Boire sang verre, c’est pas facile

Mona boit don verre pour Lépicurien

Dans les années 1830, le comte de Villelume-Sombreuil publia une lettre qui rapportait que sa mère, durant la Révolution, fut obligée de boire un verre de sang humain. Le comte certifie même que le sang était celui de Monsieur de Saint-Mart qui venait d’être massacré cette nuit du 3 au 4 septembre 1792.

Les massacres qui durèrent plusieurs jours et nombre de nobles et de membres du clergé furent trucidés. Mademoiselle de Sombreuil, se couchant sur son père, le protégeait. Des sans-culottes lui proposèrent de boire un verre de sang pour sauver son père. Selon ses dires et ceux de son fils, elle s’exécuta. Son père fut sauvé.

Mais aucun autre témoignage ne vient corroborer leurs dires.

Il semble que les faits se sont déroulés de la sorte : la jeune femme protégeant son père fut blessée par les coups donnés au hasard et se pâma. Les révolutionnaires, subjugués par sa beauté et son courage, l’emmenèrent  devant un café voisin. L’un d’eux ayant demandé un verre d’eau sucrée lui fit boire quelques gouttes pour la ranimer. Mais, ses doigts couverts de sang avaient teinté l’eau.

Même si le jeune comte voulut faire de sa mère un héros, nous ne devons pas oublier les horreurs de ces massacres de septembre. Plus de 1.000 personnes furent sauvagement exécutés.

Mona rien à boire. Vivement que Lépicurien lui serve un coup.  

Albine comme une reine…

En 2007, une bouteille de Vin de Constance 1821 fut vendue à Londres pour 3.000£ (soit env. 3.700€). Ce vin liquoreux d’Afrique du Sud, connu depuis 1760 dans les Cours Européennes, avait été décimé par le phylloxera en 1880 et il fallut attendre les années 1970 pour que ce vignoble chargé d’histoire ne revive.

Mona sur la tombe de Joséphine de Montholon

Ce vin est lié à l’empereur Napoléon. En effet, exilé à Sainte-Hélène, il fit venir nombre de bouteilles, de 1815 à 1821, de ce vin de Muscat qu’il appréciait tant.

Certains historiens sont persuadés que Napoléon fut empoissonné dans son exil, soit par les Anglais, soit par son entourage. Ils s’appuient pour cela sur l’analyse de ses cheveux qui sont fortement imprégnés d’arsenic.

Une des pistes nous amène au comte général Charles de Montholon, surintendant de l’Empereur. Le comte avait une femme dont il était fort épris, Albine. Sur le bateau qui les emmenait à Sainte-Hélène, ils conçurent une petite fille, gentiment prénommée Napoléone.

En exil, l’empereur déchu ne rêve que d’un retour en Europe et il adresse peu la parole à Albine, qu’il trouve plutôt laide. Mais, le temps passant, l’espoir d’un départ s’estompe et Napoléon trouve Albine de plus en plus belle. Une liaison se noue et une petite fille, Joséphine nait en 1818. Des témoins diront que la fillette présentait des traits assez évocateurs

Le climat est rude sur l’île, et Albine est autorisée à quitter l’île en 1819 et elle s’installe avec ses enfants à Bruxelles ce qui n’empêche la mort de sa dernière fille à peine âgée d’un an.

Charles de Montholon est au désespoir ; que sa femme le trompe n’est pas grave, mais qu’elle soit loin de lui… c’est insupportable. Alors ! : il sait que l’empereur boit chaque jour deux verres de ce fameux vin de Constantia. Il verse de petites doses de poison qui auront raison de Napoléon et permettront au comte de rejoindre au plus vite son épouse.

Alors bien sûr, c’est une théorie et je ne suis pas compétent pour la défendre ou l’attaquer. Mais, un romantique comme moi ne peut rester indifférent à cette histoire.

Bon Mona, vous savez que Napoléon avait pour vin préféré le Chambertin. Ce breuvage étant hors de prix, je vous propose un Gevrey-Chambertin En Champs 2004 de Denis Mortet. Ce grand vigneron trop tôt disparu nous propose un vin puissant aux arômes de griotte. Depuis, son fils Arnaud a mis ses pas dans les siens.

Un chou, c’est un chou

Caton, dans De Agri Cultura, considère que le chou est le premier des légumes. Il se digère admirablement, entretient la liberté du ventre et des urines. Il est salutaire de toutes façons ; il sert de vomitif, de purgatif, de remède contre la colique et la dysurie suivant la préparation.

