Un breuvage divin ?

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Voilà une information qui a de quoi surprendre les non-initiés. Alors que le Muscadet a plutôt mauvaise presse, que ces vins se vendent très peu chers et ne sont retenus que pour accompagner quelques huîtres, le Souverain Pontife, le Pape François vient de retenir un vin de Muscadet pour les messes du Vatican. Mais, notre journal avait déjà souligné le travail extraordinaire d’un vigneron modeste mais déterminé : Guy Bossard du Domaine de l’Ecu. Alors, je vous le redis de bonne foi, c’est un très grand vin qui vieillit merveilleusement bien. Goûtez les cuvées Expression d’Orthogneiss, Expression de Granite qui vous transporteront… vers le ciel !

Encore divin

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Charles Monselet fut un grand gastronome et il laissa nombre de poèmes sur les plaisirs de la table et les joies du vin. J’avais déjà eu le plaisir de vous faire lire quelques vers sur les Vins de Bourgogne et de Bordeaux. Aujourd’hui, je vous propose un hommage aux vins de ces deux régions viticoles connues dans le monde entier.

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Pour lire confortablement ce texte, vous pouvez cliquer sur le poème

C’est bien simple, j’en ai écrasé une larme (de vin, bien sûr). C’est beau comme une tête de veau ravigote ou le chant d’un rossignol. Pour nous remettre de ces émotions, ma Chère Mona, sortez donc deux verres. Un Bourgogne « Le Chapitre » 2009 de Sylvain Pataille est une petite merveille de vin gouleyant. Ce vin est tellement bon que j’ai peur que nous ne fassions son affaire à ce flacon. Retenez nous Mona !

Histoire de gros saouls ?

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En 2012 encore, les exportations de vins et spiritueux ont battu des records. Ce sont en effet 170 millions de caisses qui ont quitté l’hexagone pour le monde entier. A lui seul le vin représente 152 millions de caisses de 12. Au total, le solde de la balance commerciale approche les 10 milliards d’euros. Pour un pays qui diabolise chez lui le jus de la treille, avouez que c’est pas mal. Et comme chaque année, nos journalistes ne peuvent s’empêcher de faire des comparaisons avec quelques fleurons de l’industrie nationale. Pour les uns, ce marché représente 405 rames de notre fameux TGV, pour d’autres c’est l’équivalent de 150 Rafale ou encore 182 Airbus. Alors bien sûr, si chaque année, nous vendons des Airbus, il est bon de rappeler que cette entreprise est européenne et la part revenant à la France n’est pas, hélas, le montant intégral des ventes. Loin s’en faut. Pour le Rafale, même si l’actualité donne quelques espoirs, aucune exportation n’est comptabilisée à ce jour. Quant au TGV, je ne me souviens plus de la dernière vente effectuée à l’export…

Alors de grâce, Mesdames, Messieurs les journalistes, même si vous connaissez souvent mieux les whiskies et les vodkas que les vins français, évitez ces comparaisons car les exportations de vins et spiritueux, elles, elles sont récurrentes et intégralement Made in France.

Certes, quand on regarde l’évolution des ventes sur plusieurs années, force est de constater que les vins chers se vendent de plus en plus chers alors que les breuvages plus modestes sont obligés de casser leur prix. Comme dans d’autres domaines, les vins français sont devenus des produits de luxe, que ça plaise ou non !

Bon Mona, vous savez qu’il n’est pas nécessaire de se ruiner pour boire bon. Aussi si vous voulez bien sortir deux verres, je vous fais découvrir un vin de pays des Côtes Catalanes. Instant Plaisir rouge 2011 est un assemblage très gourmand de Grenache, Syrah et Mourvèdre. La cave coopérative Arnaud de Villeneuve a réussi son pari : nous donner du plaisir à moins de 5€.   

Les propriétaires de Bordeaux ont de magnifiques hôtels

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Les plus fidèles et anciens lecteurs se souviendront d’un article que Mona avait publié un texte sur un auteur qui fut l’inspirateur de Frédéric Dard, le père de San Antonio.
Elle avait eu l’occasion de vous livrer quelques lignes de cet auteur maniant si bien la langue verte et la louange du vin.

