Veni, vidi, Vichy

Et l'intimité ? Hein, qu'est ce que vous en faîtes de l'intimité

Au XIXème siècle, les publicités dans la presse n’étaient pas richement illustrées comme de nos jours. Par contre les textes étaient souvent très descriptifs et sans ménagement pour les lecteurs. Mona, récemment vous a rappelé que nombre de femmes souffrent d’un mal endémique : la constipation. Si j’en crois la publicité reproduite ci dessous, çà ne date pas d’hier :

FEMMES CONSTIPEES !!

TOUJOURS CONSTIPEES !!

Vous avez le teint jaunâtre, mal à la tête, mauvaise bouche, la langue chargée, Madame ; pas d’appétit, douleurs d’entrailles, et, avec cela un caractère irritable à l’excès qui rend la vie odieuse à vous et aux vôtres. C’est la fâcheuse constipation !!! Vous voulez voir disparaitre tout cela ??

Remplacez les purgatifs, pilules médecines noires et tisanes étrangères par les bonbons laxatifs de Vichy « Fédit-Comprimés », dont les effets sont doux et durables, parce qu’ils agissent directement sur les intestins et modifient peu à peu les muqueuses en augmentant leurs sécrétions. C’est là un des plus grands bienfaits de cette médication nouvelle.

Ma Chère Mona, je ne sais pas si le gaz carbonique aura un effet bénéfique sur votre colon, mais je vous sers un Ze Bulle Rosé. Un vin bio légèrement effervescent avec un fruit à vous déboucher la tuyauterie. Vous m’en direz des nouvelles. Allez, vite, deux flutes, je vous prie…

Je suis dinde de vous !

Dinde, dindon, dindonneau ont débarqué en Europe en provenance du Nouveau Monde au XVI° siècle. Comme Christophe Colomb croyait dur comme fer débarquer en Inde, ce volatile fut tout naturellement appelé Poule d’Inde. Connu comme vaniteux, niais et bête à la fois, on désigna, à partir de la fin du XVIII° siècle, du vocable de dindon les hommes ayant ces « mérites ».  Ceci nous donna « être le dindon de la farce ».

Mais dès 1752, on appelait « dinde » une femme sotte et prétentieuse. Puisqu’on est dans la volaille, vous savez surement que le sobriquet de « poulet » donné aux policiers vient de ce que la préfecture de police de Paris du 36 quai des orfèvres, fut construite à la place de l’ancien marché aux volailles de la capitale.

De là à ce que les poulets aiment les dindes…

Mona pas d’avis(cole, bien sûr).

Les princes des vignes

Mona est décidément partout

Leur première BD : « Robert Parker, les sept péchés capiteux » a été vendue à plus de 20.000 exemplaires même si le sujet n’est pas « grand public ». Benoist Simmat et Philippe Bercovici récidivent avec : « Les Caves du CAC 40, les dix commandements du vin« . Ils relatent l’intérêt de nos grands capitaines d’entreprises, François Pinault, Bernard Arnauld, Martin Bouygues, pour les grands vignobles de Bordeaux. Ces hommes se sont portés acquéreurs du Château Latour (1er Cru Classé de Pauillac), Château d’Yquem (1er Cru Exceptionnel de Sauternes), Château Cheval Blanc (1er Grand Cru Classé A de Saint Emilion) et Château Montrose (2ème Cru Classé de Saint-Estèphe).
Comme pour le premier tome, une documentation fournie, de l’humour tant dans les textes que les dessins.
Un bon moment avec ces financiers qui ont compris avant tout le monde que les grands vins, ce n’est plus du vin…

Si comme nous, vous ne pouvez que regarder les étiquettes de ces Châteaux mythiques, faîtes un tour sur leur magnifiques sites.

Bon, ma chère Mona, comme nous n’avons plus les moyens de boire ces flacons, je vous invite à quitter Bordeaux pour déguster le Beaujolais Villages 2009 de Jean-Charles Pivot. A ce prix là, c’est un régal fruité et épicé.

 

Comment Sarah, vous ?

Sarah et une de ses amies

Mars 1915, la « divine » Sarah Bernhardt rentre dans une clinique bordelaise. Elle en ressort avec une jambe en moins. Mais il en faut plus pour arrêter celle qui reste le monstre sacré[1]. Elle se rend au front pour encourager les poilus. Et surtout, elle remonte sur les planches. Elle tient des rôles ne demandant pas de gros déplacements pour ne, dit-elle, pas montrer qu’elle « fait la pintade » en sautillant…

Lors d’une représentation, alors que l’on frappait les traditionnels trois coups, l’écrivain Ernest La Jeunesse se pencha vers son voisin en lui disant à l’oreille :

Ah, La voilà !