Un cataplasme de chou broyé est employé dans les luxations. Le chou tire les humeurs et dégage la tête et les yeux. Enflure de la rate, maux de cœur, douleurs de foie, du poumon, du péricarde, la goutte même, rien ne résiste au chou. Avec l’urine d’un homme qui a mangé du chou, on prépare un bain salutaire, fortifiant pour les enfants, une lotion excellente pour les yeux, la surdité, la gale, le polype du nez.

Enfin si dans un banquet tu veux boire et manger beaucoup et sans inquiétude, prends avant le repas du chou, autant qu’il te plaît, avec du vinaigre.

Mona, mon petit chou, je vous fais déguster un joli vin blanc : Château Respide 2011. Franck Bonnet réussit chaque année un vin de Graves frais, parfumé qui se plait tout autant à l’apéritif qu’avec des fruits de mer.

Dépôt de livres

-Monsieur Flammarion ?
-Oui
-J’ai un colis pour vous
-Montez

Camille Flammarion découpe la ficelle et déchire le papier. Une lettre recouvre un tissu soigneusement plié. Il découpe l’enveloppe et lit :

J’accomplis ici le vœu d’une morte qui vous a étrangement aimé. Elle ma fait jurer de vous faire parvenir, après sa mort, la peau de ses belles épaules que vous avez si fort admirées. Son désir est que vous fassiez relier, dans cette peau, le premier exemplaire du prochain ouvrage de vous qui sera publié après sa mort. Je vous transmets cette relique, comme je l’ai juré. C’était signé du médecin de Madame la Comtesse.

A la lecture, difficile d’ouvrir le colis et pourtant, Camille le fait et découvre une peau blanche, épaisse, douce au toucher.

Le souvenir d’une femme dont il ne connaissait même pas le nom lui revint. C’était il y a quelques mois, au cours d’un dîner, une belle et jeune comtesse lui avait dit combien elle était passionnée par ses travaux. Il faut dire que Camille Flammarion était un astronome réputé qui avait publié un grand nombre d’ouvrages de vulgarisation sur les astres et le cosmos. Son succès était bien établi et bien que petit de taille, il  avait un physique qui plaisait aux femmes.

Donc la comtesse passa la soirée à l’interroger sur ses travaux. Flammarion, lui admirait les épaules et le buste de cette belle femme qui lui confia qu’elle était tuberculeuse et que son avenir était des plus réduits. Elle lui promit qu’elle lui ferait en temps et en heure un cadeau qu’il ne devrait pas refuser.

Savant un peu géo-trouve tout, la tête dans les étoiles, il s’intéressait aussi beaucoup à la mort. Il aimait à rappeler qu’il communiquait régulièrement avec les morts. Aussi, c’est sans trop d’hésitations qu’il alla déposer la peau ainsi que Terres du Ciel son dernier opus chez un artisan relieur de la rue de la Reine-blanche.

On dit que cet ouvrage est toujours dans la maison qu’il occupa à Juvisy-sur-Orge

Dans un entretien avec un journaliste, Flammarion se justifia :

«Pourquoi ne pas remplir le vœu d’une femme dont le souvenir m’était agréable ? J’envoyai la peau à un tanneur qui pendant trois mois l’a travaillée avec le plus grand soin. Elle m’est revenue blanche ; d’un grain superbe, inaltérable. J’en ai fait relier le livre qui était en cours de publication : Ciel et terre. Cela fait une reliure magnifique. Les tranches du livre sont de couleur rouge, parsemées d’étoiles d’or. Sur la peau des épaules de la comtesse, j’ai fait graver, en outre, en lettres d’or : Souvenir d’une morte».

Mona pas de pot avec sa peau.

Nuit de noces au bord d’elle…

Au soir des noces du Duc de Berry, futur Louis XVI, avec Marie-Antoinette, le Roi Louis XV retint Monsieur de la Vauguyon, précepteur des enfants de France. Ce dernier avait en charge trois garçons : outre le Duc de Berry, il officiait auprès du Comte de Provence, futur Louis XVIII, et du Comte d’Artois, futur Charles X. Mais une partie importante de sa mission s’éteignait avec ce mariage princier.

Louis XV félicita le précepteur pour l’éducation donnée aux jeunes princes et fit un point sur les divers centres d’intérêt du futur Roi.

Puis, il lui demanda si le jeune marié savait ce qu’il devrait faire dans la chambre nuptiale. Le précepteur, gêné, rappela que ce cours n’était pas prévu dans le programme.

