On s’occupe du reste

Avant la révolution, les Grandes Familles se devaient de tenir un rang. Sur les tables, l’abondance était journalière à la table des Rois et des Princes ; monstrueuse lors de certains repas chez les nobles. N’oublions pas qu’un nombre important de mets était servi en même temps sur la table et que 3 à 4 services (à la française) de même ampleur étaient prévus. Certes nos ancêtres avaient grand appétit ; mais il y avait surtout une grande part d’ostentation, beaucoup de coulage, l’obligation de nourrir une grande maisonnée et une certaine volonté de distribuer les surplus au petit peuple.

je vais "regrattier"Rapidement un métier se crée pour « recycler » les surplus des grandes maisons : regrattier. A l’origine, les regrattiers étaient des vendeurs de sel en petites mesures ; puis des fripiers, des revendeurs de marchandises de piètre qualité. A noter qu’au Québec, on désigne encore ainsi les brocanteurs.

Le métier finit par se spécialiser dans l’achat des restes des tables somptueuses. Ceux qui procédaient à la vente de la desserte des tables royales portaient le nom de Serdeau, famille devenue rapidement riche. En effet cet usage se prêtait à toutes sortes de trafic qui permettaient au cuisinier et au regrattier de faire chaque jour de « bonnes affaires » sur le dos des Grands de ce monde. Mais cela offrait aussi aux modestes une idée de ce qui faisait les délices des plus riches.

Cette corporation se développa fortement. Tout le monde devait y trouver son compte. Ainsi, au XVIII° siècle, pour la seule ville de Paris on dénombrait plus de 6.000 regrattiers. Ces derniers revendaient notamment les « réjouissances » qui étaient un mélange de légumes et de viandes au goût délicat.

Mona, sortez donc deux verres, je vous prie, vous ne regretterez pas. Nous allons déguster un Saint Peray de Bernard Gripa, c’est frais, c’est gras… c’est bien bon.

Mieux vaut en lire

Comme 90% des français, je lis dans le petit coin qui est l’endroit le plus tranquille de la maison : là loin des cris d’enfants, des remarques incessantes de la belle-mère, de la suractivité du matin, chacun peut s’adonner à la lecture.
Chacun a ses petites habitudes : l’un y amène son journal, un autre une BD, un autre un roman. Moi, je lis chaque matin le Dictionnaire Historique de la Langue Française. C’est un joli pavé en trois tomes dirigé par Alain Rey. Je trouve l’ouvrage parfaitement adapté au lieu. Les articles sont généralement courts, on n’est pas tenu de lire en suivant ; et chaque tome est suffisamment petit par la taille, peu lourd et se manie avec aisance (si j’ose dire).

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Et c’est fou ce que l’on apprend comme chose dans ces livres. Pendant que j’allège mes entrailles, je remplis ma cervelle. Rien ne se perd…

Ainsi ce matin, j’ai pu étudier la « pipe »…
Nom féminin issu du verbe piper (pipare : piauler, glousser) qui signifiait, vers 1180, pousser un petit cri pour un oiseau, ce sens reste dans certains termes de chasse pour imiter un cri d’oiseau que l’on veut attirer.
Un glissement s’opère au XVII° siècle : parler en phrases négatives; il nous reste « ne pas piper mot. »
Du langage des chasseurs, le mot a été repris par les joueurs : « les dés étaient pipés. »
Au XII° siècle, la pipe est un « tuyau, un goulot puis une futaille ou un contenant de liquide ». Au XVII° siècle, la pipe trouve enfin le fumeur… (puis la fumeuse ?)

Lépicurien en relisant cet article m’a suggéré de rajouter cette devinette qui l’a beaucoup fait rire :
Comment faire rire ses copains à la descente d’un avion ?
Montez à bord avec une pipe. Cet objet est encore autorisé. Lorsque l’avion est en vol, placez votre pipe sous votre siège et appelez l’hôtesse. Informez la que vous avez perdu quelque chose. Elle  vous aidera et trouvera sans mal ce que vous aviez posé.
Au moment de sortir de l’avion, lorsque le personnel vous salue, tournez vous vers votre hôtesse et dites suffisamment fort :
– Merci pour la pipe…

Mona fligée par l’humour de son chef… dur, dur

Mais elle sait répondre avec Jean Dujardin :

Le serpent aux mille coupures

Autant vous le dire, je lis peu de polars et de romans noirs. Mais quand sur la quatrième de couverture je lis :

le-serpent-aux-mille-coupuresCHASSELAS (n. m.) : cépage blanc surtout apprécié comme raisin de table. Le chasselas de Moissac, qui bénéficie de l’Appellation d’Origine Contrôlée, est le plus réputé. Il est produit dans le Bas Quercy, à hauteur de 7 000 tonnes par an pour un chiffre d’affaires à la revente estimé à 45 millions d’euros.