Pour le plaisir, j’ajoute quelques lignes en reprenant le vibrant hommage qu’il rend aux vins de Bordeaux :

Par la forte proportion de tanin, par les sels de fer qu’ils renferment, les vins de Bordeaux sont les plus hygiéniques de tous les vins et leur consommation donne à l’organisme humain le stimulant bienfaisant que nombre de médecins autorisés ont préconisé à juste titre. C’est à ces qualités qu’ils doivent évidemment d’avoir été nommés, avec raison, le «lait des vieillards».

Dans un pays qui a renié tout son héritage vinicole, qu’il est doux de lire des mots comme ça. Merci Marcel E Grancher.
Bon Mona, même si vous êtes toujours aussi belle et fraîche, comme si le temps n’avait aucune prise sur vous, je vous recommande une petite dose de bons tanins en versant dans nos verres le Château Haut-Marbuzet 2003. Ce millésime solaire est une réussite dans ce Château de Saint-Estèphe. Si j’ai rempli un peu plus les verres qu’à l’habitude, c’est pour respecter la prescription de Monsieur Grancher. Soignons-nous, nom de Zeus !

Tu Madiran tant !

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Mona boit du vin, les deux folles… de l’eau

Il y avait longtemps que je n’avais pas secoué les autorités françaises sur leur rapport déplorable avec le vin. Bien que notre nouveau président normal boive du vin, rien ne bouge. Le vin est toujours le vilain petit canard dans le pays du bien vivre, bien manger et bien boire.

Et pourtant, il est maintenant prouvé qu’une consommation modérée de vin rouge a un effet bénéfique sur notre cœur et nos vaisseaux, mais nos gouvernants ont diabolisé ce breuvage que la terre entière vénère.

L’étude que viennent de publier des chercheurs coréens retiendra-t-elle l’attention des responsables français ? Durant quarante ans, ces médecins ont suivi des consommateurs d’alcool. Il ressort que les buveurs raisonnables (consommation modérée) ont 35% de chances en moins de verser vers la démence ou la dégénérescence de leur ciboulot que les abstinents. Alors que la maladie d’Alzheimer frappe de plus en plus, voilà un traitement que l’on ne peut rejeter sans l’étudier d’avantage. Si vous avez besoin de cobayes, sachez que Mona et moi, nous sommes disponibles.

Ma Chère Mona, coté cœur, je sais que tout va bien. Mais pour prévenir votre déclin cognitif, je vous suggère de boire un coup de rouge. Que diriez-vous d’un Médoc ? Le Château Patache d’Aux 2009 est déjà fort bon. Comme toujours Jean-Michel Lapalu produit un vin de plaisir. Et en plus c’est bon pour votre santé. Que demander de plus ?

La zone du pinard

Le développement de la restauration rapide a modifié les habitudes de nos compatriotes. Pour accompagner la mixture qui est servie dans ces établissements à malbouffe que je ne fréquente pas (en doutiez-vous ?), les consommateurs ingurgitent des boissons genre bière ou plus généralement soda, et ce, soit dans un gobelet, soit en canette. A tel point que le vin dans son emballage de verre n’était pas présent dans les fast-foods jusqu’à une date récente. Mais depuis une petite dizaine d’années pourtant, des vins sont conditionnés en canettes. Après des débuts timides, la commercialisation s’accélère à tel point que des sociétés comme Cacolac s’y sont mises et le leader mondial, Barokes Wine (Australie) démarche de plus en plus de vignerons en France. Car les américains et les asiatiques ont facilement adopté ce contenant. Et le marché mondial du vin en canette augmente de 10 à 15 % par an. Comme la canette commence à se développer rapidement en Europe, les distributeurs croient au marché du vin en boîte sur le vieux continent…

Et pour les jeunes, un nouveau produit apparait : le Champagne en canette.