Louis XV informa qu’au moment de son mariage, lui-même n’avait aucune connaissance sur le sujet et confia à de la Vauguyon qu’au moment de rentrer dans la chambre, il avait traversé lentement un long couloir parsemé de petits tableaux qu’il avait pu admirer :

—Vous comprenez ?
— Non, sire.
— Comment dirai-je cela? Des scènes champêtres.
— Dans le genre des tableaux de Teniers, alors…
— Mieux que cela, primitives.
— Primitives?
— Naturelles… Je crois que j’ai enfin trouvé le mot ; vous comprenez, cette fois ?
— Comment! s’écria M. de la Vauguyon rougissant, on osa présenter à Votre Majesté?…
— Et qui vous parle de me présenter quelque chose, duc?
— Mais pour que Votre Majesté pût voir…
— Il fallait que Ma Majesté regardât ; voilà tout.
— Eh bien?
— Eh bien, j’ai regardé.
— Et…?
— Et comme l’homme est essentiellement imitateur… j’ai imité.
— Certainement, Sire, le moyen est ingénieux, certain excellent, quoique dangereux pour un jeune homme.
Le roi regarda le duc de la Vauguyon avec ce sourire que l’on eût appelé cynique s’il n’eût glissé sur la bouche la plus spirituelle du monde.
— Laissons le danger pour aujourd’hui, dit-il, et revenons à ce qui nous reste à faire.
— Ah!
— Le savez-vous?
— Non, Sire, et Votre Majesté me rendra bien heureux en me l’apprenant.
— Eh bien, le voici : vous allez aller trouver Monsieur le Dauphin.
— Oui, sire.
— Vous vous munirez d’un bougeoir, et vous le prendrez à part.
— Oui, Sire.
— Vous indiquerez à votre élève, — le roi appuya sur les deux mots, — vous indiquerez à votre élève que sa chambre est située au bout du corridor.
— Je veux bien vous dire, à vous, monsieur le duc, continua le roi, que cette galerie renferme une vingtaine de tableaux que j’ai fait placer là.
— Ah! Sire, oui, oui.
— Oui, monsieur le duc; vous embrasserez votre élève, vous lui ouvrirez la porte du corridor, vous lui mettrez le bougeoir à la main, vous lui souhaiterez le bonsoir, et vous lui direz qu’il doit mettre vingt minutes à gagner la porte de sa chambre, une minute par tableau.
— Ah! Sire, je comprends.
— C’est heureux. Bonsoir, Monsieur de la Vauguyon.

Ce que Louis XV ne pouvait imaginer, c’est qu’il faudrait sept ans au Dauphin pour arriver à ses fins.

Mona pas eu besoin d’images ou de sept années. Et vous ?

Mona, trop de bile vous empâte !

Jean-Baptiste Harmand (1751-1816) était avocat à Bar le Duc lorsque la Révolution éclata. Il fut élu député à la convention nationale et connu sous le nom de Harmand de la Meuse.
Au lendemain de la chute de Robespierre, il fut nommé membre du comité de sûreté générale. Refusant plus tard des postes d’ambassadeur, il perdit tout revenu et finit sa vie dans une grande misère. Il laissa un ouvrage qui présente de nombreux personnages de la Révolution. J’en ai extrait un passage surprenant. Désigné commissaire de la convention aux grandes Indes, il se rendit à Brest pour préparer un voyage qui n’aura jamais lieu. Il y découvrit le culte étrange rendu à un saint local répondant au joli nom de Guignolet (çà ne s’invente pas).

Mona au pied de Saint Guignolet. Tiens, tiens !

Je ne veux pas sortir de Brest sans faire part encore d’une autre anecdote assez singulière. Il s’agit d’un Saint ; mon intention n’est pas de scandaliser les uns, ni de fournir aux autres des réflexions impies : il fallait donc vous taire, me dira-t-on peut-être ; pourquoi parler d’un Saint qui est l’objet d’un culte public ?
Eh bien ! J’aurai le courage de le dire : le culte de ce Saint est un outrage à l’honnêteté publique, à la décence et à la pureté évangélique; il n’est donc pas de la religion; c’est une superstition monstrueuse.
Au fond du port de Brest, au-delà des fortifications, en remontant la rivière, il existait une chapelle, auprès d’une fontaine et d’un petit bois qui couvre la colline, et dans cette chapelle était une statue en pierre, honoré du nom de Saint.
Si la décence permettait de décrire Priape, avec ses indécents attributs, je peindrais cette statue.
Lorsque je l’ai vue, la chapelle était à moitié démolie et découverte, la statue en dehors étendue par terre et sans être brisée, de sorte qu’elle existait en entier et même avec des réparations modernes, qui me la firent paraître encore plus scandaleuse.
Les femmes stériles ou qui craignaient de l’être, allaient à cette statue, et, après avoir gratté ou raclé ce que je n’ose nommer, et bu cette poudre infusée dans un verre d’eau de la fontaine, ces femmes s’en retournaient avec l’espoir de devenir fertiles.