Mais cette jambe coupée qu’est-elle devenue ? Déjà, de son vivant, on dit que le directeur du cirque Barnum de San Francisco, pour exposer la jambe, aurait proposé une fortune à l’actrice. On raconte que la comédienne répondit à cette demande par un bref télégramme : « Ma jambe ? Mais, laquelle ?« .

Selon des journalistes, on estime que la jambe coupée était entreposée à l’institut médico-légal de Bordeaux jusqu’en 1977. Il semble qu’un employé distrait ait brulé la « relique » lors du déménagement dudit service…

Mona rien perdu. Quel pied !


[1] Formule de Jean Cocteau créée pour l’actrice

L’élu de son camp…

Au lendemain de la défaite de Sedan, le 2 sept. 1870, la république est proclamée. Mais l’assemblée nationale qui siègera de1871 à 1875 est à majorité monarchiste. Mais les royalistes sont divisés entre les « Légitimistes » favorables au Comte de Chambord et les « Orléanistes » au Comte de Paris. Durant quatre années, la République n’est pas réellement installée.

Le 30 janvier 1875, les députés sont appelés à se prononcer : royauté ou république.

Michel Mallevergne, député Orléaniste de la Haute-Vienne, ne se sent pas bien.

« Je ne sais pas ce que j’ai mangé, mais qu’est ce que j’ai mal au ventre » confie-t-il à un de ses collègues. Malgré sa méforme, il tient sa place sur les bancs de l’assemblée et s’apprête à voter quand soudain, son intestin se rappelle violement à lui… Vite, vite… Il sort précipitamment de l’hémicycle et court jusqu’aux toilettes. Il y reste un moment… un long moment, un très long moment. Lorsqu’il revient, il est trop tard : la République a été entérinée par  353 voix pour 352 contre…

Même si les Orléanistes s’étaient ralliés avant le vote à la cause de la République, on ne saura jamais ce qui se serait passé si Mallevergne avait voté…

Un journaliste écrivit  » la République a eu besoin pour triompher de la colique d’un parlementaire. »

Quelle chierie, ma chère Mona. Si la Monarchie, l’avait emporté, on aurait bu un coup de blanc… mais pour la République, un coup de rouge s’impose : le Château Larruau 2008 est un modèle d’équilibre pour épicuriens. Un Margaux pour gourmands !

Mate Monde

Député brandissant son concombre en séance du parlement Européen

Y’en a marre. Bien que Lépicurien soit intraitable : nous ne sommes pas et ne serons jamais un blog balloté aux grès de l’actualité, j’ai pris ma plume pour dénoncer ces informations qui mettent sur la place publique les frasques de nos hommes politiques. La presse s’est plu à exposer tous les détails pour nous relater la scène du Novotel de New-York ou de la mairie de l’Essonne. Ainsi, les journalistes nous ont décrit avec précision la nature des taches trouvées sur la blouse de la femme de chambre En région parisienne, une des victimes a rapporté aux caméras les massages et à même parlé de pénétration digitale… Y’en a marre.

Aujourd’hui, le Monde, sur son site nous propose un député européen espagnol brandissant son concombre en séance du Parlement. Avec un tel engin, çà m’étonne pas qu’il propage des bactéries… Y’en a marre.


Sous cette photo, un article sur notre Assemblée Nationale qui affirme haut et fort ne pas être un bastion du sexisme. Certes, certes, Messieurs. Mais même si la place est reconnue bonne, il faudrait laisser plus de femmes sur les bancs. A ce jour il n’y a que113 femmes sur 576 députés. Nous aussi, on aimerait profiter des lustres de la République.

Mona venir, c’est la femme.

PS : quelques heures plus tard, sur le blog du Monde, changement de photo…

Je m’y perds, ce cliché a-t-il été pris à New-York, à Draveil, en Allemagne ou au Parlement Européen ? Comme disait l’autre, un puissant peut-il tout sperme mettre ?

Drôle de Brahme

Musique de Brahme pour instrument à vents

Jean-Antoine Dubois est un missionnaire ardéchois qui passa l’essentiel de sa vie en Inde. De retour en France, il écrivit en 1825 un ouvrage sur les mœurs de ce peuple lointain. On peut y lire notamment (le texte est un peu long, mais difficile d’ôter quelque chose)  :

Règles que doit observer le Brahme pour satisfaire aux besoins naturels.

