Comme un coq en plâtre

La cathédrale de Santo Domingo de la Calzada (près de Burgos) abrite des hôtes bien particuliers. En effet, comme le veut la tradition depuis maintenant 600 ans, un coq et sa poule y logent, occupant un poulailler « trois étoiles ». Nos deux gallinacés font d’ailleurs l’objet d’une attention toute particulière.

santo_domingo_de_la_calzadaLa légende raconte qu’au Moyen Âge, une famille allemande originaire de Cologne, un père, une mère et leur fils partirent en pèlerinage jusqu’à Compostelle. Ils firent halte à Santo Domingo de la Calzada. La fille de l’aubergiste qui les hébergeait, tomba amoureuse du fils qui la rejeta vertueusement.
Vexée, elle décida de se venger. Aussi, elle dissimula un gobelet d’argent dans la besace du jeune pèlerin qui se fit arrêter pour vol. Jugé, l’innocent fut  condamné à la pendaison,. Sitôt dit, sitôt fait. … Désespérés, les parents poursuivirent néanmoins leur pèlerinage afin de demander de l’aide à Saint Jacques.

Revenus quelques jours plus tard à Santo Domingo, ils trouvèrent leur fils encore en vie, suspendu à sa corde… Il leur déclara que saint Jacques l’avait soutenu par les pieds et ainsi maintenu en vie. Les parents essayèrent alors de convaincre le juge de l’innocence du jeune homme en invoquant le miracle de sa survie. Celui-ci, était à table. Il était en train de manger un coq et une poule en cocotte. Il ne les crut pas et leur rétorqua : « Votre fils est, à ce jour, aussi vivant  que ce coq et cette poule « .

A ces mots, les plumes des gallinacés se mirent subitement à repousser et ils s’envolèrent. Devant un tel miracle, le juge ne tarda pas à libérer le fils. La fille de l’aubergiste fut pendue sans que Saint Jacques n’intervienne…

Aujourd’hui, c’est un aubergiste qui a été nommé responsable de ce poulailler très spécial et difficile à gérer : « Aux enterrements, ils chantent à tue-tête, mais, avec les touristes, ils se taisent ! »
foghornL’évêque lui a même demandé s’il n’était pas possible de mieux les dresser : impossible. En effet, il faut les remplacer toutes les semaines car ils vivent dans une cage dorée mais très à l’étroit.
Le poulailler est placé en hauteur près du porche d’entrée et hors de portée des pèlerins pour éviter que ceux-ci n’arrachent les plumes des volailles en souvenir.
Quant aux œufs pondus dans l’enceinte de la cathédrale, ils sont très recherchés car ils auraient des vertus de guérison pour de nombreux maux. Pour cela, il suffit de les faire mariner dans du vinaigre, jusqu’à ce que la coquille se décompose, puis de boire cet avenant breuvage.

Bon, c’est pas tout çà, Mona. On s’ouvre une petite fiole, ma p’tite poule…