Tour de magie

Nul n’ignore que la Tour Eiffel fut érigée pour l’exposition universelle de 1889. Mais conçue comme un ouvrage temporaire, elle a failli être détruite au terme d’une concession de 20 ans au profit de Gustave Eiffel. Seule l’invention de la radio lui donna vie durable.

Mais, même après l’installation des antennes qui l’ont grandie d’une douzaine de mètres, des bruits récurrents annonçaient sa fin prochaine.


Une telle nouvelle attire les escrocs. Ainsi en mars 1925, un certain Victor Lustig réussit à vendre la Tour Eiffel en pièces détachées à un ferrailleur répondant au nom d’André Poisson ? La presse venait d’annoncer que la célèbre tour était promise à la démolition car l’entretien devenait insupportable pour le budget. Lustig fabriqua de faux documents à l’en-tête du ministère des Postes et Télégraphes (alors responsable de la Tour Eiffel) et se fit passer pour un cadre de ladite administration.

Il demande un paiement par virement et surtout une somme en liquide pour payer le silence des fonctionnaires.

Victor Lustig quitte la France avec un joli magot. Le ferrailleur par peur du ridicule ne portera pas plainte. Trouvant le procédé facile à exécuter, il reviendra plus tard à Paris pour retenter l’expérience mais le « client » prévient la police. Victor se réfugie aux Etats Unis où il continue sa carrière d’escroc.

En 1947, année de sa mort, des ferrailleurs hollandais se présentent à Paris pour emmener les 10.000 tonnes de la Tour qu’ils ont achetée.
Victor avait fait des disciples… !!

Mona chète jamais de vieille ferraille, et vous ?

Pour du beurre

Décidément mon patron est un puits de culture. Avec deux poissons, il arrive à faire un article… Comprenne qui pourra.  Mais qui dit poisson, rappelle « au beurre blanc ».

Avouez que l’enchaînement est exceptionnel pour vous conter l’histoire de ces ouvrages architecturaux qu’on appelle « Tour de beurre ».

A Rouen, jusqu’à la fin du XV° siècle, la façade de la cathédrale ne comportait qu’une tour. La construction de la Tour sud débuta en 1488. Vingt ans plus tard, le futur François Ier « inaugura » cette tour, couronnée de pierre, qui fut vite appelée la Tour de beurre ».

Cathédrale de Rouen
Cathédrale de Rouen

Selon certains, ce nom lui vient de la couleur de la pierre. En effet, la pierre blanche utilisée pour l’ensemble de la cathédrale venant à manquer, il fallut faire venir des pierres d’une autre carrière dont la couleur tirait sur le jaune. Mais cette théorie ne tient pas. En effet, on trouve aussi à Bourges, une « tour de beurre » sans que la couleur de la pierre ne soit jaune.

La raison, moins avouable, certes, est que les habitants pour manger du beurre durant la période de Carême, acceptèrent de payer des indulgences qui servirent à financer l’ouvrage. Tout le monde y trouvait son compte. Construire une cathédrale, coûtait très cher : il fallait donc que les riches mettent la main à la poche. Quant à ces derniers, ils pouvaient passer le carême sans trop de privations..

La "Tour de beurre" de Rouen
La "Tour de beurre" de Rouen

A propos de beurre :

Les Normands et les Bretons sont gros mangeurs de beurre, ce qui hisse la France au premier rang européen avec une consommation de 8.3 kg (par an et par habitant).  Mais c’est très loin, au niveau mondial, derrière les Tibétains qui en utilisent 73 kg. Il faut dire que le beurre est la base de leur alimentation et qu’ils sont gros consommateurs de thé au beurre.

J’arrête là, car je ne souhaite pas que cet article se termine en eau de Bouddha.

Votre Mona siatique