Et un et deux et trois…

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Vous allez dire que nous n’aimons pas le vélo. Certes nous ne sommes pas des sportifs accomplis, et chevaucher une petite reine n’est pas notre occupation quotidienne. Mais avouez que ce sport n’est pas vraiment adapté pour ceux qui aiment la gym du sommier. Nous avons déjà eu l’occasion à plusieurs reprises de vous mettre en garde : la bicyclette n’aide pas popaul à se mettre au garde à vous ou à marquer midi ; quant aux femmes cyclistes, elles ont moins d’appétit au lit et leur boîte à chiards peut se gripper. Avouez que ça freine l’envie de pédaler. Et ce n’est pas ce que je vais vous dire aujourd’hui qui incitera à pratiquer le vélo.

Le frottement de la selle sur la peau occasionne un développement d’un nodule à l’aine. Les médecins toujours un peu cabotins parlent de troisième testicule. Or cette lésion qui occasionne gêne et quelquefois douleur est définitive et il faut recourir à un chirurgien pour se débarrasser de cette boulle supplémentaire. Bien qu’on parle de coucougnette, ce nodule peut également pousser sur le jardin secret d’une femme. J’ai un peu de mal à imaginer une dame m’exhibant une balloche et je pense que mon appendice à plaisir aurait du mal à la faire décoller au paradis.

Voyez-vous ma chère Mona, lorsque vous veniez au bureau en vélo, vous ne pensiez pas prendre autant de risques avec votre libido. Bon, c’est pas tout ça, buvons. Il temps de déguster ce Château le Coteau 2005. Une grande année pour ce Margaux.

Bijoux de famille

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Ma Chère Mona,
Dans vos pages, vous ne manquez pas une occasion (encore hier) de nous présenter en long, en large l’appendice que l’homme porte dans son falzar et, grâce à vous, j’ai appris beaucoup de choses sur la queue de cochon qui dort à mes cotés. Mais pourquoi ne parlez-vous que trop rarement et rapidement des coucougnettes de nos chevaliers servants. Si vous nous avez affirmé que leur aiguille de calcif était la plus longue des primates, j’aurais aimé en savoir plus sur leurs valseuses.
Eva Dansonly

Le genre de courrier qui me la coupe, comme dirait Lépicurien. Vous me prenez pour Marina Carrère d’Encausse, la nana d’Allô Docteurs ? Bon ok, je dois avouer que votre argument m’a touchée : vous rappelez, Eva, avec tact et délicatesse que des roubignoles j’en ai visionnées et soupesées par kilo au cours de mes folles nuits de sacrifice à Cupidon. Je ne peux pas vous donner tort. Et en ajoutant ma longue expérience à des lectures savantes, je me sens capable de vous présenter les valseuses de nos mecs.

Tout d’abord, si le mâle humain a le stylo le plus long des anthropoïdes, ses bourses ne feraient pas peur à toutes les guenons. En effet, sur la balance, c’est environ 40 grammes de roupettes pour nos voisins de plumard. Madame Chimpanzé, elle en a 110 grammes sous les doigts. Ça fait rêver, ouah ? Mais la moins gâtée, c’est Madame Gorille. Déjà que son mec, il a un zizi de moins de 4 cm à lui proposer alors qu’il a une carrure d’athlète, ses rognons pèsent moins de 20 grammes.

Après cet état des lieux, vous allez me demander pourquoi y-a-t-il de telles différences.
Pour répondre à votre légitime interrogation, Eva Dansonly, je m’appuie sur les travaux de David Buss qui pense que la grosseur des breloques dépend de la promiscuité sexuelle. Plus il y a de femelles pour un mâle et plus celui-ci sera affublé de gesticules de grosse taille. Ainsi le chimpanzé vit en colonie assez importante. Aussi, il devra avoir des réserves suffisantes pour satisfaire tout son harem et rester compétitif face aux nombreux mâles cohabitant (si j’ose dire) qui veulent lui piquer ses femelles. Le gorille, quant à lui, vit seul avec cinq à six femelles qui ne sont en chaleur qu’une fois tous les quatre ans… Alors pas besoin d’augmenter son poids déjà conséquent avec des accessoires volumineux et lourds.

