Hommage à Charles le Chauve

Un conseiller municipal pose nu dans l'Est Républicain
Un conseiller municipal pose nu dans l’Est Républicain

Chère Betty Monde, votre courrier nous a fait chaud au cœur. Vous avez daigné utiliser quelques minutes de votre précieux temps pour nous féliciter du service exceptionnel, dites vous, que nous rendons à nos frères et sœurs en humanité. Inutile de vous dire que moi, j’ai rougi comme une tomate arrivant chez Heinz ou plutôt comme un homard breton cuisant dans une casserole bourrée de whisky. Vous soulignez la filiation de notre vocabulaire avec Frédéric Dard, Coluche, Pierre Dac, Desproges… Alors là, je dois vous dire que j’ai failli me pâmer. La liste que vous avez faite semble sortie directement du Who’s-who de l’humour. Puis vous nous complimentez pour la richesse de vocabulaire notamment concernant le zizi. C’est vrai que nous sommes fiers des petits noms donnés à notre gentil Popaul. Mais ma Chère Betty, les surnoms dont on affuble le distributeur de bonheur pour dames, ça ne date pas d’hier. Je voudrais encore rendre hommage au grand Mouhammad al-Nafzâwî. Ce cheikh du XV° siècle en dresse (si j’ose dire) une liste qui mérite son pesant de cacahuètes.   

Apprends que les instruments des hommes ont reçu beaucoup de noms. Parmi ceux-ci, nous citerons : l’enveloppé, le sexe, l’instrument, l’objet qui s’allonge, l’objet poilu, la colombe, le sonneur, le griffeur, le hoche-tête, le hâbleur, le sommeilleux, le regorgeur, le frappeur, l’étancheur, le tourneur, le broyeur, le nageur, le passant, le borgne, le Père Larmoyant, le Père-au-long-cou, la feuille, le Père-à-l’œil-unique, le dénudé, le Père-à-la-peluche, le harponneur, le timide, le secoueur, le collant, le Père-la-salive, le frétilleur, le déchireur, l’inspecteur, le gratteur, le connaisseur, le découvreur. Et il en existe encore bien d’autres du même genre …

Vous voyez que nous n’avons rien inventé. Soyez assurée, Betty Monde que dans ces pages, nous sommes fiers de rendre hommage au camarade d’entrejambe et si notre Muse ne nous largue pas en route, nous continuerons à lui attribuer de jolis sobriquets.

Mona rien qui pend entre les guibolles mais aime le matériel viril à donner des frissons.

Dure ? Si

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Je sais ; ça devient un sujet récurent et vous vous dîtes que je ne dois rencontrer que des mecs affligés de l’entresol, des mecs qui ont du chewing-gum mâché dans le calbute. Je vous rassure, vous imaginez bien qu’une belle femme comme moi, roulée comme un Cohiba, ayant des courbes comme celles d’une guitare de flamenco, un valseur rond comme des boules de pétanque, a le choix des prétendants. Y a des gars qui dorment sous mes fenêtres, qui me chantent et roucoulent des sérénades d’amour. Non je n’exagère pas. Mais je vous rappelle que notre mission, Lépicurien et moi, c’est de vous aider. Aussi, bien que vous ayant livré à maintes occasions, des moyens pour avoir un costume d’Adam bien amidonné et donc une zigounette raide comme une tringle à rideau, je ne peux laisser notre lecteur, Guy Gnolanberne. Il me dit que sa chipolata est aussi molle qu’une chiffe, qu’il baisse très vite pavillon même quand il a une légère raideur dans son pantalon devant une pouliche carrossée comme une Ferrari. Il y a quelques jours je faisais appel à Mouhammad al-Nafzâwî. C’est lui qui nous propose cette boisson aphrodisiaque :  