Ma Chère Mona, n’ajoutez rien dans votre verre. Le vin se suffit à lui-même. Je vous propose un grand vin mosellan : Riesling 2010 du Domaine Prüm cuvée Zeltinger Sonnenuhr. Ce Spatlese est un modèle. Peu d’alcool, une jolie fraicheur, des notes de mandarine, une longueur… Inutile de gratter la pierre, Mona.

La bourse ou la vie

Mona en plein congrès

Dans le livre de la Genèse, le premier chapitre raconte la création et on peut lire : Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, il les créa homme et femme. Dieu les bénit et leur dit : Soyez féconds et multipliez-vous.

L’Eglise, durant des lustres, respecta au pied de la lettre cette sentence. Malheur aux époux qui n’avaient pas d’enfants. Ils pouvaient passer devant un tribunal pour prouver leur puissance. De nombreux ouvrages relatent ces procès ignobles.  Permettez moi de vous conter la mésaventure du baron Charles d’Argenton.

En 1595, il épousa Magdeleine de La Chastre,(avec un nom comme çà, je me serais méfiée à sa place) «Damoiselle de grande et ancienne maison». Comme le voulait la coutume, le drap taché de sang fut livré au public, ce qui prouva la consommation du mariage.

Tout allait bien durant quatre ans. Les époux semblaient heureux. Mais point d’enfant…

Magdeleine, encouragée par sa mère, fut persuadée de l’impuissance de son mari. L’affaire fut soumise à l’officiaI[1] de Sens qui ordonna promptement l’inspection des parties génitales du baron. Le constat mentionne que d’Argenton «n’avait point de témoins[2] extérieurement, mais comme une bourse sans boulettes, laquelle se retirait au dedans quand il se renversait, de manière qu’il n’avait autre chose qu’une verge, encore était-elle beaucoup plus courte que l’ordinaire des autres hommes».

Le baron proteste. Ses testicules existent, mais «cachées au dedans». Il réclame le congrès[3]. L’official refuse : l’absence de testicules est une preuve suffisante qui permet d’épargner la pudeur de Magdeleine de La Chastre.

Malgré son intervention auprès des autorités religieuses, la sentence fut confirmée. Il demanda au Saint-Père de prendre les choses en main (si j’ose dire).

S’en suivit une bagarre d’experts et d’avocats. Le défenseur du baron cita des chirurgiens qui affirmaient que les «testicules apparents» ne sont point nécessaires au «labourage d’amour» (amis poètes, bonsoir). «Je ne suis point châtré, s’exclame d’Argenton, j’ai de la barbe au menton, et ma voix n’est point grêle, mais semblable à celle des autres mâles, forte et virile

Mais malgré ses arguments, le baron perdit ce procès.

Le 3 février 1604, le baron d’Argenton mourut sans avoir été réhabilité. L’autopsie du cadavre fit courir tout Paris et se déroula en présence de médecins et chirurgiens et même de spectateurs.  Et les testicules cachés furent analysés : ils se trouvèrent pleins comme ceux des autres hommes.
D’Argenton fut déclaré puissant à titre posthume et la faculté de médecine de Paris décida, par décret, «qu’il n’est pas besoin, pour être capable d’engendrer, de trouver les testicules dans la bourse d’un homme, pourvu, toutefois, qu’il ait d’autres marques suffisantes de virilité».

Cette décision fit jurisprudence pour nombre de malheureux.

Mona dit que çà lui a fait une belle jambe à Charlot !


[1] Vicaire judiciaire est un juge ecclésiastique.
[2] Testicules
[3] Au Moyen Age, le congrès était une épreuve judiciaire destinée à prouver l’impuissance d’un mari en vue d’une annulation de mariage. Les époux étaient réunis dans un lit, en présence de juges, avocats, greffiers, médecins, experts judiciaire, et il s’agissait pour la Cour d’être témoins de l’impossibilité de la conjonction entre les époux.

Pet d’Ivry

Henri botte Mona

Le 1er août 1589, au moment de mourir, le roi Henri III désigne son cousin, le roi de Navarre, comme son successeur légitime à la tête du royaume de France. Ce dernier prend le nom de Henri IV.
Pour lui commence la longue reconquête du royaume, car les trois quarts des Français ne le reconnaissent pas pour roi. Notamment, les catholiques de la Ligue[1] n’admettent pas sa légitimité car ce roi n’est pas catholique, il est protestant.

