Premier de Corday

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Le Président de la République vient de recevoir un rapport pour choisir une personnalité d’entrer au Panthéon. Chaque chef de l’Etat souhaite ainsi mettre ses pas dans l’histoire. Pourquoi pas ? Mais si j’en crois la presse, ce genre de caprice républicain coûte environ 1.5 million d’euros. En temps de crise, est-ce le bon timing ? Mais enfin, notre blog n’a pas pour vocation de juger les politiques. Donc fermez le ban !

Mais cette actualité sera pour nous l’occasion de parler d’un médecin qui se fit connaître durant la Révolution comme un assoiffé de sang. Pas un jour, où il ne demandait des têtes !

Souffrant d’une maladie de peau, Docteur Marat passait beaucoup de temps à faire trempette dans sa baignoire, y écrivant les articles haineux de l’Ami du Peuple.

C’est là que Charlotte Corday lui planta un couteau dans le bide ce qui éteint sa plume le 13 juillet 1793. La rue Montmartre est rebaptisée rue Montmarat et le 5 septembre 1794, on transfère ses cendres au Panthéon, fraîchement ouvert avant de virer celles de Mirabeau une semaine plus tard, soupçonné d’entente avec la famille royale.

Dès 1795, Marat en ressort et ses restes sont inhumés dans un modeste cimetière disparu depuis.

Mona, votre célébrité sur la toile (elle est bonne !), vous vaudra-t-elle les honneurs de la République ? En tous cas moi, je suis pour. Bon, en attendant, il est temps de boire un coup. Le Chambertin Clos de Bèze 2007 du Domaine Bart est soyeux comme c’est pas permis. On frise l’excellence même sur un petit millésime. Chapeau bas !

Belle comme une Rose

Rose ne fut jamais reconnue comme une vraie sans-culotte

Durant la Révolution, le rôle des femmes a souvent été minimisé au profit des hommes. Et pourtant, on admet que ce sont des femmes qui sont venues jusqu’à Versailles chercher le Roi et qui l’ont ramené à Paris.

Mais leur participation aux événements est rarement évoquée, hormis Charlotte Corday. Dans ce blog, je vous ai présenté Olympe de Gouges qui a fini sur l’échafaud.

Aujourd’hui, nous allons faire connaissance de Rose Lacombe. Elle fut d’abord une actrice renommée et très jolie. En 1789, à l’âge de vingt-deux ans, elle débarque à Paris pour participer à la Révolution. Après avoir marché sur Versailles, elle fonda la « société des femmes révolutionnaires ». Ayant obtenu une meilleure considération de ses concitoyennes, elle se présenta en 1793, au lendemain de l’assassinat de Marat, devant la Convention et y déclara :

«Législateurs, on est venu surprendre hier votre religion. Des intrigants, des calomniateurs, ne pouvant nous trouver des crimes, ont osé nous assimiler à des Médicis, à une Élisabeth d’Angleterre, à une Antoinette de France, à une Charlotte Corday ! Ah! sans doute, la nature a produit un monstre qui nous a privés de l’ami du peuple ; mais nous, sommes-nous responsables de ce crime? Charlotte était-elle de notre société? Ah! nous sommes plus généreuses que les hommes! notre sexe n’a enfanté qu’un monstre, tandis que, depuis quatre ans, nous sommes trahies, assassinées par les monstres sans nombre qu’a produits le vôtre. Nos droits sont ceux du peuple; et si on les opprime, nous saurons opposer la résistance à l’oppression.»

Ce discours tenu devant une assemblée d’hommes fut mal accueilli.

Pire, elle devint l’amante d’un certain Rey, aristocrate. Malgré nombre d’interventions, elle ne put le faire gracier. Après qu’il fut monté sur l’échafaud, elle disparut à tout jamais et finit, dit-on, épicière.

Mona mour, lui, il a toute sa tête !