On tient le bambou ?

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Y a-t-il besoin de vous redire que j’ai un petit faible pour Louis XVI et Marie Antoinette ? Ces souverains n’ont pas eu de chance et leur mort ne grandit pas notre pays. Bon, je ne vais pas vous refaire un couplet (et non un couperet) sur ce thème.

Je vais plutôt remonter dans le temps et les retrouver alors qu’ils venaient de s’unir par les liens sacrés du mariage, le 16 mai 1770. Durant le festin des noces, le Dauphin se serait empiffré. Louis XV lui glissa à l’oreille avec un air entendu : « Ne vous chargez pas trop l’estomac pour cette nuit« . Mais le dauphin répondit : « Pourquoi donc? Je dors toujours mieux quand j’ai bien soupé! » Le Roi faillit tomber à la reverse, lui qui était fort porté sur la chose se posait des questions sur son petit-fils pourtant appelé aux plus hautes fonctions.

Les jeunes tourtereaux furent placés dans le lit conjugal après que la jeune mariée eut enlevé son voilage de noces. Et la nuit fut fort calme ; le Dauphin se leva fort tôt pour aller à la chasse. Durant de longues années, le mariage ne fut pas vraiment con-sommé.

Même si tous les historiens ne sont pas d’accord, il est généralement admis que Loulou souffrait d’un phimosis qui l’empêchait de visiter en profondeur la boîte à bonheur de Toinette. De plus, ce moment de bonheur se transformait en souffrance pour lui. On comprend qu’il ne cherchait pas à visiter les sous-sols de sa moitié. Et il faudra attendre décembre 1778 pour que la Reine donne enfin naissance à une fille et ainsi faire taire les ragots. Durant ces huit longues années, Loulou avait le disjoncteur en rade. Lui qui était si doué pour bricoler les serrures, il n’avait pas trouvé la clé pour donner du bonheur à sa légitime royale. Souffrant du manche quand ce dernier se raidissait, Louis ne pouvait pas larguer sa gelée royale dans le pot que lui présentait sa dame.

Bon, il faut dire, à sa décharge (si j’ose dire) que la Marie-Antoinette qui deviendra une bien jolie femme était encore en devenir. Fort jeune, elle n’avait guère d’appâts à présenter à son homme pour le dégeler. Loulou qui essayait vainement d’en faire sa femme ne connut qu’échec sur échec.  Aussi il s’intéressait de moins en moins à sa partageuse de pageot. C’est humain, merde ! Il avait beau dire : « J’en Prince pour toi », il n’arrivait pas à mettre coquette au chaud.

On soupçonne Marie-Antoinette d’avoir cherché ailleurs un gars capable de lui jouer le grand air de la Flûte Enchantée. Et un nom revient souvent : Axel de Fersen, ambassadeur de Suède qui lui avait un équipement en parfait état de marche et qui était toujours prêt à rendre service à une nana dans le besoin. Et comme en plus, le Suédois est beau comme un soleil, on peut comprendre que la petite aurait pu se laisser aller.

Quant à Loulou, pressé par Louis XV et le reste de la famille royale, il consulte tous les toubibs qui lui déconseillent l’opération et lui prédisent une amélioration avec le temps.

Alors comment Louis fit-il pour se débrider son matériel à donner des frissons ? On peut penser qu’à force de mettre sa sentinelle à col roulé sur le qui-vive, le frein finit par se débloquer et permit  enfin de hisser le grand froc (comme on dit dans la marine) et de pratiquer une gymnastique sous baldaquin bien méritée.

C’est pas pour me jeter des fleurs, mais voilà encore une fois, je vous donne une page culturelle d’une haute tenue. L’histoire revisitée par votre Mona, c’est quand même plus bandant (si j’ose dire) que les cours de la Sorbonne.

Mona réellement un don pour rendre vivant l’histoire de France.

Non les femmes ne sont pas toutes marteaux

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En 1486, parait un ouvrage qui fera date : Malleus Maleficarum (le marteau des sorcières). C’est l’œuvre de deux dominicains inquisiteurs Henry Institoris et Jacques Sprenger. Il sera réédité au moins 35 fois de 1487 à 1669 ce qui est rare à l’époque. Les auteurs veulent démontrer que la sorcellerie existe, qu’elle est l’œuvre du diable et que ce sont les femmes qui sont ses suppôts. La femme y est toujours présentée comme un être inférieur et maléfique par nature. D’ailleurs, il n’y a pas de sorciers, il n’y a que des sorcières. Bon au moins, c’est dit.