Voilà Eva, une première introduction (si j’ose dire). Si l’occasion m’en est donnée, je ne manquerai pas de revenir sur le sujet…

Mona maigri de 40 grammes ce matin… Etonnant, non ?

La bourse ou la vie

Mona en plein congrès

Dans le livre de la Genèse, le premier chapitre raconte la création et on peut lire : Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, il les créa homme et femme. Dieu les bénit et leur dit : Soyez féconds et multipliez-vous.

L’Eglise, durant des lustres, respecta au pied de la lettre cette sentence. Malheur aux époux qui n’avaient pas d’enfants. Ils pouvaient passer devant un tribunal pour prouver leur puissance. De nombreux ouvrages relatent ces procès ignobles.  Permettez moi de vous conter la mésaventure du baron Charles d’Argenton.

En 1595, il épousa Magdeleine de La Chastre,(avec un nom comme çà, je me serais méfiée à sa place) «Damoiselle de grande et ancienne maison». Comme le voulait la coutume, le drap taché de sang fut livré au public, ce qui prouva la consommation du mariage.

Tout allait bien durant quatre ans. Les époux semblaient heureux. Mais point d’enfant…

Magdeleine, encouragée par sa mère, fut persuadée de l’impuissance de son mari. L’affaire fut soumise à l’officiaI[1] de Sens qui ordonna promptement l’inspection des parties génitales du baron. Le constat mentionne que d’Argenton «n’avait point de témoins[2] extérieurement, mais comme une bourse sans boulettes, laquelle se retirait au dedans quand il se renversait, de manière qu’il n’avait autre chose qu’une verge, encore était-elle beaucoup plus courte que l’ordinaire des autres hommes».

Le baron proteste. Ses testicules existent, mais «cachées au dedans». Il réclame le congrès[3]. L’official refuse : l’absence de testicules est une preuve suffisante qui permet d’épargner la pudeur de Magdeleine de La Chastre.

Malgré son intervention auprès des autorités religieuses, la sentence fut confirmée. Il demanda au Saint-Père de prendre les choses en main (si j’ose dire).

S’en suivit une bagarre d’experts et d’avocats. Le défenseur du baron cita des chirurgiens qui affirmaient que les «testicules apparents» ne sont point nécessaires au «labourage d’amour» (amis poètes, bonsoir). «Je ne suis point châtré, s’exclame d’Argenton, j’ai de la barbe au menton, et ma voix n’est point grêle, mais semblable à celle des autres mâles, forte et virile

Mais malgré ses arguments, le baron perdit ce procès.

Le 3 février 1604, le baron d’Argenton mourut sans avoir été réhabilité. L’autopsie du cadavre fit courir tout Paris et se déroula en présence de médecins et chirurgiens et même de spectateurs.  Et les testicules cachés furent analysés : ils se trouvèrent pleins comme ceux des autres hommes.
D’Argenton fut déclaré puissant à titre posthume et la faculté de médecine de Paris décida, par décret, «qu’il n’est pas besoin, pour être capable d’engendrer, de trouver les testicules dans la bourse d’un homme, pourvu, toutefois, qu’il ait d’autres marques suffisantes de virilité».

Cette décision fit jurisprudence pour nombre de malheureux.

Mona dit que çà lui a fait une belle jambe à Charlot !


[1] Vicaire judiciaire est un juge ecclésiastique.
[2] Testicules
[3] Au Moyen Age, le congrès était une épreuve judiciaire destinée à prouver l’impuissance d’un mari en vue d’une annulation de mariage. Les époux étaient réunis dans un lit, en présence de juges, avocats, greffiers, médecins, experts judiciaire, et il s’agissait pour la Cour d’être témoins de l’impossibilité de la conjonction entre les époux.

Il y a que demi mâle

Mona nourrit son chien avec des roubignoles fraîches : çà fait peur !

Messieurs, mes petits choux (pour les intimes uniquement), je vais parler d’un métier qui heureusement pour vous (et pour nous) a disparu au XIXème siècle. Rien que d’y penser, çà fait froid dans le dos (et pour vous messieurs, ailleurs ?). Mais enfin, je vous dois votre page culturelle et Lépicurien n’a pas eu le courage (et je le comprends) d’écrire sur ce sujet. Figurez vous qu’autrefois, pour soigner les hernies, des praticiens pratiquaient l’ablation d’un ou voire des deux testicules. Du XVème et XVIIème siècle, ce sont les chirurgiens qui officient. On comprend que Molière est souvent écrit sur les médecins de son  temps. Au siècle suivant, la grande majorité des chirurgiens se refuse à pratiquer cette opération et ce sont des charlatans qui prennent la relève. On les appellera : châtreurs. Ces coquins battaient la campagne et « décapsulaient des roubignoles » comme d’autres le font avec des canettes de bière.