Je me suis décidé avec peine à donner les détails un peu ignobles qu’on va lire. Mais pour l’observateur judicieux et éclairé, les actions les plus communes de la vie d’un, peuple ne sont point inutiles à connaître; et surmontant dans cette pensée ma répugnance, j’ai osé croire que le lecteur me pardonnerait de n’avoir pas voulu mutiler par un tel retranchement ce vade-mecum des Brahmes. Tous ces préceptes minutieux de propreté se rattachent au reste à un système hygiénique que nous avons eu occasion de remarquer dans diverses autres pratiques des Indiens, et n’ont vraisemblablement rien de futile dans les pays chauds.

1. Prenant à la main un grand chimbou[1], il ira au lieu destiné à cet usage, et qui doit être au moins à un jet de flèche de son domicile.

2. Arrivé là, il commencera par ôter sa chaussure, qu’il déposera à une certaine distance, et choisira pour se soulager une place propre, sur un terrain uni.

3. Les endroits où l’on ne peut, sans pécher, vaquer à cela, et qu’on doit par conséquent avoir grand soin d’éviter, sont ceux-ci : l’enceinte d’un temple; le bord d’une rivière, d’un puits ou d’un étang; un chemin public et tout lieu fréquenté; un sol blanchâtre, une terre labourée; un terrain où croît, à peu de distance, un arbre sacré.

4. Le Brahme ne doit pas avoir alors sur le corps de toile pure, ou nouvellement lavée.

5. Il aura soin de se suspendre son triple cordon à l’oreille gauche, et de s’entourer la tête de la toile qu’il avait autour des reins.

6. Il s’accroupira le plus bas possible. Ce serait un grand péché que de se soulager debout, ou seulement à demi incliné; c’en serait un plus grand encore de le faire étant monté sur un arbre ou sur une muraille.

7. Dans cette posture, il doit avoir une attention particulière, et sous peine de péché capital, à ne fixer ses regards sur aucun des objets que voici : le soleil ou la lune, les étoiles, le feu, un Brahme, un temple, une statue, quelqu’un des arbres sacrés.

8. Il gardera un profond silence.

9. Il ne doit rien mâcher, rien avoir dans la bouche, ni avoir aucun fardeau sur la tête.

10. Il doit terminer le plus promptement qu’il lui est possible, et se lever aussitôt.

11. Après s’être redressé, il ne doit pas jeter les yeux derrière ses talons, sous peine de péché.

12. S’il ne néglige rien de ce qui vient d’être prescrit, la fonction dont il s’est acquitté devient un acte de vertu qui ne sera pas sans mérite; mais s’il en a omis quelqu’une, c’est une faute qui ne restera pas sans punition.

13. Il se lavera les pieds et les mains sur le lieu même, avec l’eau contenue dans le chimbou qu’il a apporté. Puis, prenant ce vase de la main droite, il ira à la rivière pour se purifier de la souillure grossière qu’il a contractée par cette opération impure.

14. Arrivé au bord de la rivière ou de l’étang où il se propose de se purifier, il choisira d’abord un endroit convenable pour cela, et il se procurera aussi la terre qu’il doit employer conjointement avec l’eau pour opérer sa purification.

15. Qu’il soit attentif a se procurer l’espèce de terre propre pour cela, et se souvienne qu’il y en a plusieurs sortes dont on ne peut se servir sans péché, dans cette circonstance; telles sont : la terre soulevée par les fourmis blanches; celle dont on extrait le sel ; la terre glaise; la terre qui se trouve sur un grand chemin; celle dont on se sert pour faire la lessive; la terre prise sous un arbre, dans f enceinte d’un temple, dans un cimetière, dans un endroit où paissent des vaches, une espèce de terre blanchâtre comme des cendres; celle qui se trouve auprès des trous creusés par les rats ou par d’autres animaux.

16. Muni de terre convenable, il s’approchera de l’eau sans y entrer, et en puisera avec son chimbou. Il s’éloignera un peu pour se laver de nouveau les pieds et les mains. S’il n’avait pas de vase de cuivre, il creuserait un trou dans le sable avec ses mains sur le bord de la rivière, et le remplirait d’eau qu’il emploierait au même usage, en prenant garde que cette eau n’allât pas se mêler à celle de la rivière.

17. Ayant pris une poignée de terre avec la main gauche[2], il l’imbibera d’eau et en frottera bien la partie souillée. II réitérera l’opération en employant moitié moins de terre, et ainsi trois fois encore en la diminuant à chaque fois de moitié.

18. Après avoir ainsi purifié cette partie de son corps, il se lavera cinq fois chacune des mains avec de la terre et de l’eau, en commençant par la main gauche.

19. II se lavera une fois les parties honteuses avec de l’eau et de la terre glaise mêlées ensemble.

20. Même opération pour les deux pieds, répétée cinq fois pour chacun, avec de la terre et de l’eau, en commençant, sous peine de damnation éternelle, par le pied droit.