Le chapitre VII de l’ouvrage a attiré mon attention : Comment les sorcières savent enlever aux hommes le membre viril.

Purée, là j’ai les foies. Avouez qu’il y a de quoi faire des cauchemars. Vous vous moquez de moi. Ok, vous l’aurez voulu. Je vous cite deux extraits qui vous donneront idée de ce qui nous guette lorsque nous fréquentons une sorcière sans le savoir (en effet toutes n’ont pas un balai entre les guibolles).

Dans la ville de Ratisbonne, un jeune homme avait une liaison avec une jeune fille. Quand il se mit à vouloir la quitter, il perdit son membre viril sous l’effet de quelque sortilège au point de ne plus avoir à toucher et à voir qu’un corps aplati. Anxieux à ce propos, il s’en alla dans une taverne acheter et boire du vin. S’asseyant un moment, il se mit à parler avec une femme pour lui raconter en détail la cause de sa tristesse, jusqu’à lui montrer sur son corps ce qu’il en était. Astucieuse, elle demanda s’il suspectait quelque femme. Lui dit oui, donnant le nom de la femme et racontant ce qui s’était passé. Elle alors : Si pour la décider à te rendre la santé, la gentillesse ne suffit pas, il faut user de quelque violence. Aussi le jeune homme au crépuscule se posta sur la route par où la sorcière avait l’habitude de passer ; quand il la vit, il se mit à la prier de rendre la santé à son corps. Elle se déclara innocente et affirma ne rien savoir de son affaire. Alors se jetant sur elle, il lui passa un torchon autour du cou et se mit à serrer en disant : «Si tu ne me rends pas la santé, tu périras de mes mains.» Elle qui ne pouvait plus crier, se mit à noircir et son visage se tuméfiait : «Libère-moi, dit-elle, et je te guérirai.» Le jeune homme desserra le nœud et la pression ; la sorcière le toucha alors de la main entre les cuisses, disant : «Tu as ce que tu désires.» Comme il le racontait ensuite, le jeune homme avait parfaitement senti, avant même de s’en assurer par la vue et le toucher, que son membre lui était rendu rien que par le toucher de la sorcière.

Mais la suivante est encore plus effrayante :

Les sorcières collectionnent les organes mâles en grand nombre, jusqu’à vingt ou trente membres à la fois, et les placent dans un nid d’oiseau ou les enferment dans une boîte où ils s’agitent comme des membres vivants et mangent du blé ou du maïs, ainsi qu’on a pu le vérifier maintes fois et qu’il est de notoriété publique … Un homme déclare qu’après avoir perdu son membre, il alla voir une sorcière bien connue afin qu’elle le lui répare. Elle lui conseille de grimper sur un certain arbre afin d’y choisir celui qu’il préférait dans un nid contenant plusieurs membres. Mais lorsqu’il voulut en prendre un gros, la sorcière lui dit : «Tu ne peux pas prendre celui-là, il appartient au curé d’une paroisse

Bon, Mona. Je suis bouleversé. Je n’ai pas la force de vous servir. Aussi, exceptionnellement, c’est vous qui verserez ce Chorey-Les-Beaune rouge 2009 du domaine Michel Gay : une grande pureté de fruits, une jolie trame. C’est divin. Après tant de diableries, ça fait du bien.

Ah, chat alors !