Pour les romantiques, le coup est rude. Finies les fontaines de champagne, finie la flute ou la coupe. Finis les sabres, vous pouvez les ranger au placard. Tout fout le camp. Vive la canette !

Mona, n’ayez crainte, vous pouvez sortir des verres. Le jour où vous verrez une canette de vin ou pire de champ’ dans ce bureau, considérez que mon cerveau se barre en béchamel et qu’il est temps de me ranger des voitures. En attendant, une flute de Bollinger nous fera le plus grand bien ! 

Pour vivre heureux, buvons cachés

En France, une loi interdit de mettre en avant le vin. Comme j’ai eu l’occasion de la dire à de nombreuses reprises, c’est un comble : le pays du bien manger et du bien boire est un des rares pays aussi mal à l’aise avec le nectar de Bacchus que la terre entière nous envie.

Aussi pour ne mettre personne mal à l’aise, j’ai choisi quelques auteurs anglo-saxons qui, eux, n’ont pas ces problèmes et sont libres de s’exprimer selon leur bon vouloir.

  • Si je bois c’est pour rendre les gens intéressants. WC Fields
  •  En fait un seul verre me suffit pour devenir saoul, mais je n’ai jamais su si c’était le treizième ou le quatorzième. George Burns
  • Je bois pour oublier que je bois. Joe E Lewis
  • En 1969, j’ai arrêté de boire et de faire l’amour, çà a été les pires vingt minutes de toute mon existence. George Best
  • Lorsqu’on n’a pas eu la chance d’avoir des parents alcooliques, il faut s’intoxiquer toute sa vie pour composer avec la lourde hérédité de leur vertu. Emil Cioran

Et pourquoi j’évite l’eau à table :

  • Une eau minérale qui a traversé les Alpes, elle fait forcément des dégâts quand elle traverse les reins.

Mona, tant qu’il n’est pas interdit de boire un coup de vin sans aller en prison, je vous sers un très grand vin : Silex 2007de Didier Dagueneau. Dégusté à bonne température (pas trop froid) ce vin mêle fruits et pierre. Un Pouily-Fumé hors norme. Un bel hommage à un vigneron trop vite disparu…

Je ne suis pas sous l’eau…

Une vénérable société de négoce bordelaise a dans sa gamme un vin de marque au nom de « Le Voyageur ». Cette marque rappelle le temps où des propriétaires de vignobles expédiaient leur vin à travers le monde sur des bateaux à voile. Lorsque la totalité n’était pas vendue, le vin revenait en France. Il était vendu comme « retour d’Inde ». « Le vin de la liberté« , roman historique de 2000, raconte la vie de Louis Joseph Gaspard Lacoste de Maniban Marquis d’Estournel, surnommé le Maharadjah de Saint-Estèphe et propriétaire de Cos au XIX° siècle.
De nos jours encore, la façade du Château Cos d’Estournel ne peut laisser indifférent.

Plus près de nous, des cargaisons de vin furent retrouvées sur des galions ou navires qui avaient coulé il y a fort longtemps. Malgré le temps écoulé, les flacons prisonniers des eaux étaient buvables voire bons.

Le directeur du Château Larrivet Haut-Brion, Bruno Lemoine voulait vérifier si le vin gagnait vraiment à être immergé. Aussi, il confia à son ami l’ostréiculteur Joël Dupuch une barrique qu’il plongea dans ses parcs tandis qu’une autre de même origine rempli du même vin restait dans le chai.

Six mois plus tard, les cuvées ont été récupérées et le vin mis en bouteilles. Une première dégustation comparative fut organisée. La bouteille contenant le vin immergé avait plus de moelleux et de complexité que celle contenant le vin vieilli en chai.

Mais le plus intéressant reste à venir. C’est durant les dix prochaines années que ce millésime 2009 sera dégusté régulièrement. A chaque fois deux bouteilles seront goûtées.
Qui de Tellus ou de Neptune en sortira vainqueur ? Bacchus nous donnera son verdict en 2022.
Patience !

Mona pas gouté. Bruno, quand vous voulez !