…Quant aux boissons qui excitent en vue des opérations de conjonction[1], nous nous bornons à citer celle-ci : on broie des oignons, dont on extrait le jus. On en prend une mesure pour deux mesures de miel écumé sur le feu. On mélange le tout et on fait cuire sur feu doux jusqu’à ce que le jus d’oignon soit absorbé par le miel, devenu à son tour très liquide. On ôte la préparation du feu, on la fait refroidir et on la place dans un récipient en verre jusqu’au moment de l’emploi. On en prend alors le poids d’une okke[2], que l’on mélange avec trois okkes d’eau dans laquelle des pois chiches ont trempé une nuit et un jour. On boit cette potion pendant les nuits d’hiver avant que vienne le sommeil. Si quelqu’un est de tempérament chaud, il n’en boira pas, car cela pourrait lui donner des calculs aux reins. De toute façon, on n’en prendra pas plus de trois jours de suite, sauf si l’on est un vieillard âgé et de tempérament froid; enfin cette potion ne devra pas être absorbée durant l’été.

Bon, je ne sais pas si çà donnera des résultats pour la zigounette de Guy Gnolanberne. Par contre, je me demande si ce mélange oignons et pois chiches ne va pas perturber ses boyaux et mettre en route un concerto ravageur pour instruments à vents. Le risque c’est de gazer une partenaire qui plus est insatisfaite. Vous me tiendrez au courant Guitou ?

Mona fait son boulot. Bon vent, les aminches !


[1] Coït
[2] Unité de poids variable selon les régions des pays autour de la Méditerranée. 

Sexes égaux ?

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C’était il y a 3 ans, Lépicurien s’appuyait sur les travaux du Docteur Auguste Debay pour vous présenter un régime garantissant, disait l’auteur, le sexe d’un bébé à naître. Bon, si j’en crois les nombreux courriers reçus, cette technique ne fonctionne pas à tous les coups, loin s’en faut même selon certains.

Mais vous nous connaissez, on ne résigne jamais au Journal Epicurien. Ne souhaitant pas jeter le discrédit sur notre publication qui ne s’appuie que sur des textes scientifiques, Lépicurien m’a demandé de trouver une autre méthode. Pour ce, après de longues recherches, j’ai mis la main sur un texte du XV° siècle de Mouhammad al-Nafzâwî qui a écrit un enseignement d’érotologie. Autant le professeur Debay prônait un régime alimentaire pour obtenir un résultat, l’auteur que je vous présente ne propose que des constatations physiques.

COMMENT PRÉVOIR LE SEXE DE L’ENFANT A NAITRE
Quant au sexe de l’enfant à naître : si le teint de la femme est luisant après qu’on a recensé les signes indiquant qu’elle est enceinte, s’il n’a pas changé de couleur, si son visage devient plus beau, moins rose que d’habitude, c’est un garçon. Si le mamelon du sein droit est plus rouge que l’autre, c’est aussi un garçon. Quand le nez de la femme saigne du côté droit, c’est un garçon qui va naître. Et il en va de même lorsque grossissent les mamelons des deux seins.
Les signes qui annoncent la naissance d’une fille sont nombreux : des taches brunes sur le corps, des saignements de nez du côté gauche, l’altération du teint, le mauvais état de la matrice, le délabrement de la santé jusqu’aux limites de la maladie, le noircissement des mamelons des seins, une lourdeur affectant le flanc gauche. Tout cela annonce que la femme va mettre au monde une fille.
Ces indications proviennent toutes de gens qui s’occupent de médecine, d’après des observations suivies, confrontées avec les résultats.

Bonjour l’égalité des sexes. Donc, le gars donnerait bon teint à sa mère, améliorerait ses boîtes à lait avec un joli téton vermillon alors que la fille donnerait des bouts de lolos noirs, un teint maladif. Je m’élève en faux. Ma mère m’a dit que jamais elle ne s’est sentie aussi bien que lorsque je baignais dans son ventre, qu’elle avait une paire de nibards de compétition et aucune tache sur le corps.
Enfin, si ça permet à certains d’entre vous de se croire à la naissance d’un héritier et non d’une pisseuse, grand bien vous fasse. Mais cette discrimination est intolérable. Même de l’autre coté de la Méditerranée, la femme est et restera l’avenir de l’homme, qu’on se le dise.

Mona pas de polichinelle dans le tiroir, mais quand même un balcon généreux agrémenté de bourgeons bien roses.