Le 14 mars 1590, Henri IV gagne une bataille décisive contre la Ligue à Ivry. On dit que c’est là qu’il aurait dit le fameux : ralliez vous à mon panache blanc.

Le lendemain, après une nuit passée à festoyer au camp, malgré la fatigue accumulée  et comme  pour justifier sa santé de fer, il s’apprête à partir à la chasse.
Le roi est de très bonne humeur et lorsqu’il voit passer une servante normande bien potelée, il lui botte les fesses, non d’un coup de pied violent mais d’une légère caresse de sa chaussure. La jeune femme, surprise, lâche un vent bruyant. Le roi rigole. La soubrette ne se démonte pas et lance au Vert-Galant[2] :

Sire, à quelle porte ne frappez vous pas que l’on ne vous réponde ?

Mona la réponse toujours prête… Attention à vous.


[1] Parti de catholiques qui défend la religion catholique contre le protestantisme.
[2] Surnom qu’il doit à son ardeur envers les dames.

Le métro est bienvenu…

Je comptais m’arrêter au Palais Royal, mais, séduit par la nouveauté, amusé par mes compagnons de voyage, j’ai poussé jusqu’à Vincennes et je suis revenu par le même chemin.

C’est un journaliste, couvert chaudement par crainte d’un coup de froid, qui écrit cela le 19 juillet 1900, jour de l’inauguration de la ligne 1 du métropolitain parisien.

Depuis cette date, ce sont des milliards de personnes qui ont été transportées dans les sous-sols de la capitale. Et pourtant, il en a fallu du culot à son concepteur Fulgence Bienvenue pour imposer son projet.

En effet, si Londres avait son Tub depuis 30 ans, New-York son Elevated depuis 25 ans et Berlin son Stadtbahn, les députés Français, en cette année 1893, ne retinrent pas la solution sous-terraine proposée par l’ingénieur. Ils étudièrent nombre de plans en surface ou en hauteur, tous plus ou moins farfelus. Le temps passait et Paris devait organiser la grande Exposition Universelle de 1900.

Finalement, il fallut un coup de pouce du destin. La France avait fait cadeau d’une partie du Congo au roi des Belges, Léopold II. Ce dernier souhaitait remercier son généreux voisin. Il invita Fulgence Bienvenue à Bruxelles et le mit en relation avec le Baron Empain. Ce dernier fit accepter l’ouverture du chantier par les autorités parisiennes et devint le concessionnaire du métro.

Et pourtant, il fallut attendre 1937 pour que le nom de Bienvenue figure sur une station ; et encore accolé à Montparnasse. L’ingénieur mourut oublié de tous et sans ressources.

C’en est métro. Y a pas de quoi être fiers !

Mona pas de billet. Elle ne sera pas bienvenue…

Et pourtant, ce n’est pas un vin de Metz

Dans ce blog, nous avons une tendresse particulière pour les Bourbons et spécialement le grand Loulou dit le Roi Soleil. Ce roi aimait tout et notamment le sang de la vigne et particulièrement les vins de Champagne et de Bourgogne.

Un jour, un vigneron du Mâconnais, Claude Brosse, se rendit à la capitale[1] et après avoir circulé à son aise dans le palais comme tout sujet pouvait le faire, il se rendit à la Chapelle Royale pour assister à la messe. Louis, au moment de l’élévation de l’hostie, fut fort étonné de voir une tête dépasser de l’assistance. Il en est courroucé :

-Un de mes sujets se permet de rester debout durant le saint office… Chambellan, portez l’ordre à ce malotru de se mettre à genoux.

Ce dernier se rend immédiatement auprès du paysan et constate que ce dernier est bien agenouillé… mais qu’il a une taille de géant.

Intrigué, le Roi, au sortir de la messe, fait appeler le vigneron. Le gaillard en profite pour lui faire goûter son vin considéré dans son canton comme très bon. Son Altesse confirme ce jugement en commandant six pièces[2]. Voilà un déplacement qui n’a pas été pour rien…

Bon Mona, savez-vous que le Mâconnais produit des vins blancs de grande qualité. J’ai déjà eu l’occasion de vous en convaincre. Allez, hop, deux verres et je verse un Viré Clessé 2004 du Domaine de la Bongran. Un vin un peu cher mais qui soutient la comparaison avec les vins prestigieux de la Côte de Beaune.


[1] Versailles
[2] Tonneaux