COCAÏNE (n. f.) : alcaloïde dérivé de la coca. Parfois utilisée en médecine. Surtout prisée sous forme de poudre blanche aux effets excitants. Les principaux pays producteurs (Colombie, Venezuela et Bolivie) en fournissent 900 tonnes par an pour un chiffre d’affaires à la revente estimé à 250 milliards d’euros.

MONDIALISATION (n. f.) : propagation de phénomènes au monde entier. Interdépendance croissante des hommes, de leurs systèmes politiques et économiques, et de leurs activités à l’échelle de la terre.

… Je suis forcément attiré. La grappe de raisin mêlée à la poudre blanche et la mondialisation, çà flashe. Bien que le chasselas soit plus connu comme cépage de table que de cuve, on trouve des vins notamment en Suisse et en France (Pouilly sur Loire, Crépy) dignes d’intérêt.

Mais revenons à notre sujet. Le serpent aux mille coupures de Doa est un livre noir dans lequel se croisent des hommes qui n’auraient jamais dû se croiser : des trafiquants de drogues colombiens et napolitains, des avocats véreux, des paysans racistes primaire, un tueur motard et un gendarme …et tout ce beau monde au fin fond fu Tarn et Garonne !

De cette rencontre, vont naître nombre de cadavres, de supplices, de sadiques au milieu de gens ordinaires… Un roman noir, sombre qui prend le lecteur et le visse pour voir la suite…

Quant à l’auteur, DOA ce qui se traduit par Dead on arrival (mort à l’arrivée) mais çà aurait pu être Dead or alive (mort ou vif), il a obtenu le Grand Prix de Littérature Policière en 2007 pour son premier roman : « Citoyens Clandestins. »

Pas de la grande littérature mais un scénario haletant.

Ma chère Mona, je vais découper … la bague d’un Pouilly sur Loire (appellation d’à peine 40 ha) : Domaine de Riaux 2008, un Chasselas gourmand qui fera un bel apéritif. Mona deux verres, je vous prie. C’est de la poudre de riz qui vous donne ce joli teint ?

Un baise-seller

Dans un article récent, je vous ai présenté ce bon docteur Auguste Debay. Cet homme de science a pondu un ouvrage en 1849 qui fut réédité, réédité, réédité. Comme quoi, la chose intéresse. Ce bouquin regorge (si j’ose dire) de bons conseils que je vous livrerai au fur et à mesure de vos envies d’apprendre les choses de la vie. Alors aujourd’hui, encore un article qui va vous passionner. Combien de fois doit-on bricoler par semaine ou si vous préférez combien de fois doit on sortir son matériel sur l’établi ? On dit toujours c’est pas le nombre de fois qui compte mais les sentiments et l’intensité de la chose. Ouais, ouais, mais n’empêche que tout le monde aime savoir s’il est dans la norme et s’il peut pas solliciter un peu plus son (sa) partenaire.

Allez Auguste, c’est à toi mon grand, on est tout joui.

amour

De même que les autres fonctions de notre économie, la fonction génitale doit être assujettie à des règles hygiéniques, si l’on veut la conserver intacte et longtemps. Les infractions à ces règles, souvent renouvelées, flétrissent bientôt l’organe et lui font perdre sa vigueur.

La vie sexuelle de l’homme renferme trois périodes : la première, celle de la jeunesse sexuelle, commence dès l’enfance et va jusqu’à vingt et un ans — la seconde, celle de la vigueur sexuelle, occupe l’intervalle de vingt et un a quarante ou quarante-cinq ans — la troisième, celle de la décadence sexuelle, commence à quarante ou quarante-cinq ans révolus et finit à soixante ans. Or ceux qui ont su se ménager pendant les deux premières périodes conservent encore, dans la troisième, une remarquable aptitude.

