront du tourisme dans les assiettes yankees.

Et les enjeux économiques sont énormes. Il faut dire que depuis 2003, le bœuf américain ne peut plus circuler en Chine suite à la maladie de la vache folle. Je vous rappelle que depuis la grippe aviaire, le poulet chinois était interdit de séjour chez l’Oncle Sam.

Cet accord est une bénédiction pour les entreprises du secteur : un nugget moins cher malgré le transport et la perspective d’expédier du bœuf dans l’Empire du Milieu. Et les risques pour le consommateur ? Apparemment, on s’en fout. Des journalistes rappellent que des plus de 500 chiens mangeurs de croquettes chinoises à base de poulets sont morts en 2012, année où l’importation de poulets fut autorisée pour l’alimentation animale.

Alors ma petite poulette, ça vous donne faim ? Non. Ah bon ! Soif peut-être ? A la bonne heure. Ce sera l’occasion de goûter ce vin rouge Californien : Cycles Gladiator 2010. Issu du cépage américain Zinfandel, il dégage des arômes de fruits noirs et d’épices. Il pourra accompagner une viande. Evitez quand même les nuggets qui ne se bouffent qu’avec du caca-cola.

Caca-colle là

Selon une étude récente, il ressort que les américains boivent beaucoup plus de bière que de vin. Convertie en litres, la consommation de bière est de l’ordre de 80 litres par an, par habitant alors que celle de vin est d’un peu moins de 9 litres. En France, on boit environ 35 l de bière alors que la consommation de vin bien qu’en baisse régulière est de 52 litres par habitant.

Quand aux boissons sucrées de type soda et jus de fruits, la consommation aux USA est de 200 litres environ alors qu’elle n’est que de 60 litres (mais attention, cela augmente de 4.5% par an. Veillons !).

En attendant que peut-on déduire de ces habitudes de consommation. Bière et sodas ont des effets sur le corps humain


Pour les buveurs de vins, les conséquences sont tout autre

Mona la ligne…

Faîtes chauffer l’alcool

mona-salonLes Etats-Unis, depuis toujours terre d’immigration, ont accueilli entre autres des populations irlandaises et écossaises … lesquelles ont apporté leur savoir-faire en matière de distillation. Les saloons qui servaient du whisky, étaient considérés comme des lieux de débauche, détournant les hommes de leurs obligations familiales ou professionnelles.

Dès le XIXème siècle, des sociétés de tempérance ont prôné la mise hors-la-loi des boissons alcoolisées ; celles-ci accusées d’engendrer délinquance et maladies devaient disparaître purement et simplement. Emmenées par des femmes et des prédicateurs, ces sociétés saluaient la fermeture des saloons, défilaient dans les rues et prirent une place dans la vie politique.

Ainsi, la première dame des Etats-Unis, Lucy Hayes, femme du président Rutherford B. Hayes, interdit-elle tout alcool à la Maison Blanche durant l’investiture de son mari…elle y gagna le surnom de « Lemonade Lucy »…

Mr et Mme HAYES
Mr et Mme HAYES

Les esprits étaient cependant prêts au régime sec, ce qui advint au niveau fédéral en janvier 1920 par une loi qui «interdisait la production, la vente et le transport » des boissons dont le degré d’alcool était supérieur à 0,5%. Et cela dura jusqu’en décembre1933.

Si la Prohibition eut pour effet immédiat la fermeture de nombreuses propriétés viticoles, sur le long terme elle eut celui de faire décupler la consommation d’alcool. Les ventes du whisky écossais et irlandais importés clandestinement via la Jamaïque et le Canada explosèrent tandis que fleurissaient clubs et bars où l’alcool était vendu illégalement. Vers le milieu des années 20, le chef de la police de New York dut se rendre à l’évidence : le nombre de débits de boisson avait doublé depuis le début de la prohibition. C’est à cette époque que les Américains prirent l’habitude de boire des cocktails (l’adjonction d’arômes étant indispensable pour masquer le goût du tord-boyaux distillé clandestinement).

Durant cette période, la consommation de vin n’explosa pas dans les mêmes proportions. En effet, la fabrication était à la fois plus difficile et moins lucrative. Cependant, un certain nombre de propriétés se lancèrent dans la vente de « raisin de table » qu’il était possible de vinifier chez soi. Un produit d’un genre nouveau fit son apparition sous le nom de « Brique de vin ». Il s’agissait d’un jus de raisin concentré auquel était joint un paquet de levures. La notice était suffisamment explicite :

« ATTENTION, L’AJOUT DE LEVURES PROVOQUE UNE FERMENTATION ».

Peu de consommateurs respectaient scrupuleusement cet avertissement !

Mona, je pense qu’il est temps de boire un coup. La prohibition, çà donne soif. Je vous sers un L.A. Cetto Zinfandel : un cépage américain vinifié au Mexique