Une boule de billard

mona-chevelure

Bon les filles, je vais vous révéler un secret. Vous qui fantasmez sur Lépicurien en vous disant qu’un mec qu’écrit de si belles choses doit être beau comme un Apollon. Vous qui l’imaginez halé, la mèche ondulante couvrant à peine son front d’intellectuel, vous allez déchanter, tomber de votre chaise : Lépicurien a la boule aussi chevelue qu’un œuf. Oui, mes chéries, vous lisez bien, il a le crâne aussi déplumé qu’un canard du Sud-Ouest attendant qu’on lui prélève son foie. Si j’employais une image de charcuterie, je dirais qu’il n’a plus de chapelure sur le jambonneau ou qu’il a la coiffure d’une tête de veau. C’est bien simple, il est si dégazonné que les mouches se servent de son caillou comme mouchodrome. Mais je dois avouer qu’il porte assez bien sa perruque en peau de fesse. Son absence de salade sur la cafetière lui donne un genre style Yul Brynner. Et moi qui ait la chance de partager une grande partie de se vie, je dois vous avouer qu’il dégage un charme rare.

Certaines d’entre vous me diront que mes sentiments à son endroit sont louables mais que vous vous en foutez comme de votre première chemise et que vous vous interrogez sur mon besoin impérieux d’étaler sur la place publique mes émotions de midinette boutonneuse.

Je comprends vos interrogations pertinentes mais si me connaissiez, vous sauriez que mes propos ne sont jamais gratuits.

Et dans le cas présent, je ne cherche pas à attirer l’attention du patron. Nos accords sont formels, bien que nous soyons attirés l’un par l’autre tels deux métaux aimantés, nous ne succomberons pas à l’appel de Cupidon car nous sommes à votre service et uniquement à votre service. Or nous savons que si nous laissions l’Amour batifoler entre nos guiboles, voire plus haut… nous perdrions la lucidité si utile à l’intégrité, l’indépendance et la qualité de notre Journal.

Bref, si je vous ai parlé de la boule d’escalier du patron, c’est pour déplorer que ce grand homme n’aime pas le café. En effet une équipe de chercheurs américains a constaté qu’elle stoppe la prolifération de la dihydrotestostérone (DHT de son petit nom), hormone à l’origine de la chute des cheveux. Donc les buveurs de café ont moins de risque de perdre leurs tifs. Mais cela se fait-il au détriment de leur masculinité ? La question mérite d’être posée car les femmes riches en DHT ont moustache et voix grave…

Mona de jolis cheveux, n’est-il point ?

Café au lit ?

Direct du producteur au consommateur
Direct du producteur au consommateur

L’homme cet animal éternellement insatisfait et ces milliardaires cherchant l’insolite pour dépenser plus facilement leur magot et se distinguer de la plèbe ! En 2009, je vous proposais de boire un Café des Singes de Birmanie ou un Kopi Luwak, café de civettes. Mais avec le temps, ces boissons sont un peu plus largement diffusées et il fallait trouver autre chose. Ouf, c’est fait. Aujourd’hui, j’ai le plaisir de vous présenter le Café d’Eléphants de Thaïlande.  

Le principe est toujours le même. On utilise le système digestif de l’animal. Et c’est un moyen de recycler ces animaux domestiques devenus inutiles. Si pendant des siècles, les cornacs trouvaient toujours un emploi en forêt, il n’en est plus rien. Aussi des réserves abritent quelques pachydermes destinés aux touristes ou producteurs de café. On fait donc ingurgiter de l’arabica soigneusement sélectionné venant des meilleurs caféiers du pays. Quelques heures plus tard, l’éléphant fait sa grosse commission. Séchés au soleil, les étrons sont inspectés manuellement pour en extraire les précieux grains. Au cours de la digestion, ils ont perdu leur amertume et font le bonheur de quelques privilégiés capables d’aligner environ 1.000€ pour se taper un kilo de kawa.
L’idée n’est pas bête car vous imaginez bien que les excréments d’éléphants sont d’une autre taille que ceux de la minuscule civette ou du singe birman. Le risque c’est que tous les éléphants domestiques soient mis à contribution et que la production augmente trop avec une baisse des prix et un désintérêt des consommateurs trop riches pour se contenter d’un simple petit noir démocratique.

Mona pas envie de café, merde alors !

Thé-rapie

Il y a quelques jours Mona a publié sur ce blog un article fort in-théressant sur le thé. On y voit bien que si la légende a é-thé inve-thée, c’est pour sublimer la réali-thé.

acorde-penduMais en fouillant sur la toile, on trouve des trésors qui dépassent la fiction. Ainsi dans le Dictionnaire des Merveilles et Curiosités de la Nature et de l’Art (1853), Adolphe de Chesnel nous relate une expérience de sous-alimen-thés :

Parmi les expériences qui ont été faites pour apprécier les qualités nutritives de certaines substances, on cite la suivante : trois Anglais condamnés à être pendus obtinrent une sorte de grâce à la condition que l’un ne vivrait que de thé, l’autre que de café et le troisième que de chocolat. Celui qui ne vécut que de chocolat mourut au bout de huit mois; le condamné au café ne dépassa point deux ans et celui qui ne se nourrissait que de thé put aller jusqu’à la troisième année. L’homme qui ne se nourrissait que de chocolat était dans un état complet de décomposition; il était mangé par les vers et ses membres tombaient les uns après les autres. Le buveur de café était défiguré comme si le feu avait calciné tout son intérieur. Enfin, celui qui ne vécut que de thé était si maigre et avait le corps si diaphane, qu’en plaçant une chandelle derrière lui, on pouvait voir tout l’intérieur.

Mona, si un jour je suis condamné à ce genre de peine, je demanderai à être nourri uniquement de vin. Notez le bien. Tiens d’ailleurs, je vous propose un coup d’essai. On va dépuceler de ce pas une boutanche de Beaujolais, mais du vrai, du nourrissant : un Brouilly 2007 du Domaine Laurent Martray.

C’est le singe café, je vous dis !

cafe-singeEn Birmanie, il existe des zones ou les caféiers sont laissés à l’abandon. Les singes en mangent les cerises. Ils ne digèrent que la partie charnue et rejettent les graines par les voies naturelles.

Collectés par les tribus indigènes, ces grains de café sont revendus sur le marché japonais. Le « Café des singes » coûte beaucoup plus cher que le café de monsieur tout le monde. Souhaitons qu’il soit lavé et torréfié avec des soins extrêmes … Le fumet pourrait en pâtir!

En tous cas, un café à ne pas payer en monnaie de singe.

Dans les Iles de la Sonde (Indonésie), si vous voulez un petit noir, demandez un « kopi luwak », ce que l’on peut traduire par « café de merde ». Est ce à dire que le breuvage n’est pas bon ? Oh que non, vous diront les amateurs, il a un petit goût de caramel inimitable. Alors pourquoi ce vocable ? Tout simplement, parce qu’il est récupéré dans les excréments des civettes, petits mammifères de la taille d’un chat.

Selon ceux qui ont eu le loisir de goûter les deux, le kawa d’Indonésie provenant de la civette est meilleur que celui de Birmanie qui vient du singe.

Bon, c’est pas tout çà, Patron, je vais, de ce pas, boire un coup à la civette du coin et je reviens.

Mona ligotée