Les médecins et physiologistes qui se sont occupés de la question hygiénique des organes génitaux et de la fonction génésique, question de la plus haute importance pour le mariage et ses fruits, ont établi les règles suivantes :

De vingt à trente ans, l’homme marié peut exercer ses droits deux à quatre fois la semaine, en laissant un jour d’intervalle entre chaque fois. S’épuiser par un coït répété cinq et six fois dans un jour, ainsi que le font beaucoup de jeunes gens, c’est se préparer des regrets pour plus tard.

coupleDe trente à quarante ans, l’homme doit se borner à deux fois par semaine.

De quarante à cinquante, — une fois.

De cinquante à soixante, — une fois en quinze jours et moins encore, si l’on n’en ressent pas le besoin.

La continence est une nécessité pour la seconde vieillesse; le sexagénaire ne doit aller que très rarement porter sa mesquine offrande sur l’autel de Vénus ; car, à cette époque de la vie, la liqueur séminale est très lente à se reproduire. Le septuagénaire devrait s’abstenir du coït; l’énorme déperdition de fluide nerveux qui en résulte replonge dans un épuisement toujours nuisible à sa constitution. Il devrait se tenir en garde contre les fallacieux désirs nés d’une imagination lubrique, et bien se pénétrer de cette vérité, que, pour une faible éjaculation, qui tient plutôt de la douleur que du plaisir, il compromet sa santé et abrège sa vie. Les exemples de vieillards morts pendant ou à la suite du coït ne sont pas rares.

Mes petites cocottes, si en lisant ces lignes, vous vous êtes dites : « Ouf, bon ben, çà va : une fois par semaine, c’est bon vu son âge », vous vous méprenez. Depuis 1849, l’espérance de vie a bien augmenté. Et je parle sous le contrôle de mes deux seins : je pense qu’on peut passer à deux fois par semaine, voire plus si affinité.
En dessous, mes Chéries, autorisez votre homme à vous apporter l’aspirine ou bien ne craignez pas de le voir tremper son biscuit dans d’autres tasses. Tiens, pour vous donner des idées, écoutez donc la grande Colette Renard

(à ne pas mettre entre toutes les oreilles)


Mona pris plaisir à faire le point sur la chose, et vous ?

Y’a pas que des gens bons

Eugène Riffault fut un écrivain gastronome qui a laissé un ouvrage régulièrement réédité : Paris à Table. C’est de ce livre qu’est extrait cette anecdote.

pig-t16123En 1830, M. Harel était directeur de l’Odéon. Il habitait le même immeuble que l’actrice Mademoiselle Georges, et que Jules Janin, metteur en scène. Or, chacun des habitants de l’endroit élevait un animal : Janin avait une chèvre; Mlle Georges, un perroquet et M. Harel possédait un cochon, mais le plus aimable cochon qu’on pût voir ; aussi le gentil animal faisait-il les délices de son maître qu’il ne quittait jamais ; il le suivait à table et dans sa chambre à coucher ; c’était un cochon à porter des manchettes.

Un jour, Mademoiselle Georges et Monsieur Janin tinrent conseil ; tous deux admiraient le cochon ; ses grâces enfantines, son grognement mélodieux, sa chair rose sous ses soies blanches, sa forme ronde, appétissante et grassouillette. Il fut décidé qu’un tel animal était, par ses charmes mêmes, destiné au festin; Janin cita plusieurs passages de l’Odyssée, pour prouver que le cochon était, dans les temps héroïques, un manger de demi-dieux : immoler ce cochon, c’était faire un acte méritoire.

Le sacrifice du cochon fut résolu. M. Harel était absent ; on tua la victime.

Le directeur rentra avec un appétit d’enfer ; les répétitions l’avaient affamé. En arrivant au logis commun, il fut surpris de l’air de fête qui régnait dans la maison ; le couvert était mis et avait des attraits qui annonçaient l’intention de plaire.

On se mit à table ; des boudins bouillants et des saucisses dorées sur le gril accompagnaient le bœuf; M. Harel leur fit le meilleur accueil.