Ainsi en 1776, dans un seul diocèse, on compte plus de 500 jeunes gens ont perdu tout ou partie de leurs attributs.

Je vous livre un extrait d’un livre du début du XVIIIème siècle qui sera réédité à plusieurs reprises. Dionis, chirurgien de son état, est un des premiers à s’élever contre cette pratique.

Au XIXème siècle, un médecin écrit que dans nombre de cas où l’ablation avait été jugée indispensable, il avait réduit la hernie à l’aide d’applications de pommade. Il ajoute que « Cette précaution est d’autant plus nécessaire, que le diagnostic des tumeurs glandaires a souvent offert des exemples d’erreurs fâcheuses de diagnostic ».

Nos anciens ne se sont pas contenter de trouver dans les bandages les moyens de guérir les hernies, ou du moins de les soulager, ils en ont cherché dans les opérations de chirurgie, et ils ont crû en avoir rencontré de trois ou quatre sortes qui toutes sont plus mauvaises les unes que les autres : les bons chirurgiens les ont abandonnées, et elles ne sont pratiquées aujourd’hui que par des charlatans, qui s’embarrassent peu des suites de leurs opérations. Je vais vous montrer la manière qu’ils nous ont proposée pour les faire, non pas dans le dessein que vous les mettiez en pratique, car je suis sûr que vous les allez condamner ; mais parce qu’il faut qu’un chirurgien sache le bon et le mauvais de sa profession, le premier pour le suivre, et le second pour l’éviter. […]

Quelques auteurs nous disent qu’on obtient la guérison des descentes par la chirurgie en deux manières ; la première en conservant le testicule, et la seconde en ôtant le testicule ; pour la première manière, ils nous proposent les quatre ou cinq opérations que je viens de vous faire voir, mais est-ce conserver le testicule que de lui ôter ses fonctions.

La seconde est d’ôter le testicule, et voici comment ils s’y prennent. On fait dans l’aine une incision qui découvre les vaisseaux, et passant le doigt par-dessous, on fait sortir par la plaie le testicule enveloppé de ses membranes, on lie les vaisseaux le plus proche des anneaux que faire se peut, et on les coupe ensuite un demi doigt au dessous de la ligature ; on laisse le bout du fil assez long pour le retirer quand la nature le sépare en traitant la plaie à l’ordinaire. Cette manière empêche certainement que la hernie ne se reproduise ;  mais il est peu de gens qui aux dépens de leurs testicules demandent la guérison de cette infirmité.

Les opérateurs ambulants sont adroits à séparer ces organes, sans que les spectateurs s’en aperçoivent, ils font la ligature des vaisseaux, avant que de tirer le testicule hors du scrotum, et avec leur petit doigt passé par dessous ces vaisseaux qu’ils coupent, ils le font sortir et le cachent dans leur main, pour le mettre dans leur gibecière sans être vu. On a connu un de ces opérateurs qui ne nourrissait son chien que de testicules ; le chien se tenait sous le lit ou sous la table, proche son maître, en attendant ce morceau friand dont il le régalait aussitôt après qu’il en avait fait l’extirpation, à l’insu des assistants qui auraient juré que le patient’ avoir toujours ses parties.

Les testicules sont des parties si nécessaires à l’homme qu’on ne doit les ôter que dans une nécessité très-pressante : c’est pourquoi on condamne ces sortes d’opérations comme contraires aux lois divines & humaines : elles seraient cependant excusables sur un religieux qui préférerait la guérison d’une hernie à ses testicules qui lui doivent être inutiles, et il en tirerait pour lors deux avantages, le premier c’est que ces organes ne le tourmenteraient plus ; et le second, c’est qu’il serait guéri d’une fâcheuse maladie.

Madame offre une "friandise virile" à son toutou

Mona pas donné à manger à son chien…. pauvre bête. Je vous laisse, il a faim.