Cerdon un coup à boire

Mona s'initia jeune au plaisir du vin

Il y a quelques jours, je vous relatais les bons conseils du Docteur Dieulafé. Dans différents articles, il a défendu haut et fort le vin. Bien que ces prescriptions ne soient plus en odeur de sainteté dans notre pays qui, sous le dictat de médecins abstèmes, méprise son patrimoine vinique, j’ai plaisir à vous livrer quelques réflexions encourageant à une consommation régulière de vin. Ce qui n’empêchait pas cet éminent médecin de lutter contre l’alcoolisme ; mais il estimait que l’éducation devait permettre d’éviter les excès et aussi que le vin était une boisson alcoolisée certes, mais non comparable aux bières et alcools en tout genre :

L’abstention de vin peut être une cause de perturbation digestive. Choisir le vin, en régler la dose, l’approprier au régime des malades, voilà un point de diététique qui s’impose à nous.
Actuellement le corps médical doit prendre parti. Le vin est un élément très essentiel dans la prospérité de notre pays. La détresse de la viticulture entraînerait la ruine de la France et la précipitation de cataclysmes sociaux.
Si dans tous les pays du monde, les médecins étudiaient la valeur hygiénique du vin et lui assignaient la place qu’il mérite dans la ration alimentaire, la consommation de cette boisson serait raisonnée, modérée, favorable.
Les médecins et les savants par leur influence, par la connaissance approfondie de tous les produits naturels qui viennent de l’agriculture, sont ceux qui peuvent jouer le rôle le plus efficace dans les régulations commerciales.

Portmann recommande le vin à doses modérées, c’est-à-dire à celles que nous considérons comme devant faire partie de l’alimentation normale. Ces quantités que les vignerons girondins trouveront peut-être insuffisantes sont : pour le travailleur de la terre, un litre et demi par jour, pour les employés de bureau, 75 centilitres par jour, pour l’ouvrier d’usine, un litre par jour ; pour les femmes, 50 centilitres par jour.
Je puis vous assurer que le vin n’est pas  nuisible si on le boit aux repas.
Pour les travailleurs, y compris ceux qui font surtout du travail cérébral, je ne déconseille pas la dose journalière d’un litre chez les sujets robustes et bien portants, un demi ou trois quarts de litre chez les sujets plus frêles et chez les femmes. Les enfants peuvent boire la valeur d’un verre en deux repas.

Merci Professeur, et si Dieu l’a fait (elle est bonne) le vin, c’est pour le plaisir de l’homme. Aussi, ma Chère Mona, amenez les verres. Goûtez moi donc ce Cerdon du Bugey 2011 de Raphaël Bartucci. Un vin exceptionnel pour un apéritif ou avec une jolie tarte aux fruits rouges… Une gourmandise ! Et çà ne titre que 5.5°. Même un gars de la ligue pourrait boire un coup (mais pas avec nous, faut pas exagérer).

Le vin… c’est maintenant ?

Vous savez que notre journal est apolitique. Mais soutenant depuis toujours la cause du vin, nous ne pouvons que nous réjouir des propos tenus par notre nouveau Président de la République. Je vous ai mis les interviews en dessous de François Hollande alors qu’il était candidat. Vous pourrez constater que l’on peut espérer enfin une décorélation entre le vin et les alcools. En effet, même si le vin contient de l’alcool, il n’est pas bu de la même manière et mérite un statut à part.

Je veux croire que le vin sera reconnu comme un produit culturel, appartenant à notre patrimoine et à notre histoire ; je vous rappelle que cette reconnaissance a déjà été enregistrée par certains de nos voisins.Nos vins ne doivent plus être reconnus par les marchés internationaux. Ils doivent être célébrés et défendus sur notre sol.

Bon Mona, pour fêter çà, je vous invite à goûter ce Chambolle-Musigny 1er Cru Les Charmes 2003 vinifié par Christian Amiot-Servelle. De la dentelle, du fruité, la civilisation quoi ! Allez Mona, deux verres je vous prie.