Ces mets, qu’il ne quitta qu’à regret, furent suivis par une entrée de ragoût qu’il fêta vigoureusement; une langue à la sauce piquante vint fort à propos pour rendre à son appétit une énergie qui pouvait faiblir. Enfin, un rôt de porc frais, merveilleusement coloré par le feu, fumant, onctueux et brillant, vint mettre le comble à sa félicité; tout était tendre, à miracle.

pieds-de-porc-confitsM. Harel, charmé, se félicitait de l’excellente chère qu’il avait faite, et, dans ses extases, il ne s’aperçut pas des sombres regards que Janin et Mademoiselle Georges échangeaient en dessous. Pour compléter son bonheur, M. Harel demanda, comme saint Antoine, à voir son compagnon chéri…. on hésita…. il eut un affreux soupçon… Une table toute chargée encore des débris de cette viande !… Il poussa un cri de détresse… on lui avoua, en tremblant, qu’il venait de manger son cochon… Il eut un instant d’abattement ; puis il dit avec tranquillité :

«Vraiment, je l’aimais bien ; mais jamais il ne m’a fait autant de plaisir qu’aujourd’hui. »

Bon Mona, c’est l’heure de se faire plaisir comme dirait le Sieur Harel. J’ouvre un flacon de Bergerac de chez Luc de Conti : château tour des gendres 2007. Un apéro blanc et frais aussi bon que vous, ma chère Mona.

Allumez le feu

Enfin mes petits lapins vous m’envoyez des mails réconfortants. Vous me dites que grâce à mes recettes de pommades, d’onguents, cachetons… vous êtes redevenus droits comme la justice et que vous êtes enfin prêts à rattraper le retard accumulé. Mais que nenni, vous êtes désespérés car votre wife est peu compréhensive. Mais vous n’avez donc jamais lu Joseph G. Richardson. Dans son livre Health & Longevity, il faisait au début du XX° siècle l’analyse suivante :
« Si une femme a l’esprit normalement développé et bien élevé, son désir sexuel est faible. S’il n’en était pas ainsi, le monde entier deviendrait un bordel ; mariage et famille seraient impossibles. »

corset-Dos

Ben, mes petits loups, rien n’a changé sous le soleil… Dur, dur…
Heureusement, nous avons Carla Bruni. Si vous avez trois minutes et une poignée de secondes, voici le nouvel hymne national que la première dame nous propose. A ne pas rater, c’est à 3mn19. Cà remonte le moral, comme dirait Lépicurien !



Mona pas d’appétit en ce moment, n’espérez rien…

Noël : mieux vaut tsar que jamais

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En  Russie, on fête Noël le 7 janvier. Pourquoi ? En 1582, le Pape Grégoire XIII a institué un nouveau calendrier qu’on a nommé « grégorien ».  Mais les orthodoxes, ne reconnaissant pas le Pape, ont refusé de l’utiliser. Ainsi, en Russie on fête Noël d’après le vieux calendrier julien.

Le soir du 6 janvier, on va à l’office religieux, puis on s’attable pour le réveillon. Mais on commence à manger seulement à l’apparition de la première étoile (en hommage à celle de Bethléem qui avait annoncé la Nativité aux rois mages). Comment fait-on quand il y a du brouillard ou une tempête de neige qui cache les étoiles ? On mange pas ? On s’en fout si on peut boire …

Mais si on mange, et on sert des pâtés farcis de riz, de champignons et d’oignons, des spécialités marinées dans du vinaigre. Le plat principal est une oie farcie de pommes. On boit beaucoup de vodka et du thé.

Les enfants eux reçoivent leurs cadeaux dans la nuit du 31 décembre. C’est le « Père Gel », dit aussi le « Père Givre », qui descend dans les cheminées pour apporter des cadeaux aux enfants sages. Il partage sa tâche avec « Babouchka », vieille femme russe.

Une légende russe raconte qu’il existe un quatrième Roi mage, qui conduit sur la steppe un traîneau tiré par des rennes et rempli de cadeaux. Depuis 2000 ans, il a renoncé à trouver l’enfant Jésus ; alors il comble de cadeaux les enfants qu’il rencontre en cours de route.