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Richelieu fut Cardinal, conseiller très écouté du roi Louis XIII. Mais il aurait pu en être tout autrement. Armand-Jean du Plessis est né à Paris dans une riche famille d’origine poitevine. Son père, François du Plessis était grand prévôt de l’Hôtel d’Henri III. Mais il mourut au cours des guerres de religion alors qu’Armand-Jean était âgé de cinq ans.
Il se destinait à une carrière militaire lorsqu’en 1605, son frère Alphonse, évêque de Luçon démissionna pour devenir moine. Catastrophe, si aucun des fils ne reprenait la charge, c’est le principal des revenus familiaux qui s’évanouissent. Pas le choix, Armand-Jean suivit quelques études théologiques avant d’être ordonné un an plus tard. Remarqué pour son intelligence, son éloquence, il fut nommé Secrétaire d’Etat à la guerre.
Soutenu par Marie de Médicis, régente, il obtint le chapeau de Cardinal avant d’être appelé au Conseil Royal.
Vous connaissez la suite, c’est lui qui devint l’homme de confiance du Roi Louis XIII et avant de mourir présenta son successeur, un autre cardinal nommé Mazarin.
Considéré comme un homme glacial, dur et presque inhumain, il se consolait avec ses chats. Un groupe de douze matous qui ne le quittait jamais, était choyé par ce Ministre au sang froid.

Mona une belle chatte. Qu’on se le dise.

Emma, allez aux fourneaux

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William Douglas Hamilton était un aristocrate écossais qui fut diplomate britannique dans les années 1760 à 1800. Veuf, il rencontra la jeune Emma Lyon. Ils se marièrent malgré une différence d’âge de 34 ans. Après 7 ans d’union, ayant près de 70 ans et sentant qu’il aurait du mal à satisfaire sa jeune femme, il favorisa une relation entre Horatio Nelson, le futur héros de Trafalgar, et sa moitié. Tant qu’à être cocu, autant choisir le gars qui poinçonnera Madame. Les caricaturistes de l’époque se régalèrent. Ainsi Cruikshank réunit les protagonistes en train de fumer la pipe et présenta un vieux Hamilton essayant en vain d’allumer une petite pipe tandis que Nelson fumait un engin long et de forme phallique. Emma qui le regardait avec envie lui déclara : la pipe du vieil homme est toujours éteinte tandis que la vôtre brûle avec une grande vigueur. Ce à quoi Horatio lui répondit : Oui, je vais faire assez de fumée pour vous en remplir.

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Osé, non ? Bon Mona, y’aurait pas de mal à se remplir d’un peu de vin, non ? Alors que diriez-vous du Domaine 2011 des Roches Neuves. Cette entrée de gamme de ce vignoble est un concentré de fruits. Un vin de plaisir immédiat prêt à boire.  

Je vous la fait courte

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J’ai déjà eu l’occasion de vous dire tout le « bien » que je porte à cette période révolutionnaire de 1793 à 1794 au cours de laquelle Robespierre et une poignée d’hommes soumirent la France à une dictature insensée. Je sais bien que, dans les milieux bienpensants, il est inadmissible de toucher à ces pages d’histoire. Mais il faut appeler un chat, un chat. Furent exécutés des milliers de gens souvent de manière arbitraire pour des faits ou dires mineurs et ce sans autre forme de procès.

Aujourd’hui, je ferai mémoire d’une jeune parisienne Cécile Renault, fille d’un marchand papetier. Son père et sa tante qui remplaçait sa mère décédée, ne la laissaient sortir seule que pour faire des courses dans l’île de la Cité.

Pourtant, le 22 mai 1794, elle se présenta vers les neuf heures du soir chez Robespierre. Il faut souligner que tous les faits tirent leur source des rapports du Comité de sûreté générale. Apprenant qu’il était absent, elle laissa échapper des expressions qui décelèrent son mécontentement et éveillèrent des soupçons. Aussitôt on l’arrêta : interrogée sur les motifs de sa visite, elle répondit que c’était pour voir de près un tyran, et qu’elle verserait tout son sang pour avoir un Roi. Il n’en fallait pas tant pour traduire cette jeune fille devant le tribunal révolutionnaire, et son sort était prévisible. Cécile Renault fut guillotinée dans l’année de ses vingt ans, avec son père, Antoine Renault, son frère Antoine-Jacques Renault, et sa tante ex-religieuse, Edmée-Jeanne Renault  qui ne pouvaient qu’être évidemment instigateurs ou complices de ce crime.

Un témoin de ce procès dira plus tard :

-Elle n’avait rien d’exalté dans son regard, mais de la résignation. Elle semblait surprise, pourtant, de ce qui lui arrivait. J’eus compassion d’elle car je ne pus douter un moment qu’elle ne fût la victime d’un crime imaginaire.