21. Après s’être ainsi lessivé les différentes parties du corps avec de la terre et de l’eau, il les nettoiera une seconde fois avec de l’eau claire.

22. II doit après cela se laver le visage, puis se rincer huit fois la bouche : mais quand il fait ce dernier acte, il doit être bien attentif à rejeter du côté gauche l’eau avec laquelle il se gargarise; si, par distraction ou autrement, il avait le malheur de la rejeter du côté droit, il irait bien certainement en enfer.

23. II pensera trois fois à Vichnou, et boira trois fois un peu d’eau à son intention.

Ben, merde alors, faut pas avoir la turista…

Mona un doux à ses cotés….  Pas vous ?


[1] Vase traditionnel qui sert à la toilette

[2] C’est uniquement la main gauche qui doit être employée dans cette circonstance. Ce serait une malpropreté impardonnable que de se servir de la droite. On emploie toujours la main gauche lorsqu’il s’agit de quelque opération sale, comme de se moucher, de se nettoyer les oreilles, les yeux, &c. Dans les autres cas, on se sert en général de la main droite quand on touche quelque partie du corps au-dessus du nombril, et de la gauche, lorsqu’on touche celles qui sont au dessous. Tous les Indiens sont si familiers avec cet usage, qu’il est rare de les voir employer une main pour l’autre. La coutume de laver soigneusement la partie souillée après avoir vaqué à ses besoins naturels, est d’observation stricte dans toutes les castes. L’usage où sont les Européens de se servir de papier dans la même circonstance, est regardé par tous les Indiens, sans exception, comme une abomination dont ils ne parlent jamais qu’avec horreur; il en est même qui refusent d’y croire, et pensent que c’est une calomnie inventée en haine des Européens. Je me suis convaincu que lorsque les indigènes s’entretiennent entre eux de ce qu’ils appellent nos sales et grossiers usages, ils ne manquent point de mettre au premier rang celui dont il est ici question, et d’en faire le sujet de leurs sarcasmes et de leurs railleries.

Ma femme ? : cent livres

Mon ami, vous me négligez

Un ouvrage du XVIIIème siècle, réédité à de nombreuses reprises, offre des anecdotes qui valent souvent leur pesant de cacahuètes :

Un professeur négligeait sa femme et passait les jours et une partie des nuits sur ses livres. Elle lui dit un jour :
– Je voudrais être un livre.
– Pourquoi ? dit le professeur.
– C’est que vous ne les quittez jamais.
– Et moi, dit le professeur, je voudrais que vous fussiez un almanach.
– Pourquoi ? reprit à son tour la femme.
– C’est, repondit le professeur, qu’on en change tous les ans.

******

Un convive se trouvait un jour à la table d’un Lord. Ce seigneur fit servir à la fin du repas un très petit flacon de vin, dont il ne cessait de vanter les qualités et surtout l’âge.
– Qu’en pensez-vous, lui dit le Lord ?
– O ma foi, Milord, répondit-il, il est très bon, mais il est bien petit pour son âge…

Ma chère Mona, j’aime ce humour… autant que le vin du Domaine de Bellivière. Le Jasnières Les Rosiers 2007 est un bel exemple de vin minéral.

Où çà ? A la Bastille

Vous direz au Duc d'Orléans que je ne sors pas....

Le duc d’Orléans convaincu de l’innocence de Voltaire, faussement accusé d’avoir écrit contre la mémoire de Louis XIV, le fit sortir de la Bastille où il avait été emprisonné. En dédommagement, il lui accorda une gratification.

«Monseigneur, lui dit le poète, je remercie votre Altesse Royale de vouloir bien continuer à se charger de ma nourriture, mais je la prie de ne plus se charger de mon logement.»

Mona pas besoin de toi(t) ?

Tuez les tous, Dieu reconnaîtra les chiens

Le président de la Société Canine Ecossaise, Pamure Gordon est heureux en cette année 1896. Il vient de faire déposer à l’ambassade de Chine à Londres, un magnifique chien de berger  : un colley répondant au joli nom de « Harry ». Il estime avoir fait un cadeau exceptionnel au représentant de l’Empire du Milieu : ce chien de grande lignée vaut d’ailleurs une petite fortune.

Quelques jours se passent. Aucune nouvelle de son Excellence Li Hongzhang. Gordon prend sa plus belle plume et demande si tout se passe bien avec Harry. La réponse lui arrive par retour :

« Je vous remercie, Président Gordon, pour votre envoi. Les gens de ma suite ont trouvé ce chien délicieux. Quant à moi, je dois vous avouer que je n’en mange jamais. »

Les journaux anglais remplirent leurs colonnes d’attaques contre les « sauvages asiatiques. »

Mona pas de chien, mais elle rit jaune…