Mona, on va pas boire de vodka, mais un vin de Crimée, un Muscat de Massandra, un domaine créé par le Tsar Nicholas II. Un vin complexe et riche…

PS : si vous croisez le roi mage dans la neige, informez le sur Noël et donnez lui un bon coup de vodka à boire. Da ?

Ah, ces mots lassent

Décidément les gars, sous votre superbe affichée, vous êtes plutôt des angoissés et des mous du bout ! Vous allez dire que je ne vous ai pas habitués à parler comme çà, aussi direct et aussi vert. Mais je dois vous dire que, comme à chaque fois que je vous concocte un article sur les problèmes liés à vos amygdales, vous me déversez (mais peut-on employer ce mot) des tonnes de mails.

Tel me remercie chaudement pour la recette de la pommade de jeune bouc qui a eu les effets escomptés sur Madame (félicitations mes coquines); tel autre se plaint d’avoir son joujou pas plus gros qu’un compte-gouttes et me demande de l’aider à développer sa personnalité…

zizienberneMais un grand nombre de vos écrits me confirme la justesse d’une statistique que j’ai lue avec effroi : la peur ou la réalité de la panne. Vous m’écrivez par exemple que « vous avez le poireau qu’est toujours en Suisse » ou en berne, si vous préférez, ou bien « le bec-verseur asséché » ou même « le scoubidou en plein démaillage ».

Dur, dur (oh, pardon!!), je compatis…

Mais, je suis désolée, mes petits choux, mais je suis pas Mimi Gringoire. Mais comme je vous aime, et vous le savez bien, je me suis penchée (là c’est le bon terme) sur votre problème. Mais comme j’ suis pas toubib, je vous glisse un extrait d’un bouquin écrit par le Docteur Auguste Debay : « Hygiène et physiologie du mariage« . Certes, l’ouvrage date un peu (1849), mais je suis sure que nombre d’entre vous verront le bout du tunnel (j’espère que cette formule ne froissera personne) avec les traitements ci-dessous exposés.

Mais tout d’abord, le Doc nous apprend à reconnaître le rabougri du fondement :

IMG00200-20091125-1317Les principaux caractères de l’impuissance, en général, sont : un teint blanc, étiolé, la couleur blond pâle des cheveux, la rareté des poils et de la barbe; les chairs mollasses, les formes empâtées par une graisse diffluente, un timbre de voix aigu, une parole lente, les yeux mornes, le regard terne, sans chaleur, les épaules étroites; l’odeur fade ou aigre dans la transpiration; les testicules peu volumineux, les bourses pendantes; le membre viril allongé, petit, flasque, le gland ridé, etc., etc..

Cette description doit retenir notre attention Mesdames. Ces signes ne vous laisseront pas espérer un concerto pour sommier et ressorts digne de Mozart. Alors dès que vous zieutez un gars répondant à ce signalement, passez votre chemin. C’est pas lui qui tirera la chevillette avant que vous soyez Mère Grand.

Mais venons en à ce qui vous tracasse, mes petits poulets, Auguste va tout vous expliquer sur les causes et vous proposer des traitements qui, je l’espère, rendront à votre paupol  santé et prospérité. Assez parlé, place à la science :

Le traitement de l’impuissance varie selon les circonstances, les tempéraments, les âges et les causes qui l’ont amenée et qui l’entretiennent. Pour être plus clair dans notre exposé, et afin d’être bien saisi des personnes étrangères à la médecine, nous établirons lés catégories suivantes :