Pour faire bonne mesure, on guillotina ce jour là une cinquantaine de personnes…

Vous voyez ma Chère Mona, le rappel de ces faits me donne la nausée. Aussi exceptionnellement, nous ne dégusterons rien ce jour.

Il avait une dent contre Henri

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libre interprétation du fameux tableau que vous pouvez voir en cliquant sur l’image

Tout jeune Français a retenu le nom de Ravaillac qui assassina le Roi Henri IV. Mais saviez-vous que ce souverain avait échappé à plus de vingt tentatives. Ainsi le 27 décembre 1594, Jean Chatel, étudiant âgé de 19 printemps issue d’une famille de bourgeois, s’introduit chez Gabrielle d’Estrées, maîtresse du roi. Il sait que le roi doit s’y rendre après un déplacement en province. En effet Henri rentre et deux seigneurs présents pour l’accueillir mettent genou à terre. C’est ce moment que choisit Chatel pour frapper avec son couteau. Manque de chance pour lui, le monarque se baisse pour relever ses vassaux et l’arme au lieu de frapper à la gorge, transperce la lèvre et casse une dent.

Le bougre est immédiatement arrêté et deux jours plus tard, il est condamné à être écartelé pour régicide. Ses parents sont conduits en prison, leur maison est rasée. Au cours de son procès, le jeune Chatel avait reconnu avoir étudié chez les jésuites. Mal vus, ces religieux furent alors expulsés de France. Ayant laissé des textes compromettants dans sa cellule, le Père Guignard, un des jésuites, fut condamné et pendu sur le champ.

Bon faisons le bilan, le roi va chez sa maîtresse, un jeune homme lui ouvre la lèvre et lui casse une dent. L’étudiant est rapidement éparpillé et dispersé en place de Grève, ses parents emprisonnés et leur maison rasée. L’un de ses professeurs Jésuite est pendu et les autres expulsés de France… On peut en conclure que la justice était assez sévère !

Les temps ont bien changé, ma Chère Mona. Vous semblez le regretter… O tempora, o mores. Bon buvons un coup : Château Fonsalette 2004 est un Côtes du Rhône vinifié par le propriétaire de Rayas en Châteauneuf du Pape. Pour ceux qui aiment ce style, ce sera un moment de grâce. Un vin d’une grande finesse alliant Grenache, Cinsault et Syrah.

Madame, cessez de Papauté

Mona Papesse ?
Mona Papesse ?

confiture-miotMona est de retour du Pays Basque. Maintenant qu’elle est revenue de son week-end, je peux vous dire qu’elle était à Saint Jean de Luz. Si je vous l’avais annoncé avant son départ, nous aurions peut-être eu, sur les lieux, des bandes de fans excités ou de paparazzis l’arme en bandoulière.
Gaie comme un pinson, fraîche comme une bière pression, carrossée comme une callipyge, Mona est ravie de son séjour et pour me témoigner sa gratitude, elle me remit un paquet cadeau en m’embrassant affectueusement. Ficelle et papier s’effacent sous mes doigts graciles et laissent apparaître un pot de « Couille du Pape » de Francis Miot à Uzos.
La surprise m’étreint. Quel cadeau original et curieux !

L’étiquette nous apprend qu’il s’agit de fruits mijotés au sucre de canne et un petit texte accompagne la confiture de figues. On peut y lire :

En l’an 800, une certaine Jeanne de Borgia se serait grimée en prêtre pour suivre son amant de Cardinal.
Quelques années plus tard, elle fut élue Pape avant d’accoucher d’une petite fille dans les rues de Rome. D’où la légende de la Papesse Jeanne.
En 1305, lors de l’élection de Clément V (Pape aux traits efféminés), le «Sacré Collège» afin de ne pas commettre d’erreur, le fit asseoir sur un trône percé. Un cardinal était chargé de constater ses attributs, déclamant en latin devant le concile:
« Il en a une belle paire et elles sont bien pendantes comme nos figues!»
C’est pour cette raison que les botanistes ont nommé les figues « Couille du Pape » dès le XVIe siècle.

Confite ou en confiture la «Couille du Pape» était offerte aux mendiants à la sortie de la messe de minuit le soir de Noël, le reste de l’année, elle était simplement posée sur le rebord de la fenêtre les volets et les rideaux tirés, afin de ne pas voir le pauvre du village qui la dégusterait.

