Thé-rapie

Il y a quelques jours Mona a publié sur ce blog un article fort in-théressant sur le thé. On y voit bien que si la légende a é-thé inve-thée, c’est pour sublimer la réali-thé.

acorde-penduMais en fouillant sur la toile, on trouve des trésors qui dépassent la fiction. Ainsi dans le Dictionnaire des Merveilles et Curiosités de la Nature et de l’Art (1853), Adolphe de Chesnel nous relate une expérience de sous-alimen-thés :

Parmi les expériences qui ont été faites pour apprécier les qualités nutritives de certaines substances, on cite la suivante : trois Anglais condamnés à être pendus obtinrent une sorte de grâce à la condition que l’un ne vivrait que de thé, l’autre que de café et le troisième que de chocolat. Celui qui ne vécut que de chocolat mourut au bout de huit mois; le condamné au café ne dépassa point deux ans et celui qui ne se nourrissait que de thé put aller jusqu’à la troisième année. L’homme qui ne se nourrissait que de chocolat était dans un état complet de décomposition; il était mangé par les vers et ses membres tombaient les uns après les autres. Le buveur de café était défiguré comme si le feu avait calciné tout son intérieur. Enfin, celui qui ne vécut que de thé était si maigre et avait le corps si diaphane, qu’en plaçant une chandelle derrière lui, on pouvait voir tout l’intérieur.

Mona, si un jour je suis condamné à ce genre de peine, je demanderai à être nourri uniquement de vin. Notez le bien. Tiens d’ailleurs, je vous propose un coup d’essai. On va dépuceler de ce pas une boutanche de Beaujolais, mais du vrai, du nourrissant : un Brouilly 2007 du Domaine Laurent Martray.

Tea for two

Certains d’entre vous vont me prendre pour une petite fille, mais çà m’est égal. Je dois vous confesser que j’aime le dessin animé de Walt Disney : Alice au pays des merveilles, et notamment la scène du « non-anniversaire ». Le chapelier et le lapin fou y font le panégyrique chant(h)é du thé. Si vous avez 3 mn, mett(h)ez vous de bonne humeur…

De nos jours, le thé est le liquide le plus consommé au monde, après l’eau. Et pourtant il fallut attendre longtemps pour que le Camélia Sinensis ne devienne un arbuste vénéré.

Tout commença en Chine. On raconte qu’en 2374 avant notre ère, l’empereur Chen-Nung inventa le thé. Un jour d’été, il fit halte à l’ombre d’un arbuste sous lequel il mit à bouillir de l’eau pour se désaltérer (l’eau chaude désaltère mieux que l’eau  glacée). Un vent léger enleva quelques feuilles sèches de l’arbre. Elles tombèrent dans la bouilloire. Cheng-Nung ne s’en aperçut pas et ce n’est qu’au moment de boire qu’il huma le subtil parfum de ce breuvage miraculeux.

Mais en Inde, on avance une toute autre version. Vivait, il y a bien longtemps (vers 500 après JC), un prince nommé Darma. Après une jeunesse dissipée, il s’engagea dans la voie de l’ascétisme et, devenu le moine mendiant Bodhidharma, il partit enseigner le bouddhisme en Chine. C’est d’ailleurs comme cela que ce moine bouddhiste arriva à pied par la Chine… Il avait fait le vœu de ne plus jamais dormir pour racheter ses folles nuits de débauche. Durant des années, la foi l’aida à tenir parole mais un jour qu’il méditait sur les pentes de l’Himalaya le sommeil ainsi accumulé le terrassa. Lorsqu’il se réveilla, accablé par le remords du parjure, il trancha ses paupières, les enterra et reprit sa route, les larmes se mêlant au sang sur son visage. Des années plus tard, repassant sur les lieux de son sacrifice, il découvrit à cet endroit deux buissons inconnus. Il ramassa des feuilles et les fit tremper dans l’eau chaude qui constituait son unique alimentation. Dès la première gorgée, sa fatigue s’effaça, son esprit soudain stimulé atteignit les sommets les plus élevés de la connaissance et de la beauté.
Reprenant son chemin, il distribua autour de lui les graines de l’arbre miraculeux. Depuis, les moines boivent du thé pour soutenir leur méditation.

Je reconnais que la chute de cette histoire ne vous aura pas épas-thés. On peut même dire que çà se termine en eau de Bouddha. Et puis, je ne suis même pas sûre, que le breuvage dont j’ai causé, ait été inventhé par l’Inde ou l’autre… Bon, quand c’est comme çà, Lépicurien, mon Maître bien aimé, me dit qu’il faut pas s’entê-ther !!!

Mona pas honte, et vous ?