  1. L’impuissance qui accompagne naturellement la vieillesse n’a point de remède. Chaque âge a ses plaisirs, de même que chaque saison a ses fleurs. Le vieillard ne doit plus penser à la procréation.smoking_impotence
  2. L’impuissance par vice ou imperfection des organes génitaux appartient au domaine de la chirurgie, et demande une main habile pour être guérie.
  3. L’impuissance par influence morale, telle que la timidité, la honte, la crainte, les folles terreurs d’une imagination crédule, etc., exige une médication entièrement morale; elle cesse aussitôt que l’influence est détruite.
  4. L’impuissance par concentration de l’activité nerveuse au cerveau; — par l’exaltation des sentiments d’amour et de respect— par la fougue des désirs exige des habitudes tout a fait opposées, c’est-à-dire le repos de l’esprit, l’exercice physique, les distractions, les voyages, la vie et les travaux de la campagne; —les bains tièdes, etc. Dans les cas d’impuissance causée, soit par un amour excessif de la personne, soit par la fougue des désirs, on recommande l’exercice physique et les distractions ; mais il est, en outre, nécessaire de s’éloigner, pour quelque temps, de l’objet adoré; chasser les idées ou les images qui pourraient entretenir l’exaltation cérébrale; se mettre à un régime alimentaire doux et faire usage de boissons tempérantes, l’eau de laitue, le petit-lait, les émulsions d’amandes, etc., enfin tout ce qui est propre à combattre l’éréthisme, dont la violence enchaîne les facultés viriles.
  5. L’impuissance due a l’atonie des organes génitaux (et c’est la plus commune) exige un traitement tonique et réparateur, afin de réveiller le système nerveux génital engourdi, de ranimer les forces musculaires épuisées, de revivifier le tissu érectile du pénis par des aphrodisiaques employés sagement et avec modération. Ce genre d’impuissance étant le plus général, le plus difficile a combattre, et se rencontrant spécialement chez les hommes mariés d’un âge mûr, c’est sur lui que les médecins ont le plus porté leur attention, notre tâche est d’exposer les traitements les plus efficaces qui ont été dirigés contre cette maladie.
    Le sujet frappé de cette impuissance sera d’abord mis à un régime substantiel propre à relever ses forces délabrées : les viandes rôties, les consommés de viandes, les gélatines, les poissons, les écrevisses, etc. ; — les truffes, les artichauts, le persil musqué, la roquette, les asperges, les alliacés, les semences de cacao, et une foule de plantes alimentaires que nous indiquerons au chapitre des aphrodisiaques, ont une action marquée sur les organes de la génération. Les vins vieux, les cordiaux à dose modérée, les boissons ferrugineuses dans lesquelles il entre du quinquina, sont d’excellents toniques dans les cas d’épuisement sans signe d’excitation

    A cette nourriture confortante on joindra les exercices physiques, la chasse, l’équitation, l’escrime, la danse, la natation, la gymnastique, s’il est possible; et de temps en temps des bains froids en été, tièdes en hiver. Les douches d’eau aromatique, les douches de vapeur de même nature sur les parties génitales, les frictions avec un liniment aphrodisiaque sur la colonne vertébrale, à l’intérieur des cuisses, sur le périnée et sur le corps même de la verge; la rubéfaction de la peau des lombes et de la partie interne des cuisses, au moyen d’une friction ammoniacale ou de l’application d’un cataplasme sinapisé. Les lotions d’eau salée, très froide, sur les parties génitales, renouvelées trois fois par jour pendant huit a dix minutes chaque fois, ont été souvent couronnées de succès; — les bains de marc de raisin, de boue ferrugineuse ; les immersions dans les décoctions de plantes aromatiques ou crucifères, etc. Si tous ces moyens échouaient, il serait nécessaire d’en venir aux liniments ambrés, musqués, ammoniacaux, cantharidés ; à la flagellation, à l’urtication, enfin au galvanisme et à l’électricité.

Mona cuisiné de la viande rôtie, des écrevisses et des truffes. Si çà vous dit…

Plus pléonasme, tu meurs !

Pléonasme : Terme ou expression qui ne fait qu’ajouter une répétition à ce qui vient d’être énoncé. (Petit Robert)
Nous employons couramment nombre de pléonasmes : « Je l’ai vu de mes yeux, entendu de mes oreilles ; descendre en bas… »


aujourdhui

Mais le pompon des pléonasmes, c’est « au jour d’aujourd’hui ».
En effet le mot aujourd’hui (adverbe ou nom) est composé de « au jour » et « hui ». Or, ce vieux mot vient du latin hodie, ce qui signifie « le jour où l’on est ».
Donc en disant aujourd’hui, on emploie déjà un pléonasme. Alors inutile de rajouter au jour devant, çà fait beaucoup… çà revient à dire : au jour du jour de ce jour. Le temps de le dire et c’est déjà du passé…

Bon Mona, tout çà m’a donné mal à la tête et séché la menteuse. Maintenant qu’il est aujourd’hui, c’est surement actuellement le moment présent de boire un coup : le Bourgogne de J.C Regnaudot 2007 fera notre bonheur… du fruit, du fruit.