Après un remerciement chaleureux à ma charmante collaboratrice, je plongeais avec frénésie dans les livres et sur la toile pour connaître un peu mieux cette papesse Borgia. Je ne trouvais aucune trace d’une petite Borgia. Mais vous nous connaissez ; on ne se laisse pas abattre.
Il faut se rendre à l’évidence, nom d’une couille de moineau, Frédéric Miot, meilleur ouvrier de France, est sans aucun doute très doué pour confiturer les fruits qui passent entre ses mains, mais il est approximatif pour l’histoire de Jeanne qui ne s’est jamais appelée Borgia.

Aussi lectrices et lecteurs assoiffés de culture, je vous livre tout chaud dans vos becs grand ouverts, la légende de la Papesse. Née en 822 à Ingelheim (Allemagne), Jeanne se fit passer pour un gars sous le nom de Jean l’Anglais. A cette époque, la vie d’une fille, qui, en plus, voulait voyager était peu enviable ; aussi se déguiser en gars était assez habituel. Ce travestissement lui permit d’étudier dans les bibliothèques monacales.
Arrivée à Rome, elle (ou il) fut appréciée pour sa culture, sa piété et son charmant physique. Devenue Cardinal, elle est élue Pape en 855. Tout se passe bien jusqu’en 858 où elle s’effondra au cours d’une procession et mit au monde un têtard. Bébé et maman Pape moururent dans les heures suivantes. La cause de sa mort varie selon les conteurs : en couche, étripée par la foule…

On trouve trace de cette Papesse dans un livre du XIIIe siècle : Chronicon pontificum et imperatorum. Les autorités ont attendu très longtemps pour démentir l’existence de cette Pontife. Aussi, il y eut toujours des gens certains de l’existence de cette femme.

Pour notre part, après de longues et minutieuses études sur le sujet, nous ne croyons pas à cette papesse. L’origine de cette légende semble être liée au Pape Jean VIII élu en 872, surnommé «la papesse Jeanne» à cause notamment de son homosexualité supposée.

Bon, ben voilà, ma petite Mona, votre pot de confiture m’a nourri l’esprit avant de me nourrir le corps. Pour accompagner cette gourmandise, je vous sers un doigt d’Alvear PX Solera 1927, un vin andalou. Son nez et sa bouche de figues semble avoir été fait pour la couille du Pape.      

Les noyades de Nantes

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Durant le week-end, précisément dans la nuit du 16 au 17 novembre, nous ferons mémoire de la première noyade de Nantes. Jean-Baptiste Carrier, député et membre influent du Club des Cordeliers est envoyé à Nantes pour stopper par tous moyens la révolte Vendéenne. Les prisons de la ville sont surchargées, ce qui représente une charge importante en cette période difficile pour les approvisionnements en nourriture. Pour se débarrasser au plus vite et à moindres frais des prisonniers, il invente la « déportation verticale ». Les condamnés sont embarqués sur des barques à fond plat qui sont coulées au milieu de la Loire. Lors de cette première noyade de 1793, 90 prêtres ayant refusé de prêter le serment de la constitution civile du clergé, furent les premières victimes. Le lendemain, ce furent 40 autres ecclésiastiques qui périrent. Puis, on systématise les assassinats durant plusieurs mois. 

On estime qu’entre novembre 1793 et février 1794, plus de 4.000 prisonniers furent noyés sur ordre du représentant de la Terreur.

Paix à leurs âmes.

L’agagadémie française

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Mona élue sur le tard… Dommage

En rentrant à l’Académie Française, on devient immortel mais pas forcément grand clair. Voltaire constatait que c’était  » Un corps où l’on reçoit des gens titrés, des hommes en place, des prélats, des gens de robe, des médecins, des géomètres… et même des gens de lettres ! ».

Ces Messieurs oublièrent entre autres Charles Baudelaire, Paul Verlaine, Eugène Sue, Alexandre Dumas père, Emile Zola … qui fut pourtant candidat à 24 élections. Quant au monument de la littérature française, Victor Hugo, il dut s’y prendre à quatre fois avant d’être élu le 7 janvier 1841 et de justesse par 17 voix sur 32 votants. Pour l’histoire, je vous indique le nom de ceux qui furent élus contre lui : Dupaty, Mignet et Flourens. Que des hommes qui ont laissé leur nom dans l’histoire !

Mais le grand recalé restera Honoré de Balzac. Soutenu par Hugo, il adresse sa lettre de candidature en 1849 :

J’ai l’honneur de vous prier d’annoncer à MM. les membres de l’Académie française que je me mets sur les rangs comme candidat au fauteuil vacant par la mort de M. le vicomte de Chateaubriand.
Les titres qui peuvent me mériter l’attention de l’Académie sont connus de quelques-uns de ses membres, mais, comme mes ouvrages, ils sont si nombreux que je crois inutile de les énumérer ici. Plusieurs des membres actuels de l’Académie voudront-ils bien se rappeler les visites que j’ai eu l’honneur de leur faire lors d’une première candidature, de laquelle je me suis désisté devant la proposition de M. Hugo par feu Charles Nodier, et ce fut, à cette occasion, monsieur le Secrétaire perpétuel, que j’eus l’honneur de vous voir. Cette observation n’a d’autre but que de déclarer à l’Académie que cette fois je poursuivrai ma candidature jusqu’à l’élection, plusieurs des membres de l’Académie ayant eu la bonté de me dire que, pour être élu, il fallait avant tout se présenter.
Je saisis cette occasion, monsieur le Secrétaire perpétuel, de vous présenter les hommages dus à toutes vos supériorités, et j’ai l’honneur de me dire, en toute obéissance, votre très humble serviteur.

Balzac n’obtint que deux voix dont celle de Totor. Le 29 août 1850, c’est Hugo qui fit l’éloge funèbre de Balzac. Il y dit notamment : « Aujourd’hui, le voici en paix. Il sort des contestations et des haines. Il entre, le même jour, dans la gloire et le tombeau.« 

Pour finir ce texte, laissons la parole à Clémenceau : « Donnez-moi quarante trous du cul et je vous fais une Académie française« . Dur le Tigre !

Ma Chère Mona, votre prose vous vaudra-t-elle l’habit vert ? Je ne la sais, mais  si vous êtes élue, votre prose, lui, affolera les Immortels. Bon, on va arroser de suite votre future élection en buvant un Bordeaux blanc 2011 : Fleur Amandine du Château Dubois-Challon. Pascal Delbeck, grand vinificateur devant l’Eternel nous propose un très joli vin idéal de l’apéritif aux entrées de la mer et aux poissons et fromages. Un régal !

Comme dans un fauteuil, Voltaire

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En 1758, âgé de 64 ans, ce qui est un âge canonique pour l’époque, Voltaire se retire près de la frontière Suisse. Il acquiert le Château de Ferney et y fait des travaux durant de longs mois avant de pouvoir s’y installer en 1760. Cependant le chantier ne sera terminé qu’en 1762. Afin de réaliser l’agrandissement du Château, il obtient la destruction de la chapelle qui jouxte la demeure. Certaines mauvaises langues disent que c’est pour élargir la vue depuis les fenêtres de son salon.

Mais à l’époque cette chapelle était utilisée par les paroissiens de Ferney. Voltaire reconstruit un peu plus loin une chapelle dont deux clochetons qui garnissaient les tours furent abattus durant la Révolution. En dessous du clocher, il fait poser une plaque sur laquelle était inscrit en lettres d’or : « Deo Erexit Voltaire[1]« . Il est à noter que Voltaire est écrit en plus gros que Deo.

Certes, Voltaire est connu comme un anti-religieux mais dans cette église, il assista régulièrement aux offices. Il y communia même bien qu’il ait écrit concomitamment aux Encyclopédistes qu’il se moquait de ce sacrement.

Pas peur aux chevilles, François-Marie Arouet. N’est-il point ma chère Mona ? Bon, c’est pas tout ça. Voulez vous sortir deux verres que je verse le Château Bellevue 2004. Ce vin de Lussac Saint Emilion cultivé en bio est un vin excellent. Bien que ce millésime n’ait pas laissé de grand souvenir, la réussite est totale. Un grand vin prêt à boire.


[1] Voltaire érigea pour Dieu